23.02.2013 Views

la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

216<br />

Cteéroa faisait à en témoin : Je n'mimdi pm im<br />

éfdgmm.—le m f em étmm, répliqua <strong>de</strong>éron ? mm<br />

mwm chez vmm k spMnx. Remarquez qu'Hortensias<br />

a?ait reçu <strong>de</strong> Verres un sphinx d*airain, estlâié<br />

comme tin morceau précieux. La réplique, comme<br />

on voit f n'était pas un simple jeu <strong>de</strong> mots.<br />

Je dirai encore f es passant f que ce mot sur une<br />

femme qui prétendait n'avoir que trente ans ; Je k<br />

croît, car M y ma vingt qwje k M mimai Mre;<br />

m mot, qu'on a cité cent fois comme mo<strong>de</strong>rne f est<br />

<strong>de</strong> Cieéron.<br />

Quintiiien a c<strong>la</strong>ssé et examiné les trois genres<br />

<strong>du</strong> dis<strong>cours</strong> oratoire. Or, tout dis<strong>cours</strong> est mm*<br />

posé <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux choses, les pensées et les mots. Les<br />

pensées dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l'invention et <strong>de</strong> <strong>la</strong> disposition<br />

<strong>de</strong>s parties 9 et il en a traité en par<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> tous<br />

les moyens que peut employer l'orateur, et <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

manière dont il doit les distribuer. Les mots dépen<strong>de</strong>nt<br />

<strong>de</strong> l'éloentioD, et c'est ce dont il reste à<br />

s'occuper; car l'orateur a trois <strong>de</strong>foirs à remplir,<br />

d'instruire, <strong>de</strong> toucher, <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ire. Il instruit par le<br />

raisonnement; il touche par le pathétique; il p<strong>la</strong>ît<br />

par l'éJocution.<br />

«i Cmif&mmmm Qiiatifea, <strong>de</strong> ces trois choses Sa plus<br />

difficile 9 aajageeaaat même <strong>de</strong>s orateurs. En effet, Antoine,<br />

raient iiiMiini¥lrf disait qu'il avait va bien <strong>de</strong>s gais diserts<br />

f et pas HE homme éloquent. 11 appe<strong>la</strong>it disert celui<br />

qui df sait sur aa sujet ce qu'il fal<strong>la</strong>it dire ; il entendait par<br />

éloquent celui qui disait comme il fal<strong>la</strong>it dire. Depuis lui ,<br />

CJfcéron MMIS a dit aussi que savoir inventer et disposer<br />

est d'un homme <strong>de</strong> sens» mais que savoir exprimer est<br />

d'un orateur. En conséquence, il s'est partleallèraiaeal<br />

étudié à* bien easelpier cette partie <strong>de</strong> k rhétorique. Le<br />

mot même d'éloquence fait assez voir qn f a a raison'; car<br />

être éloquent, à proprement parler, n'est autre chose que<br />

Me poufoir pro<strong>du</strong>ire au <strong>de</strong>hors toutes ses pensées, toutes<br />

ses conceptions 9 tous ses sentiments, et les communiquer<br />

atix autres ; et sans cette facallé 9 tout ce que nous avons<br />

enseigné jusqu'ici <strong>de</strong>vient inutile. Or, si l'expression ne<br />

donne pas à <strong>la</strong> pensée toute <strong>la</strong> force dont elle est susceptible,<br />

fous n'anrei r<strong>la</strong>a fait qu'à <strong>de</strong>mi. Voilà donc surtout<br />

ce qu'il faut apprendre, et à quoi Fart est absolument nécessaire<br />

; voi<strong>la</strong> quel doit être l'objet <strong>de</strong> nos soins, <strong>de</strong> nos<br />

exercices 9 <strong>de</strong> notre imitation ; voilà fétu<strong>de</strong> <strong>de</strong> toute <strong>la</strong> fie ;<br />

voilà ce qui fait qu'un orateur remporte sur un autre orateur,<br />

et qu'un style est plus parfait qu'un autre : car les<br />

écrivains asiatiques et ceux <strong>de</strong>s Romains dont le goût est<br />

corrompu n'ont pas toujours péché dans l'invention ou <strong>la</strong><br />

disposition ; mais les uns , trop entés 9 ont manqué <strong>de</strong> mesort<br />

dans <strong>la</strong> diction ; et les antres, ou secs ou affectés, ont<br />

manqué <strong>de</strong> force dans Se style.<br />

« Qu'on n'aille pas en concis» néanmoins qnll ne faut<br />

s'occuper qae <strong>de</strong>s mots. Je me hâte d'aller an-<strong>de</strong>vant <strong>de</strong><br />

cet abus que quelques personnes pourraient tare <strong>de</strong> ce<br />

que je viens <strong>de</strong> dire. H faut les arrêter tout court, et me<br />

déc<strong>la</strong>rer d'abord contre ces gens qui se consument vaine-<br />

COUB5 BE IJTTÊiATlIBE.<br />

méat à agencer datpnafai ataaaa mettra «1 peina <strong>de</strong>s<br />

choses, ejal sont fmurtaitt <strong>la</strong>s aatis.<strong>la</strong> e<strong>la</strong>aetara» lia mm<br />

'enent ré!egaaaaf qui eat charmante en dfe-mênie, I est<br />

vrai; mais quand elle est natnrelte, et non pas quand elfe<br />

est affectée. »<br />

Qeiatiilee se sort ici l'aie eaaipafaisaa mm% <strong>la</strong><br />

justesse est frappante v et très-propre à faire comprendre<br />

comment as» qualité nécessaire put» taira<br />

valoir tontes les autres nef to<strong>du</strong>itpourtant rien par<br />

elle-même, si a<strong>la</strong> est seule.<br />

« Ne aatoas-naas pas queces corps robustes, que Pawrclea<br />

a totales, et qoi ont an air <strong>de</strong> santé, Ireat ïear<br />

beauté <strong>de</strong>s marnes choses qni tout taw force? Tons leurs<br />

membres sont bien attaches» Mai ataiiarfiaaaséa; Ilsn'ont<br />

ni trop ni trop peu d'embonpomt ; leur chair est à <strong>la</strong> faia<br />

ferme et aeraieile. Mais qu'ils se <strong>mont</strong>rent à nous peints<br />

<strong>de</strong> vermfflon et con?erts <strong>de</strong> farci f is perdront à MM yeuxtoute<br />

<strong>la</strong> beauté que leur force leur donnait. Je veux donc<br />

que l'on pense aux mots, mais que l'on soit encore plus<br />

occupé <strong>de</strong>s choses; car d'ordinaire les meilleures expressions<br />

tiennent à <strong>la</strong> pensée même; mais par malheur nous<br />

les cherchons 9 nous Ses poursuivons, comme si elles fou<br />

iâieat se dérober à nous. Nous ne croyons jamais que ce<br />

qu'il faut dire soit si près et comme à notre portée ; sans<br />

foulons le faire venir <strong>de</strong> loin : nous faisons violence à<br />

notre génie. C'est cette recherche qui nuit an discoure;<br />

car les termes qui p<strong>la</strong>isent le pins aux esprits sensés sont<br />

simples comme le <strong>la</strong>ngage <strong>de</strong> <strong>la</strong> vérité ; an contraire y ces<br />

mois cfai ne <strong>mont</strong>rent que <strong>la</strong> peine qu 9 os a eue à les trou- .<br />

ver n'ont pas <strong>la</strong> grâce qu'Us affectent, ne <strong>la</strong>issent rien dans<br />

l'esprit, et oflusqaent <strong>la</strong> pensée. Cependant Cicérôn avait<br />

déc<strong>la</strong>ré assez nettement qae le plus paad vice qu'en dis<strong>cours</strong><br />

ptisse avoir, c'est <strong>de</strong> s'éloigner trop <strong>de</strong> <strong>la</strong> manière<br />

ordinaire <strong>de</strong> parler. Mais apparemment Cicéron n'y entendait<br />

rien : c'est un barbare en comparaison <strong>de</strong> nous. Noos<br />

n'aimons plus rien <strong>de</strong> ce que <strong>la</strong> .nature a dicté ; nous voulons,<br />

non pas <strong>de</strong>s ornements, mais <strong>de</strong>s raffinements,<br />

comme si les mots pouvaient avoir quelque beauté quand<br />

is ne conviennent pas ans choses qu'ils veulent eiprlmer....<br />

Je conclus qnll finit avoir un grand sa<strong>la</strong> <strong>de</strong> félocutien<br />

; pourvu qu'on sacfee bien f 1*11 ne faut rien foire pour<br />

l'amour <strong>de</strong>s mots, les mots eux-mêmes n'ayant été inventés<br />

qne pour les choses. »<br />

SBCIWN ui. — De réSocutionet <strong>de</strong>s Égares.<br />

Quintilién distingue trois qualités principales dans<br />

Pélocution oratoire, là c<strong>la</strong>rté, <strong>la</strong> correction, l'ornement.<br />

La c<strong>la</strong>rté dépend surtout <strong>de</strong> <strong>la</strong> propriété et <strong>de</strong><br />

l'arrangement naturel <strong>de</strong>s mots ; <strong>la</strong> correction résulte<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>rité <strong>de</strong>s constructions; l'ornement naît<br />

<strong>de</strong> Theureui emploi <strong>de</strong>s ligures. Il veut que <strong>la</strong> diction<br />

<strong>de</strong> l'orateur soit si c<strong>la</strong>ire, que 1a pensée frappe<br />

l'esprit, comme <strong>la</strong> lumière frappe les yeux. H a .<br />

raison sans doute, puisque ceux à qui l'orateur s'adresse<br />

ne peuvent l'entendre trop têt ni trop bien ;<br />

mais, quoique en général <strong>la</strong> première qualité*<strong>du</strong>

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!