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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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ANCIENS. — POÉSIE.<br />

ikt mm aeifoit; car une pièce mm ac$îêm est i<br />

esleDtiellenMit mauvaise, et ne mérite ni d'être<br />

tra<strong>du</strong>ite ni d'être jouée. J'ai voulu dire seulement<br />

que PMtoeiête était <strong>la</strong> pièce <strong>la</strong> plos simple <strong>de</strong>s<br />

érees, qui s'en ont guère que <strong>de</strong> très-simples; et<br />

qu'il n'y en a pas'une dans Euripi<strong>de</strong> ni dans 80 •<br />

pbo<strong>de</strong> ne l'on ne trouve <strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>nts plus taries,<br />

plus <strong>de</strong> personnages agissants et plus <strong>de</strong> spectacle.<br />

A l'égard <strong>de</strong>s chœurs supprimés, je pourrais<br />

trancher <strong>la</strong> question en un mot, en m'appuyamYsur<br />

l'usage établi priai nous f et rappe<strong>la</strong>nt au critique<br />

ee que tout le mon<strong>de</strong> sait ; qu'une pièce avec <strong>de</strong>s<br />

étants ne serait pas jouée,'et que, si les coméiiens<br />

vou<strong>la</strong>ient eiécnter ces chœurs , le public se<br />

moquerait d'eux. (Test précisément ee qui arriva à<br />

<strong>la</strong> première représentation <strong>de</strong> TOEMpe <strong>de</strong> Voltaire.<br />

II avait, pr comp<strong>la</strong>isance pour le savant Daeier,<br />

<strong>la</strong>issé subsister tin chœor qui ne récitait que quatre<br />

vers : le fjublic se mit à rire, et il fallut retrancher<br />

<strong>du</strong> théâtrs ees-quatre vers que l'auteur a conservés<br />

dans toutes les éditions :<br />

Mais le critique, qui, à l'exemple <strong>de</strong> Daeier, ne<br />

veut pas qu 9 lit<br />

dons, les chœurs, ainsi que le dialogue, étaient<br />

chantés? Or, qui ne voit que dans ce cas, assujettis<br />

à l'harmonie et à l'unité d'effet, ils pouvaient pro<strong>du</strong>ire<br />

un p<strong>la</strong>isir <strong>de</strong> plus, comme dans nos opéras ;<br />

au lieu que <strong>de</strong>s chœurs parlés ne peuvent former<br />

qu'une confusion <strong>de</strong> sons, une cacophonie ridicule<br />

et désagréable, essentiellement contraire aux lois<br />

<strong>du</strong> théâtre, où rien ne doit blesser les sens?<br />

Examinons maintenant ce que dit l'anonyme <strong>de</strong>s<br />

fonctions <strong>du</strong> chœur chez les anciens, et ce qu'il<br />

voudrait que j'en eusse fait dan» Pki&ctêie.<br />

« Le chœur contribuait beaucoup au spectacle et à remplir<br />

<strong>la</strong> scène. »<br />

Qui, mais plus souvent encore il nuisait en blessant<br />

<strong>la</strong> vraisemb<strong>la</strong>nce.<br />

« C'était ^iin êm personnages <strong>de</strong> <strong>la</strong> pièce; il en faisait<br />

une partie intégrante, et ne pouvait en être séparé. »<br />

On vient <strong>de</strong> voir pourquoi il n'en est pas <strong>de</strong><br />

même parmi nous, chez qui <strong>la</strong> tragédie n'est point<br />

chantée; et je ne vois pas ee qu'on peut répondre.<br />

L'anonyme cite le vers d'Horace (<strong>de</strong> Art. pœt*) :<br />

Aeêori$ parte» ekmmê , yffîeiMmqm vmlë.<br />

on été rien aux anciens, ne se rendra 11 n'avait qu'à continuer à transcrire tout ee mor*<br />

peut-être pas à l'autorité <strong>de</strong> f usage; il voudra <strong>de</strong>s ceau <strong>de</strong> Y Art poétique qui regar<strong>de</strong> le chœur : il n'en<br />

raisons. Eh bien ! il fait lui en donner ; et il suffira faut pas davantage pour prouver ce qu'il avait <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> loi présenter <strong>de</strong>s observations qui lui paraîtront défectueux, et combien nous sommes fondés à ne<br />

décisives, s'il les soumet à un examen impartial et pas l'admettre sur un théâtre perfectionné. Voici<br />

léfléehi.<br />

donoee que dit Horace :<br />

D'abord, il faut se rappeler que <strong>la</strong> tragédie et <strong>la</strong> « Que le chœur tienne <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce d'un personnage et en<br />

mmtêàw chez les Grecs ne furent, dans <strong>la</strong> première remplisse les fonctions ; qu'Q ne chante ries entre les actes<br />

origine 9 rien autre chose que ce que nous appelons qui ne tienne an sujet ; qu'il favorise les bons et leur donne<br />

11 chœur. La scène et le dialogue ne forent le?entés <strong>de</strong>s cnesels uttes ; qu'A réprime <strong>la</strong> colère et enennregi <strong>la</strong><br />

que dans <strong>la</strong> suite , et ce fut à Eschyle 'qu'on en eut vérin ; qu'il l&ne <strong>la</strong> frugalité 91*équité t conservatrices <strong>de</strong>s<br />

FoMigatiofi. C'est ce que Biîleai a si bien exprimé<br />

lois qm assurent ta tranquillité <strong>de</strong>s États $ qu'il gar<strong>de</strong> les<br />

secrets contés ; et qu'il prie les dieux, <strong>de</strong> secourir les mal­<br />

dans Y Art poétique :<br />

heureux, et d'uuiniUer les superbes. »<br />

Eschyle ians M ehœer Jeta les personnages,<br />

D'Un «ifie ptas hmmm lnMWâ les visages, etc. Cette morale est eieeUente. Mais n'est-il ps évi­<br />

Mais comme rien n'est plus naturel aux hommes <strong>de</strong> <strong>de</strong>nt que' ce personnage moraliste est à peu près<br />

tous les pays qu'un grand respect pour toute origine étranger à <strong>la</strong> pièce , puisqu'il ne partage ni les in*<br />

astique, 9 est probable que l'en conserva d'abord téréts ni les passions d'aucun personnage, et que<br />

tes chœurs, parce qu'ils étaient anciens, et qu'on lui-même n'en a d'aucune espèce? Or, rien n'est<br />

les ont <strong>de</strong> l'essence <strong>de</strong> <strong>la</strong> tragédie, quoiqu'il soit plus contraire à tout système théâtral bien enten<strong>du</strong>.<br />

Èmk <strong>de</strong> dé<strong>mont</strong>rer que, s'il y a <strong>de</strong>s occasions où Horace veut qu'il g&r<strong>de</strong> hs gœreU. Et qu'est-ce<br />

Ton peut admettre un chœur sur <strong>la</strong> scène, "il y serait que <strong>de</strong>s secrets coulés à une assemblée? Ce<strong>la</strong> rap­<br />

le plus souvent très-dép<strong>la</strong>cé. Quant à nous, dont pelle ee vers d'une comédie :<br />

les premières pièces ont été dialoguées, nous n'a­ On ne le saura pas : le f nbUe est discret<br />

vons pas eu <strong>la</strong> même vénération pour les chœurs ; Un seul eiempie peut faire voir quels étalent les<br />

et <strong>de</strong> plus, use raison péremptoire, et prise dans <strong>la</strong> inconvénients <strong>de</strong> ce chœur que l'on n'osait jamais<br />

nature <strong>de</strong>s choses, a dû les bannir <strong>de</strong> notre théâtre bannir <strong>de</strong> <strong>la</strong> scène. Phèdre, <strong>de</strong>vant un ehœur do<br />

tragique : c'est que l'exécution en est impossible femmes, se livre à tous les emportements d'une pas­<br />

dans te système <strong>de</strong> <strong>la</strong> tragédie déc<strong>la</strong>mée. Comment sion qu'elle a tant <strong>de</strong> peine à avouer à sa nourrice,<br />

fafMmyme ne s*ett41 par soutenu que chei les an- et qu'elle voudrait se cacher à elle-même : il n'y a

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