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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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746<br />

C0U1S DE UtTÉMTUlE. '<br />

Je veux Mes irons promettre une amitié plus tendre<br />

Que M «mit l'amour que ¥©ui pourriez prétendre,<br />

Pons passerons Ses Jouis dans nos doux entretient;<br />

If os troupeau me leront aussi etaers que les miens.<br />

Si lie vos fratts pour mot irons cueillez les prémices t<br />

Tous aurai <strong>de</strong> ces leurs dont Je fais mes délices.<br />

Notre amitié peut-être aura l'air amoureux ;<br />

Mais n'ayons polntit'amour. il est trop dangereux.<br />

Dieux ! disait le oerger, quelle est ma récompense?<br />

Tous ne me marquerez aueune préférence.<br />

Avec cette amitié dont vous f<strong>la</strong>ttez mes maux t<br />

Tous vous p<strong>la</strong>irez encor au'chaut <strong>de</strong> met rit au.<br />

Je ne cousais que trop ¥otre humeur comp<strong>la</strong>isante.<br />

Tous aurez tve€ eux <strong>la</strong> douceur qui m'enchante ,<br />

El ces vifs agréments, et ces souris <strong>la</strong>tte»»<br />

Que <strong>de</strong>?raiesI ignorer tous les autres pasteurs.<br />

Ah ! plutôt mille fois.... Mon, sou, répondait-elle ?<br />

Ismèoe à vos yeux seuls voudra paraître Mie.<br />

Ces légers agréments que tous m f a¥ez trouvé*,<br />

Ces obligeants souris ¥ous seront réservés,<br />

le n'écouterai point sans contrainte et sans peine<br />

Les chants <strong>de</strong> vos rivaux} fussent-ils pleins cfîssaèm<br />

Tous serez satisfait <strong>de</strong> mes rigueurs pour eux.<br />

Mais n'ayons point d'amour : Il est trop dangereux.<br />

Eh bien! reprenait-Ilf ce sera mon partage<br />

D'avoir sur mes rivaux quelque faible avantage.<br />

Tous savez que leurs cœurs vous sont moins assuréi,<br />

Moins acquis que le mien t et vous me préférez;<br />

- Toute autre l'aurait fait : mais enfin, dans rateeoos,<br />

Tous n'aurez <strong>de</strong> me voir aucune impatience.<br />

Tout ¥Ous pourra fournir un assez doux emploi,<br />

Et ¥oua trou¥erez Mao k fin <strong>de</strong>s jours sans mol.<br />

Tous me connaissez mai, ou vous'feignez peut-être f<br />

Dit elle tendrement, <strong>de</strong> ne me pas connaître.<br />

Croyez-moi f CorUas, Je n'ai pas le bonheur<br />

De regretter si peu ce qui f<strong>la</strong>tte mon cœur.<br />

Tous partîtes d'iei quand <strong>la</strong> moisson fut faite;<br />

Et qui ne s'aperçut que fêtais inquiète?<br />

La Jalouse Dorts, pour me Se reprocher,<br />

Parmi trente pasteurs ¥lnt exprès me eherenet.<br />

Que J'en sentis contre elle une vive colère!<br />

On vous Fa assolé : n'en faites point mystère.<br />

Je sate combien l'absence est un temps rigoureux.<br />

Mais n'ayons point d'amour : 11 est trop dangereux.<br />

Qu'aurait dit davantage une bergère amante?<br />

Le mot d'a<strong>mont</strong> manquait ; Ismène était contente.<br />

A peine le berger en espérait-if tant ;<br />

Mais, sans le mot d'amour, Il n'était pas content<br />

Enhn, pour obtenir ce mot qu'on lui refuse,<br />

11 songe-à se servir d'une innocente ruse.<br />

11 ¥ous faut obéir, Iiméne, et, dès ce Jour,<br />

Dit-Il en soupirant, ne parler plut d'amour.<br />

Puiiqu'à votre repos l'amitié ne peut nuire,<br />

A <strong>la</strong> simple amitié mon créer va se ré<strong>du</strong>ire.<br />

Mata <strong>la</strong> jeune Boris , vous n'en sauriez douter,<br />

Si J'étais son amant, fsnirajt bien m'écouttr.<br />

Ses yeux m'ont dit cent fois : CorUas, quitte Ismène;<br />

Tiens let t Cort<strong>la</strong>s, qu'un doux espoir t'amène.<br />

Mais Ses yeux let plus beaox m'appe<strong>la</strong>ient valsotteiit,<br />

Faimais Ismène alors comme un fidèle amant<br />

Maintenant cet amour que voire ceeor rejette,<br />

Ces sotiis trop empressés, cette ar<strong>de</strong>ur Inquiètev<br />

le les porte à Boris t et Je gar<strong>de</strong> pour ¥ous<br />

Tout m que l'amitié peut avoir <strong>de</strong> plus doux.<br />

Tous ne me dites rien? Ismène, à ce <strong>la</strong>ngage<br />

Demeurait Interdite, et changeait <strong>de</strong> visage.<br />

Pour cacher ta rougeur, elle voulut en Tain<br />

Se servir avec art d ? un voile ou <strong>de</strong> sa main :<br />

Elle n'empêena point son trouble <strong>de</strong> paraître.<br />

Eh ! quels énormes alors le berger vit-il naître !<br />

Cort<strong>la</strong>ss lui dit-elle en détournant les yeux,<br />

Nous <strong>de</strong>vions fuir l'amour, et c'eût été le mieux.<br />

Mali, puisque l'amitié ¥0us parait trop paisible,<br />

Qu'a moins que d'être amant, vont êtes Insensible,<br />

Que <strong>la</strong> fidélité n'est ettoi •mis fofè ce pris »<br />

le m'expose à l'amour, et n'aimez point Doria.<br />

Parmi les poésies mêlées <strong>de</strong> Fontenelle, qui sont<br />

presque toutes mauvaises y on îmum trois pièeet<br />

qui méritent d'être conservées : k Porirml <strong>de</strong> drnrice,<br />

k sonnet <strong>de</strong> Daphnê, et cet apologue <strong>de</strong> ÏAr<br />

momr et <strong>de</strong> l'Honneur, qui est peut-être <strong>la</strong> plus ingénieuse<br />

<strong>de</strong> ses pièces détachées.<br />

Dans l'âge d'or, que Fon nous vante tant,<br />

Où l'on aimait sans lois et sans contrainte t<br />

On croit qu'Amour eut us règne éc<strong>la</strong>tant<br />

€*e§i une erreur ; il fut il peu content,<br />

Qu'à Jupiter II porta cette p<strong>la</strong>inte :<br />

J'ai <strong>de</strong>s sujets, mais Ma sont trop soumis*<br />

Dit-Il ; Je règne, et Je n'ai point <strong>de</strong> gloire.<br />

J'aimerais mieux dompter <strong>de</strong>s ennemis :<br />

Je ne ¥eux plus d'empire tans victoire,<br />

à ce dis<strong>cours</strong>, Jupln rive et pro<strong>du</strong>it<br />

L'austère Honneur, époasaotait <strong>de</strong>s bellei,<br />

lieaf d'Amour, ef chef êe ses reneMes,<br />

Qui peut beaucoup avec un peu <strong>de</strong> brait<br />

L'enfant mutin le considère en face,<br />

De près, <strong>de</strong> loin ; et pois t faisant us saut t<br />

Père ios dieux, dit-Il, Je te rends grâce;<br />

Tu m'as fait là le monstrj qu'il me faut<br />

J'ai rapporté ailîitt» M $mmi <strong>de</strong> mpkmé; wm&<br />

k Portrait <strong>de</strong> Ctorkn :<br />

Fespèra que Ténus m s'en fâchera pas;<br />

Assez peu <strong>de</strong> beautés m'ont para redoutables,<br />

le ne suis pas <strong>de</strong>s pins aimables ?<br />

Mais Je sais <strong>de</strong>s plus délicats.<br />

J'étais dans Fige ou règne <strong>la</strong> tendresse t<br />

Et mon otrar n'était point touché.<br />

Quelle honte ! 11 fal<strong>la</strong>it Justifier sans cesse<br />

Ce ceeor oisif qui m'était reproché;<br />

le disais quelquefois : Qu'on me trouve un visage<br />

Par <strong>la</strong> simple nature uniquement paré,<br />

Dont <strong>la</strong> douceur soit tfve, et dont l'air vtf soit stfje. »<br />

Qui ne promette rien, et qui pourtant engage :<br />

Qu'on me le trouve f et f aléserai<br />

€• qui serait encor bien nécessaire,<br />

Ce serait un esprit qui pensât finement<br />

Et qui crût être un esprit ordinaire t<br />

Timi<strong>de</strong> sans sujet, et par là plus càarmaat ;<br />

Qui ne fût se <strong>mont</strong>rer M se cacher sans p<strong>la</strong>te :<br />

Qu'on me le trouve, et Je <strong>de</strong>viens amant<br />

On n v est pas obligé <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>r <strong>de</strong> Mesure<br />

Dans les souhaits qu'on peut former :<br />

Comme en aimant Je prétends estimer, .<br />

Je voudrais Menencore un «sur plein <strong>de</strong> droltaf*,<br />

Tertaeux sans rien réprimer,<br />

Qui n'eut pas besoin <strong>de</strong> s'armer<br />

D'une sagesse austère et <strong>du</strong>re y<br />

Et qui <strong>de</strong> l'ar<strong>de</strong>ur Sa pins pure<br />

Se pût une fois en<strong>la</strong>mmer :<br />

Qu'on me le trouve t et Je promets Calmer.<br />

Par ce* conditions J'effrayais tout le mon<strong>de</strong> t<br />

Chacun me promettait une paix si profon<strong>de</strong>.<br />

Que J'en serais moi-même embarrassé.<br />

le ne voyais point <strong>de</strong> bergère<br />

Qei, d'un air un peu coorrottoi,<br />

Ne m'en¥oyât à ma entmère.<br />

le ne sais cependant comment l'Amour a fait ;<br />

Il faut qu'il ait longtamp médité son projet;<br />

Mais enfln il est sur qui! m'a temvé dattes,<br />

Semb<strong>la</strong>ble à mon idée, ayant les mêmes traits :<br />

le crois pour mol qui 1 me Fa faite exprès.<br />

Oh ! que l'Amour a<strong>de</strong> npltoi!

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