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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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ANCIENS. — POÉSIE. 191<br />

île nos-besoins. L'idée<strong>de</strong> son immense pou?oir, con­ l'unité d'un Dieu, ont senti que <strong>la</strong> bonté était un<br />

sidérée "seulement quelques minutes 9 nous confond <strong>de</strong> ses attributs essentiels. Mais cette vérité se passa<br />

et nous accable : méditez un moment l'infini en jamais <strong>la</strong> spécu<strong>la</strong>tion; et jusqu'à l'Évangile, ao <strong>la</strong><br />

éten<strong>du</strong>e ou en <strong>du</strong>rée; cherchez à le concevoir ; vous bonté divine parut en personne, parut en actions et<br />

sera bientôt comme étourdi, et obligé d'éloigner en paroles, au point que les incré<strong>du</strong>les eux-mêmes,<br />

lia* idée qui tous fait tourner <strong>la</strong>-tête. L'infini nous en refusant d'y voir Dieu 9 y ont au moins vu <strong>la</strong><br />

entoure <strong>de</strong> tonte part, et nous ne pontons pas plus perfection <strong>de</strong> l'homme (ce qui est beaucoup pour<br />

le lier sons notre pensée que sous nos sens. L'en eux) ; jusqu'à <strong>la</strong> publication <strong>de</strong> ce livre qui a eaa-<br />

et l'antre ne <strong>la</strong>issent pas d'atteindre loin , témoin quia le mon<strong>de</strong> en oondamsant le mon<strong>de</strong>, <strong>la</strong> bonté<br />

l'astronomie ; mais quoique le mon<strong>de</strong> ait <strong>de</strong>s bornes divine n'a été sentie et représentée que dans les li­<br />

pour Dieu qui Ta fait, il en a si peu faar nous, vres <strong>de</strong> l'ancienne loi, qui annonçaient les mystères<br />

que les saute calculs <strong>de</strong> <strong>la</strong> distance possible <strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong> nouvelle. Mais aussi quelle p<strong>la</strong>ce elle y tient!<br />

étoiles lias n'ont point <strong>de</strong> terme arithmétique. Ainsi <strong>de</strong> quels traits elle y est peinte! comme il est c<strong>la</strong>ir<br />

fini ni nous environne et nous repousse. Mais ap­ que ces traits-là ne sont pas <strong>de</strong> main d'homme!<br />

paremment que notre coeur est fins grand que no­ Yoos qui croyez seulement à l'existence d'un Dieu,<br />

tre esprit; car, quoique l'infini en bonté ne soit pas si cette idée n'est pas chez vous une idée vi<strong>de</strong> et<br />

plus à <strong>la</strong> portée <strong>de</strong> nos conceptions que tout autre, stérile ( ce qui serait "d'autant plus honteux, qu'elle<br />

sous pouvons considérer celui-là, aaa-seaîeaieal est <strong>la</strong> plus noble et <strong>la</strong> plus 'fécon<strong>de</strong> <strong>de</strong> toutes les<br />

sans peine et sans fatigue, mais avec un p<strong>la</strong>isir ton- Idées <strong>de</strong> l'esprit humain )', il ne faat ici que réfléchir<br />

jours nouveau : nos idées s'y per<strong>de</strong>nt, mais nos et être conséquent : mais combien l'un et l'autre<br />

sentiments s'y retrouvent. Je ne sais quoi nous dit est rare!<br />

que <strong>la</strong> puissance <strong>de</strong> Bien n'est qu'à lui et pour lui ; Us caractère particulier, dont je crois <strong>de</strong>voir<br />

mais que sa bonté est aussi à nous et pour nous; dire un mot dans ce dis<strong>cours</strong>, ou je ne fais qu'ef­<br />

et quoique es y pensant nous ne puissions en troufleurer ce qui est fait pur être développé iaal lin<br />

ver les limites, ni dans m qu'il donne, ni dans ce ouvrage, c'est cette coniance puur aissi dire fa­<br />

qu'il promet, il semble pourtant qu'il n'y ait rien milière entre Dieu et l'homme, que naturellement<br />

<strong>de</strong> trop pour notre coeur, pour ses besoins, pour aucun écrivain ne se permettrait, si elle ne lui était<br />

ses désirs. L'apdtre saint Jean a dit dans une <strong>de</strong> ses inspirée. Je conçois fort Bien qu'Un <strong>de</strong>s dieux d'Ho­<br />

épttreg un mot sublime * : Jfejar «il Deus cor<strong>de</strong>, mère couvre un héros <strong>de</strong> son boudier : <strong>de</strong>s' dieux qui<br />

mmtm :<br />

peuvent être trompés, blessés, emprisonnés, punis,<br />

« Dieu est plus grand que notre cœur. » ne peuvent guère se compromettre, et les poètes ont<br />

Il l'a dit en ce sens que Dieu en sait plus sur nos pu en faire ce qu'ils vou<strong>la</strong>ient. Mais que, dans les<br />

Éta<strong>la</strong>s qu^ <strong>la</strong> conscience mène <strong>la</strong> plus éc<strong>la</strong>irée. Mais mimes livres ou se <strong>mont</strong>rent sans aucun alliage les<br />

ce mot est tout aussi vrai <strong>de</strong> <strong>la</strong> capacité <strong>de</strong> notre idées les plus pures et les plus-hautes <strong>de</strong> <strong>la</strong> Divinité f<br />

cœur en désirs : rien se nous paraît pouvoir aller comme on vient <strong>de</strong> le voir, et comme ce<strong>la</strong> n'est pas<br />

plus loin ; et Dieu seul est au <strong>de</strong>là.<br />

même contesté; que dans les livres pleins <strong>du</strong> plus<br />

Comment se fail-iî donc que le sentiment <strong>de</strong> cette profond respect pour Dieu, et <strong>de</strong> <strong>la</strong> crainte <strong>de</strong> Dieu<br />

bonté, qui est si doui et qui semblerait si naturel,<br />

<strong>la</strong> plus religieuse, le Très-Haut paraisse en même<br />

ne se trouve exprimé et approfondi que dans l'Écri­<br />

temps traiter l'homme comme us ami daas <strong>la</strong> force<br />

ture, et n'ait été familier qu'aux chrétiens? C'est<br />

<strong>du</strong> terme, entrer avec lui en discussion aaaiaie avec<br />

qu'eux seuls ont en effet connu Dieu ; et c'est en<br />

un égal, sans que cette espèce <strong>de</strong> commerce si extra­<br />

bonne philosophie une preuve péremptoire que<br />

ordinaire, affaiblisse jamais dans l'homme <strong>la</strong> véné­<br />

rhotnoM avait besoin d'une révé<strong>la</strong>tion pour le cou*<br />

ration et <strong>la</strong> soumission; c'est ce qui est pour moi<br />

naîtra ainsi. Je ne suis point surpris qu'on ait peu<br />

une démonstration morale <strong>de</strong> l'inspiration divine t<br />

parié <strong>de</strong> <strong>la</strong> bonté <strong>de</strong>s dieux <strong>du</strong> paganisme : il s'en<br />

et ce qui <strong>de</strong>vrait être au moins, pour tout homme<br />

<strong>de</strong> sess et <strong>de</strong> bonne foi, matière à axamaa et à ré-<br />

fal<strong>la</strong>it <strong>de</strong> tout qu'ils fessent bons. Dm philosophes<br />

ieiion. -<br />

anciens, il est vrai, ceux <strong>du</strong> moins qui ont reconnu<br />

Que le Dieu d'Israël, prêt à promulguer sa loi sur<br />

les sommets <strong>de</strong> Sinaï, s'annonce avec un appareil si<br />

m 3m swMêmm dans niai tam? Comment i*~Um cheicher<br />

m ém mèiàm dam tatat leas ! Saint Jean et It mèiêmm peeformidable<br />

t que les Hébreux, saisis d'effroi, prient<br />

« **sWsi afatr csMmMe? » i y i autant dteprlt dans m le Seigneur <strong>de</strong>nepm leur parier M-même, <strong>de</strong><br />

gao« ëe §mêeiés qnieft «<strong>la</strong>i <strong>de</strong> nos pMlemphei, cpedasi peur qmtk m mêmrmi, ce n'est pas, si je l'ose djre,<br />

«Ut txdaniattoe al attamate <strong>de</strong>s LtUrm permmm : « Ah!<br />

«aa!ssoiifl«ir est Portas! Gommentpant-on êtraPenan? • ce qui marque le plus à mes yeux fesprit divin dans

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