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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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200 COCOS MB ÙTTÉBATOBB.<br />

théâtralessous représente <strong>la</strong>jnajestéd'us temple,<br />

<strong>la</strong> pompe d'un pa<strong>la</strong>is, <strong>la</strong> ver<strong>du</strong>red'un bocage, nos<br />

yeux sont enchantés <strong>de</strong> ce spectacle; mais pour leur<br />

faire celte agréable illusion, il a fallu d'abord étudier<br />

les effets <strong>de</strong> <strong>la</strong> perspective, le jeu <strong>de</strong> <strong>la</strong> lumière et<br />

<strong>de</strong>s ombres, et le prestige <strong>de</strong>s couleurs.<br />

Je m'étais .proposé d'analyser a?ee TOUS <strong>la</strong> rhétorique<br />

d'Aristote; mais plusieurs raisons m'en<br />

ont détourné. D'abord tes quatre livres qu'il a composés<br />

sur cette faste matière, et dont <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnier,<br />

adressé à son disciple, Alexandre, n'est qu'un résumé<br />

<strong>de</strong>s trois premiers » sont un traité <strong>de</strong> philosophie,<br />

.plus encore que <strong>de</strong> fart oratoire, Aristote, se<br />

fondant sur ce que cent qui avaient écrit a?ant lui<br />

sur. le même sujet en étaient trop négligé <strong>la</strong> parti*<br />

morale, embrasse celle-ci <strong>de</strong> préférence, et d'autant<br />

plus §tf elle était analogue à sa manière <strong>de</strong> considérer<br />

les objets. Accoutumé à généraliser tontes ses idées,<br />

il applique à <strong>la</strong> rhétorique <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s universaux.<br />

Ainsi, par exemple, à propos <strong>du</strong> genre déKbératif,<br />

qui roule particulièrement sur <strong>la</strong> discussion<br />

<strong>de</strong> futile et <strong>de</strong> l'honnête, il passe en reine tous les<br />

rapports sous lesquels les actions humaines peu?aat<br />

être ou honnêtes ou utiles; à propos <strong>du</strong> genre judiciaire,<br />

il examine <strong>la</strong> nature <strong>de</strong>s preuves, <strong>la</strong> fraisemb<strong>la</strong>nceon<br />

l'invraisemb<strong>la</strong>nce, teréel ©nie possible,<br />

<strong>la</strong> manière d'accuser ou <strong>de</strong> défendre, d'émouvoir<br />

dans le cœur <strong>de</strong>s juges les différentes passions qui<br />

peuvent les déterminer, comme <strong>la</strong> haine ou famour,<br />

l'Indignation, ou <strong>la</strong> pitié. Mais il traite toutes ces<br />

matières a? ce l'austérité d'un philosophe qui ? eut<br />

d 9 abord que l'on songe à'étre un bon moraliste avant<br />

d'être orateur. C'est là, sans doute, une excellente<br />

étu<strong>de</strong> pour celui qui, se <strong>de</strong>stinant à cet emploi,<br />

veut asseoir son art sur une base soli<strong>de</strong>, et connaître<br />

bien tous les matériaux qu'il doit mettre en œuvre.<br />

Mais, ?ous le savez v ce n'est pas là ce qui doit nous<br />

occuper. 11 ne s'agit point ici <strong>de</strong> former <strong>de</strong>s orateurs<br />

si <strong>de</strong>s poètes, mais d'acquérir une idée juste <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

belle poésie et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sainte éloquence. Nous n'enseignons<br />

point à broyer les couleurs ni à-tenir le pinceau,<br />

mais à voir, à juger, à sentir l'effet et l'exprès-:<br />

sion <strong>du</strong> tableau, et le mérite <strong>du</strong> peintre. A l'égard<br />

<strong>de</strong>s moyens que l'artiste emploie et <strong>de</strong>s principes<br />

qu'il doit suivre, il suffit qu'ils se nous soient pas<br />

étrangers : c'est à lui seul à tes approfondir pour<br />

les pratiquer. Quintilien lui-même, dans ses ImîMu»<br />

ttom oratoires, se contente d'indiquer les différentes<br />

parties <strong>de</strong> l'art et d f y (oindre les préceptes <strong>du</strong><br />

goût. 11 renvoie ami écoles ceux qui veulent en savoir<br />

davantage. Son ouvrage, rempli d'esprit et d'agrémeift,<br />

est celui qui nous convient, et c'est avec lui<br />

que nous allons revenir sur les éléments <strong>de</strong> Fart<br />

oratoire, dont nous ne prendrons que m §a f I SOT<br />

faudra pour lire ensuite les orateurs avec plus <strong>de</strong> p<strong>la</strong>isir<br />

et plus <strong>de</strong> fruit, et nous familiariser avec cette<br />

partie <strong>du</strong> <strong>la</strong>ngage didactique qu'il n'est pas permit<br />

d'ignorer quand on a reçu quelque é<strong>du</strong>cation.<br />

CHAPITRE L — Jmfym dm im^mMmm<br />

mraMrm <strong>de</strong> QiÊâmMMm.<br />

oerns nantas. — Idées générales sur les premières<br />

étu<strong>de</strong>s, mr retiadgeeiBeot, sur les règles <strong>de</strong> fart<br />

Si .quelque chose peut donner un nouveau prix<br />

à ce litre immortel, c'est l'époque où il fut composé :<br />

c'était celle <strong>de</strong> l'entière corruption do goût; et ce<br />

qu'entreprit Quintilien fait autant d'honneur 'à son<br />

courage qu'à ses talents. Né sous C<strong>la</strong>u<strong>de</strong>, il avait<br />

vu unir les beaux jours <strong>de</strong> l'éloquence, longtemps<br />

portée à son plus haut <strong>de</strong>gré par Gîcéron et Hortessius,<br />

et soutenue ensuitepar Meaaaia et Pollion, mais<br />

bientôt précipitée vers sa déca<strong>de</strong>nce pr <strong>la</strong> fouie <strong>de</strong>s<br />

rhéteurs qui ouvraient <strong>de</strong> tous côtés <strong>de</strong>s écoles d'un<br />

art qu'ils avaient dégradé. 11 faut avouer aussi que<br />

<strong>la</strong> chute <strong>de</strong> <strong>la</strong> république avait dé entraîner celle<br />

<strong>de</strong>s beaux-arts. L'éloquence qu'on nomme délibérative,<br />

celle qui traitait <strong>de</strong>s plus grands objets dans<br />

le sénat ou <strong>de</strong>vant le peuple, était nécessairement<br />

<strong>de</strong>venue muette, lorsqu'il ne fut plus permis à <strong>la</strong><br />

liberté <strong>de</strong> <strong>mont</strong>er dans <strong>la</strong> tribune, et lorsque 9 dans<br />

un sénat esc<strong>la</strong>ve, il ne fut plus question que <strong>de</strong> déguiser<br />

avec plus ou moins d'esprit <strong>la</strong> bassesse <strong>de</strong>s<br />

a<strong>du</strong><strong>la</strong>tions que l'on prodiguait au' <strong>de</strong>spote, dont <strong>la</strong><br />

volonté était <strong>la</strong> première <strong>de</strong>s lois, ou d'envenimer<br />

aiec plus ou moins d'art les lâches accusations que<br />

<strong>de</strong>s dé<strong>la</strong>teurs à gages intentaient contre quelques<br />

citoyens vertueux que le regard ou le silence <strong>du</strong><br />

tyran avait désignés pour victimes. 11 y avait encore<br />

<strong>de</strong>s tribunaux, mais ils se sentaient, comme tout le<br />

reste, <strong>de</strong> <strong>la</strong> dépravation générale. Les gran<strong>de</strong>s affaires<br />

ne iy traitaient plus : il ne s'agissait plus d'y<br />

déférer un Yerrès, un Gïodius, à l'indignation publique<br />

; on n'y portait que ces controverses obscures<br />

où les avocats songeaient plus au gain qu'à <strong>la</strong> renommée.<br />

Ge n'était plus le temps où le barreau<br />

était <strong>la</strong> première arène ouverte au talent qui vou<strong>la</strong>it<br />

se faire connaître ; où les défenses et les accusations<br />

judiciaires étant un <strong>de</strong>s grands moyens d'illustration<br />

, les hommes les plus considérables <strong>de</strong> FÉtat ne<br />

<strong>de</strong>mandaient qu'à se signaler <strong>de</strong> bonne heure en dénonçant<br />

d'illustres coupables, es défendant <strong>de</strong>s accusés<br />

contre les plus puissants adversaires ; oà une<br />

ambition honorable êhereljiâit <strong>de</strong>s.inimitiés éc<strong>la</strong>tantes.<br />

Mut 4n oratoun n'était plus qu'un métier

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