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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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COU1S DE MTTÉEATIJ1E.<br />

mm eài-écrivains n'ont m qu'un même Battre et<br />

une raâne inspiration? Lises cet ancien drame <strong>de</strong><br />

Job, et ensuite le psaume <strong>de</strong> <strong>la</strong> Création (Ps. 103,<br />

Memeék, amimm mm, Domino) , le plus fini peut-<br />

sm sefn9 et les vataseanx- passent sur ses on<strong>de</strong>s. Lànap<br />

ce grand drapa <strong>de</strong>s mers (Sa bâte») fie vous atei<br />

formé pour m jouer dans les flots. Quem fwmmsU md<br />

Ulu<strong>de</strong>n<strong>du</strong>meL »<br />

être <strong>de</strong> tons, à n'en juger que imitant les règles Il n<br />

d'tioe critique humaine; et David, en célébrant<br />

les centras <strong>de</strong> Bien, vous rappellera Bien lui-même<br />

par<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> ses oeuvras à Job. Lisez aussi tout ce<br />

qu'on a écrit <strong>de</strong> plus estimé sur cette matière, si<br />

souvent traitée en prose et en vers <strong>de</strong>puis Hésio<strong>de</strong><br />

jusqu'à Ovi<strong>de</strong>, et <strong>de</strong>puis Cieéron et Pline jusqu'à<br />

Buffon, et fous ne nous citerez rien qui soit <strong>du</strong><br />

ton et <strong>de</strong> <strong>la</strong> hauteur <strong>de</strong> ce psaume, dont je ne rapporterai<br />

qu'un ou <strong>de</strong>ux passages, quoique tout soit<br />

également fait pur être cité.<br />

« Y&m aves appris au miel l'heure <strong>de</strong> mm ccradier. Vois<br />

répan<strong>de</strong>s <strong>la</strong>s ténèbres, et <strong>la</strong> sait ast sur m terre : c'est<br />

alors que les bêtes <strong>de</strong>s forêts marchent dans l'ombra ; alors<br />

lea rafisaamaa<strong>la</strong> <strong>de</strong>s Iteaeeaax appe<strong>la</strong>it <strong>la</strong> proie 9 et Jasa»<strong>de</strong>nt<br />

à Dieu k nourriture* promise aux ammani. Mais le<br />

soleil s'est levé 9 et déjà les bêtes sauvages se sont retirées ;<br />

elles sont allées se rep<strong>la</strong>cer dans leurs tanières; l'homme<br />

alors sort pour le trt?ail <strong>du</strong> jour, et accompli son œuvra<br />

jusqu'au soir. »<br />

Rien ne me semble plus beau que ce partage, si<br />

bien marqué, <strong>du</strong> jour et <strong>de</strong> <strong>la</strong> nuit, entre l'homme<br />

qui mî <strong>de</strong> son travail , et F animal qui fit <strong>de</strong> proie.<br />

La philosophie et <strong>la</strong> poésie ont pu le saisir surtout<br />

<strong>de</strong>puis David ; mais je ne me soutiens pas et je ne<br />

crois pas qu'il soit nulle part tracé <strong>de</strong> même. Le<br />

<strong>de</strong>ssein <strong>du</strong> Créateur est ici dans <strong>la</strong> pensée <strong>du</strong> poète,<br />

qui en rend compte avec <strong>la</strong> même autorité qu'il Fa<br />

conçu. Le poëte était présent au conseil <strong>de</strong> <strong>la</strong> Provi<strong>de</strong>nce!<br />

lorsqu'elle relégua, par un Impérieux iastinct,<br />

<strong>la</strong> bêta féroce et redoutable dans le domaine<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> nuit, et lui défendit <strong>de</strong> troubler Vœuvre <strong>de</strong><br />

l'homme dans le domaine <strong>du</strong> jour. Cest cette même<br />

Provi<strong>de</strong>nce qui apprit au s&ieïi theure <strong>de</strong> son coucher.<br />

Et quel est celui <strong>de</strong>s Grecs et <strong>de</strong>s Latins qui<br />

ait eu ces idées? Les chevaux <strong>du</strong> Soleil, et son»<br />

char attelé par les Heures, et FAurore aux doigts<br />

<strong>de</strong> rose, sont les jeux d'une imagination inventive;<br />

mais ici <strong>la</strong> vérité est gran<strong>de</strong> comme <strong>la</strong> puissance :<br />

et si Fon en revient à <strong>la</strong> poésie, l'aime sol d'Horace<br />

est très-ingénieui, et <strong>la</strong> strophe est bril<strong>la</strong>nte; on<br />

rencontrera partout <strong>de</strong> beaui vers sur le soleil. Y en<br />

i-l-il pourtant qui réunissent le double caractère <strong>du</strong><br />

jour, <strong>la</strong> majesté et <strong>la</strong> douceur, exprimé dans <strong>la</strong> double<br />

image que* Rousseau a empruntée à David? Et <strong>la</strong><br />

mer aussi a été le sujet <strong>de</strong> beau vers en différentes<br />

<strong>la</strong>ngues : eb bien! qu'y a-t-il dans tous qui. soit <strong>du</strong><br />

genre <strong>de</strong> ces versets <strong>du</strong> même psaume? (Jtenarffc.)<br />

« Comme elle est vaste cette mer qui étend au loin ses<br />

bras spa<strong>de</strong>m I De* animaux sans nombre se mes vent dans<br />

4 y a ps d'idée plus imprévue ni plus extraordinaire.<br />

Quiconque a voulu peindre ce terrible<br />

élément a broyé <strong>de</strong>s couleurs d'épouvante, et a<br />

paru effrayé poor effrayer les autres : c'est <strong>la</strong> route<br />

vulgaire. Le psalmiste ne voit et ne fait voir que<br />

<strong>la</strong> puissance qui a préparé une <strong>de</strong>meure à d'innombrables-créatures,<br />

et un pssage à l'homme navigateur<br />

pour rapprocher les extrémités <strong>de</strong> <strong>la</strong> terre.<br />

Toujours un <strong>de</strong>ssein, parce que le poète ne chante<br />

que pour louer Dieu, et instruire les hommes; et,<br />

s'il parle <strong>de</strong> <strong>la</strong> baleine, <strong>de</strong> ce colosse <strong>de</strong>s rnera»<br />

Bleu Yhjormê pour se jouer dam les flots! Ce <strong>de</strong>rnier<br />

trait n'a pu venir dans l'esprit qu'à celui qui<br />

savait .<strong>de</strong> source qu'il n'en a pas plus coûté au Créateur<br />

pour envoyer <strong>de</strong>s milliers <strong>de</strong> baleines se jouer<br />

dans l'Océan, que pour semer sur <strong>la</strong> terre <strong>de</strong>s miliera<br />

<strong>de</strong> fourmis.<br />

Les dieux <strong>de</strong> l'antiquité païenne avaient seuls<br />

le droit <strong>de</strong> jurer par le Styx; c'est tout ce qu'elle<br />

put imaginer pour donner un serment aux dieux.<br />

Malgré <strong>la</strong> puérilité <strong>de</strong> l'idée f j'avoue que l'oreille<br />

et l'imagination sont enchantées <strong>de</strong> ces vers, harmonieux<br />

que fîfgîia a tra<strong>du</strong>its d'Homère :<br />

StggU perflumina frairiê 9<br />

Perpice terrmtet aêrêque vomgine npm,<br />

"Jmtmii; ei toium mmim tmmqfeeii Olympwm.<br />

La poésie <strong>de</strong> l'homme ne peut pas aller plus loin;<br />

mais il n'y a que le Dieu <strong>de</strong> Moïse et <strong>de</strong> David qui<br />

ait pu dire :<br />

Fan ai fait te ferment; J'ai juré par moi-même.<br />

Per memetipsmnjumwL Et e'est là le serment<br />

d'un Dieu.<br />

I» L'ESPRIT BES LIV1B8 SMHTS.<br />

Comme cet esprit <strong>de</strong> foi et <strong>de</strong> sainteté est le<br />

principe <strong>de</strong> toutes les beautés <strong>de</strong>s Psaumes, il est<br />

aussi <strong>la</strong> réponse aux censures futiles que l'irréligion<br />

seule a dictées f et qu'on n'a vues éclore qu'avec<br />

elle. II est tout simple que <strong>la</strong> critique d'un ouvrage<br />

soit ïnconséquente$ quand elle en met <strong>de</strong><br />

côté <strong>la</strong> nature et l'objet. Que dire <strong>de</strong> Voltaire, par<br />

exemple , qui met très-sérieusement sur <strong>la</strong> même<br />

ligne, comme poètes, David et le roi <strong>de</strong> Prusse?<br />

Frédéric a plus d'art et ©tenait miens mm mon<strong>de</strong>.<br />

II est fias enjoué rsa ¥er?e est plus fécon<strong>de</strong>.<br />

D a lu soa Horace, il f Imite, etc.<br />

Il est sûr que David n'est pas enjoué, qu'il me<br />

pouvait pas plus imiter que lire Horace, et que le<br />

mimée .que connaissait Frédéric n'était pas celui<br />

pour qui David écrivait Quel travers d'esprit daiis

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