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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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'ANCIENS. — POÉSIE.<br />

d <strong>la</strong> vwteêieMafiee sont également ?iolées. La longue<br />

déc<strong>la</strong>mation d'Hippolyte contre tes femmes<br />

n'est pas <strong>de</strong> meilleur goût.<br />

« Poteaat Jupiter, pourquoi sra-vons permis qu'en vît<br />

perritMaoas te soieUimiràaiisrf dangereux que ce sexe F<br />

dans vus parfit l'airain, le 1er et Forf pour acheter <strong>de</strong>s<br />

enfimts à proportion <strong>de</strong>s ôffran<strong>de</strong>sf etc.? »<br />

Suit use satire <strong>de</strong> quarante vers contre le mariage t<br />

contre les femmes beaux-esprits f contre les agentes<br />

d'amour, eoin tous les lieux communs dignes <strong>du</strong><br />

fête fFArnolphe quand il donne toutes les femmes<br />

au diable, mais bien indignes <strong>du</strong> théâtre <strong>de</strong> Melpomène.<br />

On a beau dire f ne ces endroits faisaient<br />

allusion nu mœurs d*Athènes : <strong>la</strong> tragédie n'est<br />

point <strong>la</strong> critique <strong>de</strong>s mœurs sociales ; cette critique<br />

est 1e domaine <strong>de</strong> <strong>la</strong> comédie; et Hippolyte ne doit<br />

point parler comme ma vieil<strong>la</strong>rd ridicule et jaloux.<br />

Rejetons dans tous les temps ce qui est dans tous<br />

tetemps mauvais.<br />

Phèdre f après avoir maudit sa coni<strong>de</strong>nte, sort<br />

pour aller se pendre. On apprend sa mortf et <strong>la</strong><br />

pièce est régulièrement Unie, que Thésée n'est pas<br />

encore arrivé* autre défaut impardonnable. ¥oici<br />

Mes pis : il -trouve entre les mains <strong>de</strong> sa femme<br />

morte nne lettre qu'elle a écrite avant <strong>de</strong> se tuer,<br />

dont il reconnaît le caractère et qui accuse Bip*<br />

potytc. Ainsi <strong>la</strong> mort, qui est pour tous les hommes<br />

le moment <strong>du</strong> repentir, a été pour Phèdre le moment<br />

d'un <strong>de</strong>rnier crime. Elle poursuit après sa<br />

mort celui qu'elle a aimé pendant sa rie. Il faut le<br />

dire : c'est un démenti formel donné à <strong>la</strong> nature,<br />

an bon sens, à tous les principes <strong>de</strong> Fart. Il ne faut<br />

point faire grâce à ces honteuses absurdités que les<br />

partisans ma<strong>la</strong>droits et superstitieux <strong>de</strong>s anciens<br />

©ut cm <strong>de</strong>voir dissimuler.* Si <strong>la</strong> Phêdrè <strong>de</strong> Racine<br />

était faite dans ce goût, serait»€l!e supportée un<br />

<strong>mont</strong>ait? Seppotterait-on qu'après le récit <strong>du</strong> désastre<br />

affreux dHïppolyte y Thésée s'exprimât ainsi :<br />

«!tf⥫iff«;iïiliJM^<br />

«s f#c§ avec quelque sorte <strong>de</strong> satisfaction. Mais enfin je<br />

•est que <strong>la</strong> piété enfers les dieux et ma tendresse pour un<br />

risf tout csupable quH est, se révoltent dans msn césar.<br />

JiiieMssi»j€éa€iss3tS€^^<br />

Bits» dans Ffa^fMéreaee* »<br />

Et un moment après, comme son Ils n s avec <strong>de</strong>s traits si vrais, est-ce ainsi'que vota êtes<br />

faite? T a-t-il <strong>de</strong>s'femmes comme cette Phèdre,<br />

et <strong>de</strong>s pères comme ce Thèses, Grâces sttf îeVjs<br />

n<br />

est point<br />

encore mort, il ordonne qu'en rapporte <strong>de</strong>vant lui.<br />

m le seax Se revoir encore, <strong>la</strong>i reprocher si» crime, et<br />

asisttea <strong>de</strong> le convaincre par son supplice même. »<br />

Fane <strong>de</strong>s reproches à ion lis dans fétsl où il est!<br />

O nature! qui êtes Haie <strong>de</strong> <strong>la</strong> tragédie, vous que<br />

les Grées et m -même Euripi<strong>de</strong> ont souvent peinte<br />

9 en crois rien; et si par hasard il y es avait, ce ne<br />

serait pas encore une excuse pour fauteur : il est<br />

<strong>de</strong> principe que les exceptions monstrueuses ne<br />

sont point Fobjet <strong>de</strong>s arts d'imitation.<br />

La pièce unit comme elle a commencé, par une<br />

déesse. Diane vient justifier Hippolyte » et accabler<br />

Thésée <strong>de</strong> reproches. On app&te sur le théâtre Hippolyte<br />

expirant, qui, pour achever <strong>de</strong> rendre son<br />

père plus odieux, lui pardonne sa mort. Cesl allonger<br />

inutilement <strong>la</strong> pièce, pur 'offrir un défaut <strong>de</strong><br />

plus. Tel est cet ouvrage, qu'il itot pourtant bien<br />

pardonner à Euripi<strong>de</strong>, puisque pouaUui <strong>de</strong>vons ce*<br />

lui <strong>de</strong> Eaeine.<br />

Si l'on en croit Brumoy, <strong>la</strong> <strong>du</strong>plicité d'action est<br />

un défaut inconnu aux Grecs. Haas avons déjà vu<br />

combien il était fréquent chez Euripi<strong>de</strong>, et nous<br />

en terrons"' encore <strong>de</strong>ux exemples bien remarquables<br />

, l'un dans kt Droyennes, l'autre dans Hêeiée ;<br />

m qui n'empêche pas qu'on admire avec raison 9<br />

dans ces <strong>de</strong>ux pièces, <strong>de</strong>s situations très-dramatiques,<br />

et une nature aussi traie, aussi touchante<br />

que celle <strong>de</strong> sa Phèére et <strong>de</strong> quelques autres pièces<br />

est fausse et révoltante. Le$ Trofmmm sont assez<br />

connues par <strong>la</strong> pièce <strong>de</strong> Châteaubrun, qui en est<br />

une imitation. La scène est dans le eamp <strong>de</strong>s Grecs<br />

et <strong>de</strong>vant les ruines <strong>de</strong> Troie. Les vainqueurs vont<br />

prononcer sur le sort <strong>de</strong> leurs captives, d'Hécube,<br />

<strong>de</strong> Polyxène, d'Andromaque, <strong>de</strong> Gassandre, et d'Astyanax,<br />

ils d'Hector. L'intérêt est divisé, et par<br />

conséquent affaibli. Mais pourtant les malheurs<br />

réunis sur cette famille royale sont susceptibles <strong>de</strong><br />

ia dignité et <strong>de</strong> l'émotion tragique qui se font Sêa -<br />

tir dans <strong>la</strong> pièce grecque et dans <strong>la</strong> française. Polyxène<br />

ne paraît point dans <strong>la</strong> première* C'est aaUf»<br />

r<br />

tint l'incertitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> son sort qui est l'objet <strong>de</strong>s<br />

. <strong>de</strong>ux premiers actes. On apprend au troisième<br />

qu'elle a été immolée sur le tombeau d'4#hî(le, et<br />

qu'Astyanax est condamné à périr. Voilà, bien une<br />

secon<strong>de</strong> action. Taltybius, officier <strong>de</strong> Farmée grecque,<br />

vient annoncer à <strong>la</strong> veuve d'Hector ee| arrêt<br />

foudroyant. Les p<strong>la</strong>intes <strong>de</strong> cette mère désolée, et<br />

sas adieux à son ils, sont un <strong>de</strong>s plus beaux morceaux<br />

qui soient sortis-<strong>de</strong> <strong>la</strong> plume d'Euripi<strong>de</strong>;<br />

• mais il faudrait eeia <strong>de</strong> Racine pour les rendre. Il<br />

est vrai qu'après ce beau troisième acte qui arrache<br />

<strong>de</strong>s <strong>la</strong>rmes, il semble les sécher à p<strong>la</strong>isir dans le rai*<br />

vant, et faire oublier son sujet par Fépiso<strong>de</strong> te plus<br />

dép<strong>la</strong>cé. 11 fait venir, sans <strong>la</strong> moindre raison, Méaé<strong>la</strong>s<br />

tout occupé <strong>du</strong> soin <strong>de</strong> se venger <strong>de</strong> son infidèle<br />

Hélène, et prêt à <strong>la</strong> faire embarquer pour <strong>la</strong><br />

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