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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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COURS DE UTTÉlATUiyE.<br />

bas; il s'en a pat le temps, car te premier mot «eorame ce que les anciens avaient fait <strong>de</strong> mieux en<br />

d'OMipe, dès que Jocaste lui a parlé, est eelol-ei : ce genre. 11 n'y a <strong>de</strong> défaut réel que celui qui est<br />

Faites venir Pkorbas au plus vite. Jocaste s'en inhérent au sujet, et qui se trouve dans le poète<br />

charge ; et a?ant <strong>de</strong> <strong>la</strong> quitter il lui répète encore : français comme dans le poète grec; c'est le peu <strong>de</strong><br />

Songez, je vous en conjure, à faire venir ce Phor- vraisemb<strong>la</strong>nce que Jocaste et Œdipe n'aient fait<br />

bas qui peutstulêcMrcir wwn sort. C'est par là que <strong>de</strong>puis si longtemps aucune recherche sur <strong>la</strong> mort<br />

tnit le troisième acte ; et Phorbas, qui est retiré à <strong>la</strong> <strong>de</strong> Laïus.. Mais heureusement ce défaut est daoi<br />

campagne, arrive à <strong>la</strong> scène quatrième <strong>du</strong> quatrième Favantacène, et c'est à ce propos qtf Aristote ob­<br />

acte. H ne parait pas qu'il y ait <strong>de</strong> temps per<strong>de</strong>, serve que quand un sujet a <strong>de</strong>s invraisemb<strong>la</strong>nces iné­<br />

suivant les règles <strong>de</strong> <strong>la</strong> vraisemb<strong>la</strong>nce ; car il faut vitables , il faut au moins les p<strong>la</strong>cer avant faction.<br />

obserrer que les anciens n'ai aient pas, comme non*, Voltaire convient loi-même qu<br />

d'entr'actes proprement dits, qui <strong>la</strong>issent le théâtre<br />

vi<strong>de</strong> pendant un certain temps f et permettent<br />

<strong>de</strong> supposer un Intervalle tel à peu près qu'on le<br />

•eut pour les événements qui se passent <strong>de</strong>rrière<br />

le théâtre. Leurs actes n'étaient séparés que pr <strong>de</strong>s<br />

intermè<strong>de</strong>s que chantait le chœur, qui ne quittait<br />

point <strong>la</strong> scène, et qui ,-par conséquent, rendait <strong>la</strong><br />

règle d'unité <strong>de</strong> temps beaucoup phis rigoureuse<br />

que parmi nous. Aussi arrive-t-il que dans leurs<br />

pièces les événements paraissent quelquefois précipités."<br />

D'après Feiposé tdèle qu'on fient d'entendre,<br />

que <strong>de</strong>viennent les critiques <strong>de</strong> Voltaire, qui<br />

reproche à Sophocle <strong>de</strong> n'avoir pas feit précisément<br />

tout ce qu'il a fait?<br />

Ailleurs îî lui fait dire ce qu'il n'a pas dit :<br />

« ôa avait prédit à Jocaste que §©a ils porterait ses crimes<br />

jusqu'au lit <strong>de</strong> sa mère» et lorsque Œdipe <strong>la</strong>i dit, On<br />

m'a prédit que je souillerais te lit ée ma mère, die<br />

doit répondre sur-te-chinip, On m avait prédit autant<br />

àwmmfiU- »<br />

H on t elle ne saurait faire cette réponse, car elle ne<br />

dit nulle part qu'on lui ait prédît ce<strong>la</strong> <strong>de</strong> son ils :<br />

elle dît seulement que ce ils, suivant l'oracle, <strong>de</strong>vait<br />

être h meurtrier <strong>de</strong> son père. Voltaire a ajouté, il<br />

est vrai dans sa pièce, et le mari <strong>de</strong> sa mire. Mais<br />

sur ce qu'il fait dire à son Œdipe, il ne doit pas<br />

Juger celui <strong>de</strong> Sophocle, qui n'en a pas dit un mot.<br />

Il prétend qu'à moins ehm aveuglement ineomeembku<br />

<strong>la</strong> conformité qui se trouve entre les prédictions<br />

faites à son ils et celles que l'oracle a faites à Œdipe,<br />

et celles <strong>de</strong> Tirésias, doit lui faire connaître manifestement<br />

<strong>la</strong> vérité, Maïs Jocaste croit mort ce ils<br />

qu'elle a fait eiposer ; maïs Œdipe croît que Pfclybe<br />

est son père i mais Sophocle a m soin <strong>de</strong> donner à<br />

Jocaste s dans tout son rôle, un mépris marqué pour<br />

les oracles, <strong>de</strong>puis qu'on a vu périr par <strong>la</strong> main <strong>de</strong><br />

brigands inconnus ce même Laïus qui <strong>de</strong>vait périr<br />

par <strong>la</strong> mais <strong>de</strong> ce môme ftls qu'elle a eiposé et qu'elle<br />

croit mort. J'ose penser encore que toute cette intrigue<br />

est fort bien nouée f que les incertitu<strong>de</strong>s et les<br />

obscurités y sont suffisamment ménagées y et que ce<br />

n'est pas sans raison qu'os a regardé VOEdipe<br />

$ à moins <strong>de</strong> perdre<br />

un très-beau sujet il faut passer par-<strong>de</strong>ssus cette<br />

invraisemb<strong>la</strong>nce; et Ton remarque en général quo<br />

le spectateur ne se rend pas difficile sur ce qui a<br />

précédé Faction ; il permet au poète tout ce que<br />

celui-ci veut supposer, et ne se <strong>mont</strong>re plus sévère<br />

que sur ce qui se passe sous ses yeux.<br />

A ce vice <strong>du</strong> sujet, qui n'est pas, après tout,<br />

fort important, il faut ajouter une faute réelle,<br />

qui est celle <strong>du</strong> poète ; c'est là querelle très-mal fondée<br />

qu'Œdîpe fait à Créon, et l'accusation intentée<br />

si légèrement contre lui d'avoir suborné Tii^sias<br />

pour accuser le roi. Cet épiso<strong>de</strong> très-mal imaginé<br />

remplit tout le troisième acte <strong>de</strong> Soptmele. QKdipe<br />

y tient un <strong>la</strong>ngage et une con<strong>du</strong>ite également indignes<br />

d'un roi ; il accuse et condamne Créon avec<br />

une témérité ineicusable, et il fout que Jocaste<br />

obtienne <strong>de</strong> lui, avec beaucoup <strong>de</strong> peine, <strong>de</strong> ne pas<br />

sévir contre un prince innocent. C'est encore là un<br />

<strong>de</strong> ces inci<strong>de</strong>nts épisodlques qui, ne pro<strong>du</strong>isant<br />

rien, sont vicieux dans tout système dramatique,<br />

parce qu'ils ne font qu'occuper une p<strong>la</strong>ce qu'ils dtnat<br />

à Faction principle. C'est probablement parce que<br />

celle d'Œdipe est en ette-méme extrêmement simple:<br />

que Sophoele, pour y remédier, est tombé<br />

ians ce défeut, que Voltaire n'a fait que remp<strong>la</strong>cer<br />

par un autre en intro<strong>du</strong>isant son Philoctète, plus<br />

étranger encore au sujet que Créon.<br />

A l'égard <strong>du</strong> cinquième acte <strong>de</strong> Sophocle, Voltaire<br />

le trouve entièrement hors d'oeuvre, et soutient<br />

que <strong>la</strong> pièce est finie quand le <strong>de</strong>stin d'Œdipe<br />

est déc<strong>la</strong>ré. Ce<strong>la</strong> peut être vrai pour nous, mais je<br />

ne pense pas qu'il en fût <strong>de</strong> même pour les Grecs ;<br />

et ce que nous avons déjà vu <strong>de</strong> leur théâtre confirme<br />

aseei cette opinion. Ce cinquième acte contient<br />

<strong>la</strong> punition d'Œdipe, <strong>la</strong> mort <strong>de</strong> Jocaste, qui<br />

se tue elle-même, et les adieui que vient faire à ses<br />

enfants ce père infortuné, qui s'est condamné à<br />

l'exil et à l'aveuglement. J'avoue que je ne YOîS<br />

rien là que j'aie envie <strong>de</strong> rejeter ; et, es supposant,<br />

ce dont je doute encore, que <strong>la</strong> scène <strong>du</strong> père et <strong>de</strong>s<br />

enfants nous parût superflue au théâtre, il est sir<br />

au moins qu'on ne peut <strong>la</strong> lire sans attendisse*

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