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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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C0U1S DE UTTtRATUBB.<br />

M dais Horace, mm pas te poète satirique, nais<br />

fauteur d'o<strong>de</strong>s ga<strong>la</strong>ntes et voluptueuses, et do quelques<br />

épftres badises.'€e n'est ps là <strong>mont</strong>rer les ©bptssous<br />

leur véritable pint<strong>de</strong> vue. Cen'estpas quand<br />

Horace ïn?iteàa©«per GlycèreetLydie,ou p<strong>la</strong>isante<br />

a?ee ses amis, qu'il fout leeoniparer à Juv tuai. Celuici<br />

met», tout Juïéoal qu'il était, probablement n'écrivait<br />

ps à sa maîtresse, s'il en avait une, is<strong>la</strong>m<br />

dont il écrivait ses satins : il lui aurait lut peur.<br />

M* Dusaulx sait bien que chaque pore a son style.<br />

11 faut donc nous <strong>mont</strong>rer, dans les satires d'Horace,<br />

cette in<strong>du</strong>lgence pour êm mpHœê ei imfmièkmes;<br />

il faut nous faire voir les objets <strong>de</strong>s passions êmimà*<br />

M$, <strong>la</strong> morale mêlée à'atêimge, et ee n'est pas ce que<br />

J'y ai vu. Que serait-ce donc m nous jugions Javénalf<br />

qu'on nous donne ici pour un philosophe si austère,<br />

non par ses satires, mais par ee que ses amis<br />

disaient <strong>de</strong> lui ? Martial, son ami le plus intime, lu<br />

écrit d'Espgne ces propres mots ?<br />

« Tandis que, couvert d'une robe trempée <strong>de</strong> tueur, ta<br />

te Migues'à fatmmk les aatfeèaaahfes <strong>de</strong>s grasds, Je vis<br />

m bai {*ystt dans ma patrie. »<br />

Est-ce là cet homme si étranger au mon<strong>de</strong>? Mous<br />

venons <strong>de</strong> Y@ir qu'Horace le fuyait quelquefois, et<br />

voilà Juféeal qui le recherche. On se fauraît ps<br />

cru : c'est que 9 pour bien juger, pur saisir <strong>de</strong>s<br />

résultats sûrs, il ne faut ps s'en tenir à <strong>de</strong>s aperçus<br />

vagues, il feut considérer les choses sous toutes<br />

leurs faces, lire tout, et entendre tout le mon<strong>de</strong>.<br />

Je conclus que les beautés semées dans les écrits<br />

<strong>de</strong> Ju?énal, et qui, malgré tous ses défauts, lui ont<br />

<strong>la</strong>it une juste réputation, sont <strong>de</strong> nature à être<br />

goûtées surtout par les gens <strong>de</strong> lettres, seuls eap-<br />

Mes <strong>de</strong> dévorer les difficultés <strong>de</strong> cette lecture. Il a <strong>de</strong>s<br />

morceaux d'une gran<strong>de</strong> énergie : il est souvent déc<strong>la</strong>matêur,<br />

mais quelquefois éloquent; il est souvent<br />

outré t mais quelquefois peintre. Ses vers sur<br />

<strong>la</strong> Pitié, justement loués pr M. Dusaulx, sont<br />

«fautant remarquables, que ce sont les seuls où il<br />

ait employé <strong>de</strong>s teintes douces. La satire sur <strong>la</strong> Noblesse<br />

est fort belle : c'est à mon gré <strong>la</strong> mieux faite,<br />

et Boiieau en a beaucoup profité. Celle <strong>du</strong> Turbot,<br />

fameuse par <strong>la</strong> pinture admirable <strong>de</strong>s courtisans<br />

<strong>de</strong> Domltien, a un mérite particulier : c'est <strong>la</strong> seule<br />

'où l'auteur se soit déridé. Celle qui roule sur les<br />

Vœux offre <strong>de</strong>s endroits frappant? ; mais en total<br />

c f bettes, «t fufaaieBl tombe <strong>de</strong> lui-même : c'en<br />

comme si l'on soutenait qu'il se fiât pas désirer<br />

d'avoir <strong>de</strong>s enfants* parce qne c'est souvent une<br />

souree<strong>de</strong>ch^grins. Pour répondre à ce nûonsemeat<br />

il n'y aurait qu'à <strong>mont</strong>rer les peints que leurs enfanta<br />

ren<strong>de</strong>nt heureux, et dire : Pourquoi ne seraisje<br />

pas <strong>du</strong> nombre? De plus, il est faux qu'us père<br />

ne doive pas souhaiter à son ils les talents <strong>de</strong> Ôeéron,<br />

parce qu'il a péri sous le g<strong>la</strong>iie <strong>de</strong>s proscriptions;<br />

et quel homme, pur peu qu'il ait quelque<br />

amour <strong>de</strong> <strong>la</strong> vertu et <strong>de</strong> <strong>la</strong> véritable gloire, croira<br />

qu'une aussi-Mie carrière que celle <strong>de</strong> Cioéros soit<br />

pyée trop cher par une mort violente, arrivée à l'âge<br />

<strong>de</strong> soixante-cinq ans ? Qui refuserait à ce prix d'être<br />

l'homme le plus éloquent <strong>de</strong> son sied®, et peutêtre<br />

<strong>de</strong> tons les siècles ; d'être élevé pr son seul mérite<br />

à <strong>la</strong> première p<strong>la</strong>ce <strong>du</strong> premier empire Ai<br />

mon<strong>de</strong>; d'être trente ans l'oracle <strong>de</strong> Rome; enta<br />

d'être le sauveur et le père <strong>de</strong> sa ptrie? S'il était<br />

vrai que le fer d'un tasaasin qui frapp une tête<br />

b<strong>la</strong>nchie par les années pût es effet êter le prix à<br />

<strong>de</strong> si hautes <strong>de</strong>stinées, il faudraifccroire que tout ce<br />

qu'il y a parmi les hommes <strong>de</strong> vraiment grand, <strong>de</strong><br />

vraiment désirable, n'est qu'une chimère et une il*<br />

lusion.<br />

Au fond, cette satire si vantée se réélit donc à<br />

prouver que les plus précieux avantages que l*honr<br />

me pisse désirer sont mêlés d'inconvénients et <strong>de</strong><br />

dangers ; et c'est use vérité si triviale qu'il ne fal<strong>la</strong>it<br />

pas en foire <strong>la</strong> base d'un ouvrage sérieux.<br />

Horace ne tombe pint dans ce défaut, qui n'est<br />

jamais celui <strong>de</strong>s bons esprits; et sans vouloir revenir<br />

sur rémunération <strong>de</strong> ses différentes qualités,<br />

je crois, à M le considérer même que comme satirique,<br />

lui rendre, ainsi qu'à Juvénal, nue exacte<br />

justice, en iteant que l'un est fait pour être admiré<br />

quelquefois, et l'autre pur être toujours têtu.<br />

sacTioH u. — De Perse et <strong>de</strong> Pétrone.<br />

La gravité <strong>du</strong> style, <strong>la</strong> sévérité <strong>de</strong> <strong>la</strong> morale,<br />

beaucoup <strong>de</strong> concision et beaucoup <strong>de</strong> sens, sont<br />

les attributs particuliers <strong>de</strong> Perse. Mais l'excès <strong>de</strong><br />

ces bonnes qualités le fait tomber dans tous les défauts<br />

qui en sont voisins.<br />

Qui n'est

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