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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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J40 COUES DE UTTÉRA1UBR<br />

lo ce narré, aussi proliie qu'inutile, <strong>de</strong>s fabuleuses<br />

disgrâces d'Apollon, estd'une ennuyeuse uniformité.<br />

Rien ne fait mieux Yoir combien le talent a besoin <strong>de</strong><br />

se trouver en proportion a?ee les sujets qu'il choisit.<br />

CHAPITRE XII. — Bê<strong>la</strong>poésiepastorale, ei<br />

<strong>de</strong>s différents genres êe poésie légère.<br />

Après avoir traité en détail <strong>de</strong>s objets les plus<br />

importants, <strong>de</strong> Fépopée9 <strong>de</strong> tous les genres <strong>de</strong> poésie<br />

dramatique, <strong>de</strong> <strong>la</strong> fable! <strong>de</strong> <strong>la</strong> satire, <strong>de</strong> fépftre<br />

morale et <strong>de</strong> l'o<strong>de</strong>, il nous reste à parcourir rapi<strong>de</strong>ment<br />

les poésies d'un ordre inférieur, <strong>de</strong>puis <strong>la</strong><br />

pastorale jusqu'à <strong>la</strong> chanson.<br />

Il ne s'agit point ici <strong>de</strong> ia pastorale dramatique<br />

qui nous fiai d'Italie en France au commencement<br />

<strong>du</strong> siècle <strong>de</strong>rnier. Elle appartient à l'histoire <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

naissance <strong>du</strong> théâtre français; et comme il n'en a<br />

rien conservé, je n f aurai rien à ajouter à ce que j'en<br />

ai dit en son lien, si ce n'est lorsque j'aurai à parler<br />

<strong>de</strong> quelques pièces <strong>de</strong> ce genre qu'on a faites <strong>de</strong><br />

nos jours. Le roman pastoral, soit en prose, soit<br />

mêlé <strong>de</strong> prose et <strong>de</strong> fers, rentre dans l'article <strong>de</strong>s<br />

romans. Il n'est donc question que <strong>de</strong> Yêgbgwe et<br />

<strong>de</strong> fidylle dans le siècle où nous nous arrêtons.<br />

Ces noms, génériques dans l'origine, ont été par­<br />

ticulièrement appliqués à <strong>la</strong> poésie bucolique ou<br />

champêtre <strong>de</strong>puis que les pièces pastorales <strong>de</strong> Théocrife<br />

et <strong>de</strong> Virgile ont été publiées sous les titres<br />

d'Idylles et d'Églogues. J'ai traité <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature <strong>de</strong><br />

ces petits poëmes, quand ils sont venus à leur rang<br />

dans <strong>la</strong> <strong>littérature</strong> <strong>de</strong>s anciens. Les mo<strong>de</strong>rnes y ont<br />

eu moins <strong>de</strong> succès, soit parce que <strong>la</strong> nature n'en<br />

avait pas mis le modèle si près d'eus, soit parce<br />

que les écrivains qui s'y sont exercés avaient moins<br />

<strong>de</strong> talent poétique. Cependant trois <strong>de</strong> nos poètes<br />

s'y sont distingués : Segrais, Deshoulières et Foatenelle.<br />

Le principal mérîte<strong>de</strong> Segrais est d'avoir bien saisi<br />

le caractère et le ton <strong>de</strong> l'églogue. Il a <strong>du</strong> naturel,<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> douceur et <strong>du</strong> sentiment. Imitateur fidèle,<br />

mais faible, <strong>de</strong> Virgile, il fait, comme lui, rentrer<br />

dans ses sujets les images champêtres qui leur donnent<br />

un air <strong>de</strong> vérité ; maïs il ne sait pas à beaucoup<br />

près les colorier comme <strong>la</strong>i. Il donne à ses bergers<br />

le <strong>la</strong>ngage qui leur convient; mais ce <strong>la</strong>ngage manque<br />

souvent <strong>de</strong> cette élégance et <strong>de</strong> cette harmonie<br />

qu'il faut allier à <strong>la</strong> simplicité. Boileau citait le<br />

commencement <strong>de</strong> sa première églogue, comme<br />

ayant bien <strong>la</strong> tournure propre au genre.<br />

Tyrsto mourait d'amour pour <strong>la</strong> belle €Umène,<br />

«ans epe d'aucun espoir il pût f<strong>la</strong>tter SA peine.<br />

Ce berger, aeemblé île son mortel emmâ,<br />

Ne se p<strong>la</strong>isait qu'aux lieux aussi tristes qm lui<br />

Errant à <strong>la</strong> merci <strong>de</strong> ses Inquiétu<strong>de</strong>s,<br />

Sa douleur l'entraînait au noires solitu<strong>de</strong>s;<br />

Et <strong>de</strong>s tendres accents <strong>de</strong> ta mourante voix<br />

H fal<strong>la</strong>it retentir les rochers et les bois.<br />

Cette églogue a d'autres morceaux qui ne sont pas<br />

indignes <strong>de</strong> ce commencement, et qui sont es général<br />

imités <strong>de</strong>s anciens, <strong>de</strong> manière que tout humant<br />

qui a lu puisse reconnaître les originaux.<br />

En «•

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