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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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Et Uni tout entier au Talus amusements,<br />

Aux Jeux <strong>de</strong> MB théâtre, aux app<strong>la</strong>udissements,<br />

Il n'a plus les é<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> cette ar<strong>de</strong>ur guerrière,<br />

Ce besoin d'ajouter i sa gloire première ;<br />

Et 1er <strong>de</strong> son pouvoir, sans crainte et sans soupçon,<br />

11 vieillit en repos, à l*ombre d'un grand nom.<br />

TV! as vieux chêne, orné <strong>de</strong> dons et <strong>de</strong> guir<strong>la</strong>n<strong>de</strong>s,<br />

Et <strong>du</strong> peuple et <strong>de</strong>s chefs, éta<strong>la</strong>nt les offran<strong>de</strong>s t<br />

Miné dans sa racine et par les ans flétri,<br />

Tient «cor par sa masse au sol qui fa nourri.<br />

Ses longs nmerax noircis s'éten<strong>de</strong>nt suis feuil<strong>la</strong>ge :<br />

Mais son tronc dépouif ié répand un vaste ombrage.<br />

D'une forêt pompeuse il s'élève entouré;<br />

Mais seul, près <strong>de</strong> sa chute, 11 est eecur sacré.<br />

César a plus qu'ira nom, plus que sa renommée :<br />

11 n'est point <strong>de</strong> repos pour cette âme en f<strong>la</strong>mmée,<br />

attaquer et combattre, et vaincre et se venger,<br />

Oser tout, ne rien craindre et se rien ménager,<br />

Tel est César. Ar<strong>de</strong>nt, terrible, infatigable,<br />

De gloire et <strong>de</strong> succès toujours insatiable,<br />

mien se remplit ses VœUX , ne borne son essor;<br />

Plus II obtient <strong>de</strong>s dieux, plus U <strong>de</strong>man<strong>de</strong> encor.<br />

JL'obstacîe et le danger p<strong>la</strong>isent à son courage,<br />

Et c'est par <strong>de</strong>s débris qu'il marque son passage.<br />

Tel, échappé <strong>du</strong> sein d'un nuage brû<strong>la</strong>nt,<br />

S'é<strong>la</strong>nce avec l'éc<strong>la</strong>ir us foudre éttnce<strong>la</strong>nt. -<br />

De m c<strong>la</strong>rté rapi<strong>de</strong> il éblouit <strong>la</strong> vue ;<br />

H Wt <strong>de</strong>s vastes <strong>de</strong>ux retentir l'éten<strong>du</strong>e;<br />

Frappe le voyageur par l'effroi renversé,<br />

Embrase les autels <strong>du</strong> dieu qui Fa <strong>la</strong>ncé,<br />

Be <strong>la</strong> <strong>de</strong>struction <strong>la</strong>isse partout <strong>la</strong> trace,<br />

Et, rassemb<strong>la</strong>nt tes feux, re<strong>mont</strong>e dans l'espace.<br />

ANCIENS. — POÉSIE.<br />

Voyons-le dans <strong>la</strong> <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s prodiges qui<br />

annonçaient <strong>la</strong> guerre civile. Oa s'attead bien qu'an<br />

morceau <strong>de</strong> cette nature doit être beaucoup trop<br />

long elles lui; mais, resserré <strong>de</strong> moitié et ré<strong>du</strong>it<br />

aux traite les plus frappants, il peut pro<strong>du</strong>ire <strong>de</strong><br />

l'effet.<br />

La «Hem mêmes ,les dieux, qui, pour orient ms part*<br />

Souvent à nos frayeurs déeouvreni l'avenir,<br />

De prodiges sans nombre avalent rempli <strong>la</strong> terre :<br />

Le désordre <strong>du</strong> mon<strong>de</strong> annonçait leur colère.<br />

Des astres Inconnus éc<strong>la</strong>irèrent <strong>la</strong> nuit,<br />

Et dans un ciel serein <strong>la</strong> foudre retentit.<br />

Le soleil, se cachant sous <strong>de</strong>s vapeurs funèbres,<br />

Fit craindre aux nations d'éternelles ténèbres.<br />

L'étoile aux longs ©neveux, slgsal <strong>de</strong>s grands revers,<br />

En sillons enf<strong>la</strong>mmés courut au haut <strong>de</strong>s airs.<br />

Pfaobé pâlît soudain, et, perdant sa lumière,<br />

Couvrit son front d'argent <strong>de</strong> Nombre <strong>de</strong> Sa Terre.<br />

Vakato, frappant l'Etna <strong>de</strong> ses pesants marteaux t<br />

Eévellia le Cyclope au fond <strong>de</strong> tes cachots :<br />

L'Etna s'ouvre et mugit ; <strong>de</strong> sa cime béante<br />

BmssM à flots épais une <strong>la</strong>ve brû<strong>la</strong>nte.<br />

L'Apennia rejeta <strong>de</strong> ses sommets tremb<strong>la</strong>nts<br />

Les g<strong>la</strong>çons sur sa tête amassés par les ans.<br />

L'aboyante Seyî<strong>la</strong> v qui hurle sous les on<strong>de</strong>s,<br />

tenta <strong>de</strong>s flots <strong>de</strong> sang dans ses grottes profon<strong>de</strong>s.<br />

La sature a changé sous le courroux <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux,<br />

El <strong>la</strong> mère frémit <strong>de</strong> son fruit monstrueux.<br />

Os entendait gémir <strong>de</strong>s urnes sépulcrales.<br />

Secouant dans ses mains <strong>de</strong>ux torches Infernales f<br />

Le front ceint <strong>de</strong> serpents et l'œil armé d'éc<strong>la</strong>irs,<br />

De son haJeise impure empoisonnant les airs,<br />

Courait autour <strong>de</strong>s mure une affreuse Euméni<strong>de</strong> :<br />

La terre s'ébran<strong>la</strong>it sous sa <strong>cours</strong>e rapi<strong>de</strong>.<br />

Le Tibre sur ses bords voyait <strong>de</strong> nos héros<br />

ffaglfef à grand bruit les antiques tombeaux.<br />

Jusque dan» nos remparts <strong>de</strong>s ombres s'avancèrent; .<br />

Les mânes <strong>de</strong> Syl<strong>la</strong> dans les champs s'élevèrent,<br />

D'une voix* <strong>la</strong>mentable «monêant le matheur.<br />

Du soc <strong>de</strong> sa charrue f on dit qu'un <strong>la</strong>boureur<br />

Entr'ouvrit une tombe, et, saisi d'épouvante,<br />

lit Mariés lever sa tète menaçante,<br />

Et, les chefeux épars, le Iront cicatrisé,<br />

S'asseoir, pile et sang<strong>la</strong>nt s sur son tombeau brisé.<br />

Rien n'est plus connu que le mot <strong>de</strong> Quiotiïien,<br />

qui range Luca<strong>la</strong> parmi les orateurs plutôt que<br />

parmi les poètes : Oratoribus magis quam poêtis<br />

amwumerandm. Cest faire l'éloge <strong>de</strong> ses dis<strong>cours</strong> :<br />

et en effet il est supérieur dans cette partie, non<br />

qu'en faisant parier ses personnages il soit exempt<br />

<strong>de</strong> cette déc<strong>la</strong>mation qui gâte son style quand il les<br />

fait agir; mais en général ses dis<strong>cours</strong> ont <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

gran<strong>de</strong>ur, <strong>de</strong> l'énergie, et <strong>du</strong> mouvement.<br />

On lui a reproché a?ec raison <strong>de</strong> manquer <strong>de</strong><br />

sensibilité, d'avoir trop peu <strong>de</strong> ces émotions dramatiques<br />

qui nous charment dans Homère et Virgile.<br />

Il s'offrait pourtant dans son sujet dés morceaux<br />

susceptibles <strong>de</strong> pathétique; mais <strong>la</strong> rai<strong>de</strong>ur<br />

<strong>de</strong> son style s'y refuse le plus souvent ? et dans ce<br />

genre il indique plus qu'il n'achète. La séparation<br />

<strong>de</strong> Pompée et <strong>de</strong> Cornélïe, quand il renvoie dans<br />

l'île <strong>de</strong> Lesbos, et les dis<strong>cours</strong> qui accompagnent<br />

leurs adieux, sont à peu près le seul endroit où le<br />

poète rapproche un moment l'épopée <strong>de</strong> l'Intérêt<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> tragédie; encore <strong>la</strong>isse-tàl beaucoup à désirer.<br />

Autant on lui sait gré d'avoir supérieurement<br />

colorié le portrait <strong>de</strong> César au commencement <strong>de</strong><br />

son ouvrage, autant on est choqué <strong>de</strong> voir à quel<br />

point il défigure dans toute <strong>la</strong> suite <strong>du</strong> poëoie ce<br />

caractère d'abord si bien tracé. C'est <strong>la</strong> seule exception<br />

que Ton doive faire aux éloges qu'il a généralement<br />

mérités dans cette partie; mais ce reproche<br />

est grave, et ne peut même être excusé par<br />

<strong>la</strong> haine, d'ailleurs louable, qu'il témoigne partout<br />

contre l'oppresseur <strong>de</strong> <strong>la</strong> liberté. Je trouve tout<br />

simple qu'un républicain ne puisse pardonner à<br />

César <strong>la</strong> fondation d'un empire dont avait hérité<br />

Néron. Mais il pouvait se borner sagement à dé*<br />

plorer le malheureux usage <strong>de</strong>s talents extraordinaires<br />

et <strong>de</strong>s rares qualités que César tourna contre<br />

son pays, après s'en être servi pour le défendre<br />

et l'illustrer. Il faut être juste envers tout le mon<strong>de</strong>,<br />

et considérer combien <strong>de</strong> circonstances peuvent,<br />

son pas justifier, mais <strong>du</strong> moins excuser sa con*<br />

<strong>du</strong>ite. Il est certain qu'il était per<strong>du</strong> s'il eût renvoyé<br />

son armée avaat <strong>de</strong> passer le Rablcoa. La haine <strong>de</strong><br />

ses ennemis servit <strong>la</strong> fortune qui le con<strong>du</strong>isait. L'aveugle<br />

partialité <strong>du</strong> sénat en faveur <strong>de</strong> Pompée, <strong>la</strong><br />

faiblesse <strong>de</strong> Cïcéron pour cette .ancienne idole qu'il<br />

avait décorée, <strong>la</strong> vieille haine <strong>de</strong> l'austère Caton<br />

contre le voluptueux César, poussèrent hors <strong>de</strong> toute<br />

mesure ce premier corps <strong>de</strong> <strong>la</strong> république, dont<br />

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