la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal
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ANCIENS. — ÉLOQUENCE.<br />
«if le atsrt <strong>de</strong>s peuples-; quand le citoyen p<strong>la</strong>i<strong>de</strong> dam<br />
les asaemMées légis<strong>la</strong>tives <strong>la</strong> cause <strong>de</strong> <strong>la</strong> liberté;<br />
quand le digne panégyriste <strong>du</strong> talent et <strong>de</strong> <strong>la</strong> vertu<br />
leur décerne <strong>de</strong>s éloges fil sont un encouragement<br />
pour lésons» pour lesautresun «proche, et pour tous<br />
ose instruction; enfnv quand le littérateur philosophe<br />
prépare dans le silence <strong>de</strong> <strong>la</strong> retraite ces<br />
ïïéâêËMtmm courageuses qui défèrentles abus , les<br />
erreurs et les crimes an tribunal <strong>de</strong> l'opinion publique;<br />
alors l'éloquence, n'est pas seulement un<br />
art, c'est un ministère auguste, consacré par <strong>la</strong> vénération<br />
<strong>de</strong> tous les citoyens, et dont l'importance est<br />
telle que le mérite <strong>de</strong> bien dire est un <strong>de</strong>s moindres<br />
<strong>de</strong> l'orateur, et qu'occupés <strong>de</strong> nos propres intérêts ,<br />
plus que <strong>du</strong> charme <strong>de</strong> ses paroles, nous oublions<br />
rhomme éloquent pour ne voir que l'homme vertueui<br />
et le bienfaiteur <strong>de</strong> l'humanité.<br />
C'est ainsi que l'établit cette admirable correspondance<br />
entre tout ce qu'il y a <strong>de</strong> plus grand dans<br />
l'homme, <strong>la</strong> ?ertu et le génie; c'est ainsi que, par<br />
vnheureax mé<strong>la</strong>nge, nos plus précieui intérêts tiennent<br />
à nos émotions les plus douces ; c'est ainsi que<br />
se révèlent à tout homme qui pense <strong>la</strong> puissance<br />
réelle et <strong>la</strong> véritable dignité <strong>de</strong>s arts, et que les leçons<br />
<strong>de</strong> rhistoire et les événements <strong>de</strong> notre âgé, le<br />
passé qui nous instruit, le présent qui nous afflige<br />
on nous console, l'avenir qui nous menace ou nous<br />
rassure, tout se réunit pour nous rappeler un principe<br />
éternel, 91e <strong>la</strong> M?olité ne comprend pas assez<br />
pour y croire, que les hommes pervers et puissants<br />
comprennent trop bien pour ne pas le craindre, et<br />
que <strong>la</strong> raison a trop su apprécier pour ne le pas répéter<br />
sans cesse : je veux dire 'que l'ignorance, le pré-<br />
Jugé «€ l'erreur, sont eu tout genre les plus cruels<br />
ennemis <strong>de</strong>s nations, et que les comnaisances les lumières,<br />
les talents, sont en effet leurs <strong>de</strong>rniers protecteurs<br />
et les vrais instruments <strong>de</strong> leur salut et <strong>de</strong><br />
leur félieité.<br />
En présentant les arts <strong>de</strong> l'esprit sous un point<br />
<strong>de</strong> vue si imposant 9 je ne prétends point dissimuler<br />
«nubien ils ont souvent dégénéré <strong>de</strong> leur noble ins<br />
titution . Toutes les choses humaines ont <strong>de</strong>ux faces ;<br />
mais l'équité <strong>de</strong>man<strong>de</strong> que l'une <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux ne nous<br />
fasse pas perdre l'autre <strong>de</strong> ?ue. Les arts et les talents<br />
sont comme toutes les autres espèces <strong>de</strong> puissances<br />
: les plus respectables en elles-mêmes peuvent<br />
lire les plus odieuses et les plus afilies, ou par <strong>la</strong><br />
né^igeiicc qu f on y apporte, ou par l'abus qu'on en<br />
fut.<br />
L'dtoqmcsdanstti cardinal <strong>de</strong> Eetz a été le fiéau<br />
ieTÉtat; mais dans un l'HospitaJ, uuMatthieu<br />
19»<br />
même distinction dans un ordre <strong>de</strong> choses moins<br />
élefé, et nous, nous n'aurons point l'injustice tle<br />
déprécier Fart d'écrire, parce ftîll est <strong>de</strong>venu pour<br />
tant <strong>de</strong> gens un métier ntalheureusementtrop fiteile.<br />
C'est k, puisqu'il faut le dire, le principe <strong>de</strong> toute<br />
dégradation, et le prétextedont se servent <strong>la</strong> vanité<br />
et l'envie pour rabaisser ce qui doit être honoré.<br />
Les rhéteurs et les déclsmateurs <strong>de</strong>s écoles romaines<br />
étaient <strong>de</strong>s pédagogues vulgaires ; mais un Quintilien,<br />
qui pendant vingt ans eut l'honneur, unique<br />
dans Rome, <strong>de</strong> tenir aux frais <strong>du</strong> gouvernement<br />
imeécole publique d'éloquence et dégoût; un QuintHien,<br />
qui a transmis ses leçons i <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière postérité,<br />
eaa mérité l'hommage et <strong>la</strong> reconnaissance. Un<br />
froid panégyrique d'un homme médiocre, composé<br />
par un médiocre écrivain, peut n'être qu'une amplification<br />
<strong>de</strong> collège; mais l'oraison funèbre d'un<br />
pasteur vertueux s , prononcée par un évêque digne<br />
d'être son élève ; mais l'éloge <strong>de</strong> Marc-Aurèle, composé<br />
par un orateur philosophe; mais le beau p<strong>la</strong>idoyer<br />
où l'avocat général Serras associa <strong>la</strong> cause<br />
<strong>de</strong> tout un peuple d'opprimés à celle d'un protestant,<br />
et <strong>la</strong> fit triompher; mais plus d'un ouvrage<br />
<strong>de</strong> nos jours 9 où <strong>la</strong> plus riche éloquence n'a servi<br />
qu'à dé?elopper les plus importants objets <strong>de</strong> <strong>la</strong> légis<strong>la</strong>tion<br />
et <strong>du</strong> gouvernement; ces gran<strong>de</strong>s et belles<br />
pro<strong>du</strong>ctions, j'ose le dire, ne sont pas proprement<br />
<strong>de</strong>s livres, mais <strong>de</strong>s lots , <strong>de</strong>s bienfaits, <strong>de</strong>s exemples,<br />
<strong>de</strong>s monuments : et si, dans ce genre eomme<br />
dans tout autre, on a reproché trop souvent aux<br />
hommes une justice tardive, je crois m'honorer, ainsi<br />
que fous, en vous offrant l'occasion <strong>de</strong> <strong>de</strong>vancer<br />
l'hommage <strong>de</strong> nos neveux et <strong>la</strong> voïx <strong>de</strong> l'avenir.<br />
Si l'éloquence est si importante dans son objet,<br />
si noble dans ses motifs» si utile dans ses travaux,<br />
ne dédaignons pas <strong>la</strong> science qui lui sert <strong>de</strong> gui<strong>de</strong><br />
et d'intro<strong>du</strong>ctrice, <strong>la</strong> rhétorique; ne nous faisons<br />
pas scrupule <strong>de</strong> revenir un moment sur ces premières<br />
notions, qui sont le plus souvent pour <strong>la</strong> jeu*<br />
nesse un passe-temp plutôt qu'une instruction,<br />
et qui peuvent être aujourd'hui plus fructueuses<br />
pur <strong>de</strong>s esprits plus formés. C'est <strong>la</strong> connaissance<br />
<strong>de</strong>s premiers principes bien développés et bien'conçus<br />
qui nous met à portée <strong>de</strong> mieux sentir le mérite<br />
<strong>de</strong> ceux qui ont su les appliquer.-Souveaons-nous,<br />
pour me servir d'une comparaison <strong>de</strong> Quintilien,<br />
que <strong>la</strong> voix <strong>du</strong> plus grand orateur a commencé par<br />
n'être que le bégayement <strong>de</strong> l'enfance, et nous ne<br />
mépriserons pas les premières traces quijnarquent<br />
<strong>la</strong> route <strong>du</strong> génie. Quand <strong>la</strong> magie <strong>de</strong>s décorations<br />
Mole ( pour ne parler encore ici que <strong>de</strong>s siècles pas « 'Celte île M. Léger, enté do Stlut-Ândré èm Aies, Ml«<br />
sés), c'était k sauvegar<strong>de</strong>'do peuple. Misons k < ptffmé^ve*ton*stffrévs4Qidsfleff*B.