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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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meut. La volcL U a recommandé ses ils à Créon<br />

qui ¥i régner pendant leur minorité, et il <strong>de</strong>manda<br />

ses <strong>de</strong>ux filles qui sont encore dans l'enfance.<br />

Que Je les tourbe eseor <strong>de</strong> met matas pateneUes :<br />

Laissex-moi <strong>la</strong> douceur <strong>de</strong> plenrer avec elles,<br />

CI féeéreux Créée ! C'est mon <strong>de</strong>rnier espoir.<br />

Oui, qm Je lea^esïiiraase, et Je croirai Ici voir.<br />

Que dls-Je? Vous avez exaucé ma prière;<br />

•©us mm es pttM <strong>de</strong> ee maUieereux père :<br />

Me ta aa<strong>la</strong>aéa-Ja pat? dÉOH.<br />

Fai prévenu vos ? «su.<br />

ANCIENS. — POÉSIE.<br />

An! pour prix <strong>de</strong> YO§ soins, cher prisée, que iaa Estant<br />

Signalent envers- FOUS leur bonté faté<strong>la</strong>ire,<br />

Comme Ha ont envers moi signalé leur colère !<br />

Où sont-elles? ¥enexf venes, appreehei-voiis,<br />

Met filles f eoers enfants, objets jadis si doax ! «<br />

Toute enesf ces mains aux crimes condamnées t<br />

Cm mate que ©entre mol fai moi-môme tournée!.<br />

G mes fUks y voyez f voyez mes maux affreux.,<br />

Ceux que Je me suis faits, eeux «fne m'ont faits les dieux.<br />

•es» ptenrei 1 al| ! plutôt f ai 1 pleure* sur vous-même :<br />

Je vois dans l'avenir votre infortune extrême.<br />

Quel <strong>de</strong>stin vous attend au milieu <strong>de</strong>s humains!<br />

Enfants bais <strong>de</strong>s dieux , <strong>de</strong> combien <strong>de</strong> chagrins<br />

Ils sèment mm vos pas le sentier <strong>de</strong> là vie,?<br />

Us ont à Finooeenee attaché l'infamie.<br />

A quels Jeux, quelle fête, à quel festin sacré<br />

t3t«w«¥e«îs porter us fasal déshonoré?<br />

Quels apeeta<strong>de</strong>s pour vous a<strong>mont</strong> eneor <strong>de</strong>s chômes?<br />

Tons n*en reviendrez point sans répandre <strong>de</strong>s <strong>la</strong>naaa*<br />

Qaaaét Pige 4e l'hymen sera venu pour vous t<br />

Qnet père dans son ils voudra voir votre époux S<br />

Qm voudra <strong>de</strong> mon sans; partager les souillures ?<br />

Caioî dont Je suis né teignit mes mains impures.<br />

Oneeste m'a p<strong>la</strong>cé dans le Ut maternel!<br />

£t vomi êtes les fruits <strong>de</strong> ee nœud criminel.<br />

fl <strong>la</strong>nilra supporter l'affront <strong>de</strong> ces reproches;<br />

•ans verrez les mortels éviter vos approches t<br />

Et vous arriverez an terme <strong>de</strong> vos ans f<br />

Sans connaître d'époitx , sans nourrir <strong>de</strong>s enfants...<br />

(J Greois.)<br />

0 vous, le seul appsl qui reste à leur misées,<br />

Tons, fils <strong>de</strong> Menacée, hé<strong>la</strong>s! soyez leur père :<br />

Blés a*ee ont point d'astre ; elles sea! sans secourt ;<br />

<strong>la</strong> Honte, llndfgesee, environnent leurs Jours.<br />

Des yeux île <strong>la</strong> pillé regar<strong>de</strong>z leur enfance;<br />

Tons ne les <strong>de</strong>vez pas punir <strong>de</strong> leur nalssanca ;<br />

Dotmes-moi votre main, gage <strong>de</strong> votre fol.<br />

{A mm Jkttss.)<br />

Et vues, qui pour Jamais vous sépares <strong>de</strong> mol,<br />

le vous eu dirais plus si vous pouviez m'entendre;<br />

Hâta ajoa font les conseils dans un âge si tendre?<br />

Amen : poisse le CM, iéettl par mes revers,<br />

Bétonner loin <strong>de</strong> vous les maux que f si soufferts 1<br />

Peut-os douter qu'une pareille scène se fit couler<br />

quelques <strong>la</strong>rmes? Je ee sais si je me trompe , mais<br />

il me semble qu'elle terminerait heureusement <strong>la</strong><br />

tragédie i*€Eêipe. Me faut-il pas, pour que sa<br />

<strong>de</strong>stinée s'accomplisse, qu'on le foie partir pour<br />

l'exil, qui est le châtiment auquel les dieux Tout<br />

condamné? Ses adieuxf son départ, ne font-ils pas<br />

liés tors eue partie essentielle <strong>de</strong> ses malheurs , qui<br />

sont l'objet <strong>de</strong> <strong>la</strong> pièce? Il y a plus : après que le<br />

cœur a été serré douloureusement par l'horreur<br />

qu'inspire €ette complication <strong>de</strong> crimes lovoiontmm<br />

oooiin<strong>la</strong> par fmmwmm$ ce poids <strong>de</strong> <strong>la</strong> fata-<br />

10S<br />

lité qui écrase un homme vertueux, et qui est, à<br />

mon gré, un <strong>de</strong>s inconvénients <strong>de</strong> ce sujet, on<br />

éprouve volontiers un attendrissement dont on<br />

avait besoin. Jusque-là Ton n'a ? u que <strong>de</strong>s atrocités<br />

dont les dieux sont ies seuls auteurs ; et les infortunes<br />

d'OEdipe semblent d'affreux mystères où<br />

<strong>la</strong> raison et <strong>la</strong> justice ont peine à se retrotrver.<br />

Mais lorsque ce malheureux père, aveugle et banni,<br />

embrasse pour <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière fois ses enfants, dont<br />

il se sépare pour toujours, <strong>la</strong> nature se reconnaît<br />

dans ce tableau : on n'entend pas <strong>la</strong> p<strong>la</strong>inte d'OEdipe<br />

sans être ému <strong>de</strong> compassion, et l'on donne à ses<br />

disgrâces <strong>de</strong>s pleurs qu'on avait besoin <strong>de</strong> répandre.<br />

11 ne faut point parler <strong>de</strong> l'Œdipe <strong>de</strong> Corneille :<br />

il n'est pas digne <strong>de</strong> son auteur f et le sujet n'y est<br />

pas même traité ; if est étouffé par un long et froid<br />

épiso<strong>de</strong> d 9 amoury qui s'étend d f un bout <strong>de</strong> <strong>la</strong> pièce<br />

à l'autref et qui n'a pas, comme celui <strong>de</strong> Phîloctète<br />

.dans f Œdipe <strong>de</strong> Yoltaire, l'avantage d'être<br />

au moins racheté, autant qu'il peut l'être, par le<br />

mérite <strong>du</strong> style. Ce <strong>de</strong>rnier a cependant emprunté<br />

<strong>de</strong> Corneille <strong>de</strong>ux beaux vers : l'un, qui est <strong>la</strong> peinture<br />

<strong>du</strong> Sphinx,<br />

Ce monstre à voix hiimaiiii? algie, faatsae al Itoe j •<br />

l'autre, qui exprime heureusement rexcommunication<br />

en usage chez les anciens y<br />

Privéa <strong>de</strong>s feux sacrés et <strong>de</strong>s eaux salutaires.<br />

On a cité aussi fort souvent «a morceau d'une<br />

tournure très philosophique sur ce dogme <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

fatalité, si cher aux anciens, et qui anéantit ia liberté<br />

<strong>de</strong> l'homme. Ce morceau, quoiqu'il y ait quelques<br />

fautes <strong>de</strong> diction, est écrit et pensé avec une<br />

énergie particulière à Corneille ; et Voltaire remarque<br />

très judicieusement qu'il naît .<strong>du</strong> sujet, et n'est<br />

point un lieu commun comme tant d'autres, ni<br />

une déc<strong>la</strong>mation étrangère à <strong>la</strong> pièce. Des r^kximm<br />

swr <strong>la</strong> faêaMié, dit-il, peumnt-eMe§ éire mieux<br />

pk&cées qm ému k SUQ§î d'QEdipet Elles contrit<br />

huèrent même au succès <strong>de</strong> l'ouvrage, qui resta au<br />

théâtre jusqu'au moment où II céda sa p<strong>la</strong>ce à celui<br />

<strong>du</strong> jeune rival <strong>de</strong> 9 Sophocle. Lorsque <strong>la</strong> pièce <strong>de</strong><br />

CorneiMe parut, on était fort occupé <strong>de</strong>s querelles<br />

sur le libre arbitre, et tes amateur s apprirent pr<br />

cœur cette tira<strong>de</strong>, qui <strong>de</strong>vint fameuse :<br />

Quoi ! <strong>la</strong> nécessité <strong>de</strong>s vertus et <strong>de</strong>s viee»<br />

D'un astre impérieux doit suivre les caprices;<br />

Et Delphes malgré nous con<strong>du</strong>it nos acttaes<br />

Au plus Wsarre effet <strong>de</strong> ses prédictions 1<br />

L'âme «t doue tout esc<strong>la</strong>ve : nue loi aouvente<br />

Vers le bien on le mai iiieesilmment rentratoe •<br />

Et nous ne recevons ni eralnte ni désir<br />

De cette Mberté qui n'a rien à choisir.<br />

Attachés sans relâche à est ordre sublime s<br />

Vertueux sans mérite, et vieieux sans cri<br />

Qu'on massée» Isa rois » qsf@a bvtae tas •

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