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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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nu<br />

G0U1S DE L1TTÉ1ATUBE.<br />

il n'est question qm <strong>de</strong>s spectacles que Domitieo<br />

donnait au peuple t et Martial répète <strong>de</strong> cent<br />

manières qu'ils sont beaucoup plus mer?eiliens que<br />

tous €€m qu'on donnait aupara?ant. Ce<strong>la</strong> <strong>la</strong>it ?oir<br />

qu'elle importasee les Romains attachaient à cette<br />

espèce <strong>de</strong> magniieenee, et en même temps combien<br />

il état peu difficile <strong>de</strong> f<strong>la</strong>tter l'amour-propre<br />

<strong>de</strong>Domitien.<br />

Martial est aussi or<strong>du</strong>rter que notre Rousseau<br />

dans le ehoix <strong>de</strong> ses sujets; mais il y a l'infini entre<br />

eux pour le mérite <strong>de</strong> l'exécution poétique. Rousseau<br />

a excellé dans ses épigrammes licencieuses t au<br />

point d'en obtenir le pardon , si Ton pou?ait pardonner<br />

ce qui est contraire aux bonnes mœurs. Martial,<br />

pour être obscène, n'en* est pas meilleur ; et,<br />

condamnable en morale, il ne peut pas être absous en<br />

poésie : autant fi<strong>la</strong>it 9 ce me semble t être honnête. II<br />

dît quelque part qu'un poëte doit être pur dans sa<br />

con<strong>du</strong>ite , mais qu'il n'est pas nécessaire que ses mm<br />

soient chastes. On peut lui répondre qu'au moins il<br />

us faut pas qu'ils soient licencieux. Le petit nombre<br />

d'épigrammes qu'on a retenues <strong>de</strong> lui est heureusement<br />

<strong>de</strong> celles qu'on peut citer partout. J'en ai tra<strong>du</strong>it<br />

une qui peut ser?ïr <strong>de</strong> leçon à Paris comme à<br />

Rome, et qui necorrîgera pas plus Pun que l'autre ;<br />

elle est adressés à un a?oeat.<br />

0a m'a volé : fm aman<strong>de</strong> nfsoa<br />

• mon voteln, et je rai mil ce mnm<br />

Pour troto chevnaiu, et mm pour astrc chose.<br />

* 11 M s'agit <strong>de</strong> fer si m polios :<br />

Et toi, tu vmu, d\uie voix eaphatlipe,<br />

Parier Ici <strong>de</strong> k guerre punique,<br />

Et (TADiiibal, et <strong>de</strong> sot vieux héros ;<br />

Bei friaoïflrs, <strong>de</strong> leurs combats fusettes.<br />

Mb! Satan là tes grandi mots, tee grimées §s§ê§§ :<br />

Ami, <strong>de</strong> grâce, un mot <strong>de</strong> mes chevreaux.<br />

CHAPITRE X. — De MêgU H <strong>de</strong> h poésie<br />

émtèqme càee les mmmmm*<br />

Les Latins , dans le genre<strong>de</strong> l'élégie et <strong>de</strong> <strong>la</strong> poésie<br />

erotique, ont encore été les imitateurs <strong>de</strong>s Grecsj<br />

mais les modèles ont péri , et les imitations nous<br />

sont restées. Hons ne connaissons les élégies <strong>de</strong> Cal»<br />

llmaque, <strong>de</strong> Philétas et <strong>de</strong> Mimnerme que pr <strong>la</strong> réputation<br />

qu'elles ataieat chez les anciens, et pr<br />

les témoignages glorieux <strong>de</strong>s meilleurs critiques <strong>de</strong><br />

l'antiquité. Quoique le mot élégie vienne <strong>du</strong> grec<br />

IXtpç, qnî signiie mmpIMnie, eepndant elle n'était<br />

pas toujours p<strong>la</strong>intive; elle fut originairement,<br />

comme aujourd'hui, <strong>de</strong>stinée à chanter différents<br />

objets f les dieux f le retour d 9 un ami ou ;le jour <strong>de</strong><br />

sa naissance, ou, comme a dit Boileau, elle g&nissmM<br />

swr tut cercueil* La meilleure <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>rnière<br />

espèce est celle d f joindre ensemble ce f sa fatals à dire <strong>de</strong> l'élégie et<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> poésie erotique ou amoureuse. C'est dans m<br />

<strong>de</strong>rnier genre que Catulle s'est surtout diitiiigué , et<br />

e'est pr lui que je commencerai.<br />

~ CATUUB. —- Une domaine <strong>de</strong> morceaux d<br />

O?i<strong>de</strong> sur <strong>la</strong> mort dtf Tibulle. L'élégie<br />

fut sou?ent le chant <strong>de</strong> l'amour heureux ou<br />

malheureux. C'est pour oe<strong>la</strong> que j'ai cru 4moir .<br />

v un<br />

goût exquis f pleins <strong>de</strong> grâce et <strong>de</strong> naturel, l'ont mit<br />

au rang <strong>de</strong>s poètes les plis aimables. Ce sont <strong>de</strong><br />

petits chefs-dtame où il n'y a pas on mot qui ne<br />

soit précieux, mais qu'if est aussi impossible d'analyser<br />

que <strong>de</strong> tra<strong>du</strong>ire. On définît d'autant moins<br />

<strong>la</strong> grâce, qu'on <strong>la</strong> sent mieux. Celui qui pourra appliquer<br />

le charme <strong>de</strong>s regards f <strong>du</strong> sourire f <strong>de</strong> <strong>la</strong> démarche<br />

d'une femme aimable Y celui-là pourra expliquer<br />

le charme <strong>de</strong>s fers <strong>de</strong> Catulle. Les amateurs les salent<br />

par cœur, et Racine les citait sou?ent a?ce admiration.<br />

On peut croire que ce poëte tendre ec religieux<br />

ne par<strong>la</strong>it pas <strong>de</strong>s épigrammes obscènes ou'<br />

satiriques <strong>du</strong> même auteur, qui en général se soot<br />

pas dignes <strong>de</strong> lui, même sous les rapports <strong>du</strong> bon<br />

goût. 11 y en a plusieurs contre César, qui, pour toute<br />

vengeance, l'invita à souper. 11 ne faut pas trop admirer<br />

César, car les épigrammes ne sont pas bonnes;<br />

et je croirais Volontiers que le tact fin <strong>de</strong> César it<br />

grâce aux épigrammes en faveur <strong>de</strong>s madrigaux. Si<br />

Catulle lui récita ses ? en sur le moineau <strong>de</strong> Lesbk<br />

et son épitha<strong>la</strong>me <strong>de</strong> Thétiset Pelée, son hôte <strong>du</strong>t<br />

être content <strong>de</strong> lui : il <strong>du</strong>t voir dans Catulle un génie<br />

facile, qui excel<strong>la</strong>it dans les sujets gracieux, et'<br />

pouvait même s'élever au sublime <strong>de</strong> <strong>la</strong> passion.<br />

L'épiso<strong>de</strong> d'Ariane abandonnée dans l*fle <strong>de</strong><br />

Haxos, qui <strong>la</strong>it partie <strong>de</strong> l'épitha<strong>la</strong>me, est <strong>du</strong> petit<br />

nombre <strong>de</strong>s morceaux où les anciens ont su faire<br />

parler l'amour. On ne peut le louer mieux qu'en disant<br />

que Virgile, dans son quatrième livré <strong>de</strong> f£~<br />

nél<strong>de</strong>, m a emprunté <strong>de</strong>s idées, <strong>de</strong>s mouvements t<br />

quelquefois même <strong>de</strong>s expressions, et jusqu'à <strong>de</strong>s ?ers<br />

entiers. L'Ariane <strong>de</strong> Catiklle a serti à embellir <strong>la</strong> Bidon<br />

<strong>de</strong> Virgile. Peut-on douter qu'un homme qui a<br />

ren<strong>du</strong> m sertiee à l'auteur <strong>de</strong> fÉméiée n'eût pu <strong>de</strong>venir<br />

un grand poëte, s'il eût aimé le travail et <strong>la</strong>gloûre?<br />

Mais Catulle n'aima qm te p<strong>la</strong>isir et les voyages,<br />

<strong>de</strong>ux choses qui <strong>la</strong>issent peu <strong>de</strong> loisir pour les lettres,<br />

Il était né pauvre, et <strong>de</strong>s amis généreux l'enrichirent,<br />

entre autres, Maniius, dont il it féptha<strong>la</strong>me,<br />

sujet usé dont il sut faire un outrage<br />

charmant, parce que le talent rajeunit tout. 11 fut lié<br />

aussi avec Cïcéron et Cornélius Népos : c'est à ee<br />

<strong>de</strong>rnier qu'il a dédié son litre, flous Pavons tout<br />

entier ; il ne contient pas cent pages, et a ren<strong>du</strong> son<br />

auteur immortel. À-t-il em tort <strong>de</strong> n'en pas faire davantage?<br />

Tous les écrivains" <strong>de</strong> l'ancienne Rome<br />

l'ont comblé d'éloges, sans doute parce qu'il écrltfit<br />

bien, peut-être aussi farce qu'il écrivait peu. 11<br />

« m,

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