la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal
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Bouffante* Cett en- ? Ma que In étrange» noua<br />
reprochaient, et mm raison, <strong>la</strong> préférons trop<br />
ej<strong>du</strong>srre que sous donnions au intrigues amoumues,<br />
et d'où sait dans mm pièces aie sorte d'e-<br />
ANQUS. — POÉSIE.<br />
lit<br />
je voudrais entendre votre voix. Eh! ne sojei peint<br />
eUrayés <strong>de</strong> mon extérieur fkoudie; m me craJgnei point f<br />
nuis plutôt ayes pitié d'un malheureux 9 seul dans en dé<br />
mfannité dont les auteurs à'AÉkoUê et <strong>de</strong> Métope<br />
l'étaient efforcés <strong>de</strong> aaiis affranchir; ces granits<br />
brames, iaat le gaât était si exquis et si exercé t<br />
étaient les sente qui eussent paru sentir tout te mérite<br />
<strong>de</strong> cette antique simplicité : oie doit détenir aujourd'hui<br />
d'autant pins racommandable, qu v elle peut<br />
sertir d'antidote contre <strong>la</strong> contagion qui <strong>de</strong>vient <strong>de</strong><br />
jour en jour plus générale. Atteints <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die<br />
<strong>de</strong>s gens rassasiés, nous fondrions rassembler tous<br />
les tableau dans un mène cadre f tous les intérêts<br />
dans un drame, tous les p<strong>la</strong>isirs dans un spectacle ;<br />
transporter Topera dans <strong>la</strong> tragédie, et <strong>la</strong> tragédie<br />
sur <strong>la</strong> scène lyrique : <strong>de</strong> là cette perrarsité d%firit<br />
pi précipite tant d'écrivains dans le bisarre et le<br />
monstrueux. On ne songe pas assez qu'il faudrait<br />
prendre gar<strong>de</strong> <strong>de</strong> ne pas user à <strong>la</strong> fois toutes les sensations<br />
et toutes les jouissances, ménager les ressources<br />
ain <strong>de</strong> les perpétuer, admettre chaque genre<br />
à sa p<strong>la</strong>ce et à son rang, n'en dénaturer aucun, et<br />
ne pas les confondre tous ; ne rejeter que ce qui est<br />
froid et item, et surtout éviter les extrêmes, qui<br />
•ut toujours <strong>de</strong>s abus.<br />
Racine le ils, à qui son père a?ait appris à étudier<br />
les anciens et à les admirer, mais qui n'avait pas<br />
bérité <strong>de</strong> lui le talent <strong>de</strong> lutter eontre eux, a essayé,<br />
dans ses Mftexkms sm ta poésie, <strong>de</strong> tra<strong>du</strong>ire en<br />
fers quelques endroits <strong>de</strong> Sophocle, et en particulier<br />
le PMàmèie. Je ne crains pas qu'on m f accuse d'une<br />
concurrence mal enten<strong>du</strong>e : tel est mon amour pour<br />
te beau, que, si <strong>la</strong> f ersion m'avait para digne <strong>de</strong> IV<br />
rjgktal, je l'aurais, sans ba<strong>la</strong>ncer, substituée à <strong>la</strong><br />
•ienne. Hais ceux qui enten<strong>de</strong>nt le grec verront ai-<br />
•émesteombien le Ils<strong>du</strong> grand Racine est loin.<strong>de</strong> Sophocle.<br />
Ses vers ont <strong>de</strong> <strong>la</strong> correction, et quelquefois<br />
<strong>de</strong> réiégiace ; mais ils manquent le plus souvent <strong>de</strong><br />
vérité, <strong>de</strong> précision et d'énergie : ses fautes même<br />
sont si palpables, qu'il est facile <strong>de</strong> les faire apercef<br />
oïr àceuxqsi ne connaissent point l'original. Je me '<br />
bornerai à un seul morceau fort court, mais dont<br />
l'examen peut servir à faire f oir en même temps<br />
combien les anciens étaient <strong>de</strong> fidèles interprètes <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> nature, et combien Racine le ils, qui les aime<br />
et qm les loue, les tra<strong>du</strong>it infidèlement. Je choisis<br />
rentrée <strong>de</strong> Philoctète sur <strong>la</strong> scène; voici d'abord <strong>la</strong><br />
tenion en prose littérale :<br />
« Kâas! êétrangers! qui êtes»v®nsf vous qui abor<strong>de</strong>s<br />
luis etOe taira @è il n 9 sert, sans se<strong>cours</strong>, sans appui Parier : si vous venei comme<br />
amis, que vol paroles répon<strong>de</strong>nt as» miennes; c'est une<br />
grâce, taie justice que vous ne poavei me refuser.»<br />
Voilà Sophocle. Ce <strong>la</strong>ngage est celui qu'a dâ tenir<br />
Philoctète : rien d'essentiel n'y est omis, et il<br />
n'y a pas un mot <strong>de</strong> trop. Voici Racine le fils :<br />
Quel malheur voua con<strong>du</strong>it éjms cette fit mmm§e9<br />
Et YOUI force à chercher œ funeste rim§e?<br />
Vous, que sans doute Set <strong>la</strong> tempête a Jetés ,<br />
Be quel lieu', if quel peuple éie§-vmâ écartée ê<br />
Msis quel est cet habit que Je rewm p&rsttre ?<br />
Mtot-ee pas l'habit grée- vie Je crw§ ncmmsiin?<br />
Que cette f ce, é ciel ! chère à mou mmmlt,<br />
Redouble es moi l'&réeur ée mm mtreimirl<br />
HMsfrYoos doue, parlez. Qull me tante d'estatidfw<br />
Les sens qui m*cnl frappé dans l'âge le p<strong>la</strong>s tente,<br />
Et cette <strong>la</strong>sgue, bê<strong>la</strong>s ! que Je se parle plus !<br />
Tous Yoyez an mortel qui, <strong>de</strong> <strong>la</strong> terre aidas s<br />
Des hommes et îles dieux satisfait <strong>la</strong> colère.<br />
Généreux inconnue, d'un mgerâ wmîm têwèm<br />
Considérez i'eèjet àe tsnt tFimimMé,<br />
Et aoyes mollis saisis d'horreur que île pitié.<br />
Ces eers, considérés en eux-mêmes, ont <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
douceur, et en général ne sont pas mal tournées ;<br />
mais juges-Iessur l'original et sur <strong>la</strong> situation, et<br />
feras serez étonnés <strong>de</strong> f oir eombien <strong>de</strong> fautes pires<br />
que <strong>de</strong>s soléeismes, combien <strong>de</strong> chevilles, d'inutilités,<br />
d'omissions essentielles. D'abord, quelle longueur<br />
dans les huit premiers fers, qui tombent<br />
tous <strong>de</strong>ux à <strong>de</strong>ux, et se répètent les uns les autres!<br />
Quelle uniformité dans ces hémistiches accouplés,<br />
cette Me sowage, cefumeste rivage, que je revoie'<br />
paraître, que je crois reeommUre ! Ce défaut serait<br />
peut-être moins répréhensible ailleurs; mais<br />
ici c'est l'opposé <strong>de</strong>s moufements qui <strong>de</strong>îreal se<br />
succé<strong>de</strong>r arec rapidité dans l'âme <strong>de</strong> Philoctète $ et<br />
que Sophocle a si bien exprimés. Ou sont ces interrogations<br />
accumulées qui doifent se presser<br />
dans <strong>la</strong> bouche <strong>de</strong> cet infortuné qui fait enfin <strong>de</strong>s<br />
hommes? Les retrouve-t-on dans ces <strong>de</strong>ux fers si<br />
froids et si traînants :<br />
Quel malheur YOUS coodAt dans cette fie mum§§P<br />
Et YôUS fore© à chercher mfmewte rêm§eê<br />
Supposons on souverain dans sa cearf recevant <strong>de</strong>s<br />
étrangers, parlerait-il autrement? Ce tranquille interrogatoire<br />
ressemble-t-il à ce premier cri que jette<br />
Philoctète :<br />
« Hé<strong>la</strong>s ! ô étrangers ! qui êtes-vous ? »<br />
Ce cri <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>du</strong> se<strong>cours</strong>y implore <strong>la</strong> pitié, et<br />
peint l'impatience <strong>de</strong> <strong>la</strong> curiosité. Rien ne pouf ait<br />
le suppléer, et les <strong>de</strong>ux premiers fera <strong>de</strong> Racine le<br />
y a ni port ni habitation? Quelle<br />
firt votre patrie? «pelle est votre nusaanoa? à votre habit fils sont une espèce <strong>de</strong> contre-sens dans <strong>la</strong> situation*<br />
je N S reranattM <strong>la</strong> Grèce, qui n'est taajaars si chère;<br />
m qmlpenpte êm-mm êewrtmê