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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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possible. Ce morceau 9 récité <strong>de</strong>vant Louis XIV, it<br />

sur lui une impression sensible, et défait <strong>la</strong> faire :<br />

plus un grand cœur aime <strong>la</strong> louange, plus il goûte<br />

fixement celle qui est apprêtée a?ee un art qui dispense<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> repousser. Au reste, Boileau, en se<br />

vantant <strong>de</strong> parler comme'l'histoire, ne disait rien<br />

qui ne fût vrai. Ce poète, qu'on accuse <strong>de</strong> manquer<br />

<strong>de</strong> philosophie, en eut assez pour louer un roi conquérant,<br />

bien moins sur ses victoires que sur les<br />

réformes salutaires et les établissements utiles que<br />

- Ton <strong>de</strong>vait à <strong>la</strong> sagesse <strong>de</strong> sou gouvernement. Peutêtre<br />

y avait-il quelque courage à dire au vainqueur<br />

<strong>de</strong> l'Espagne, au conquérant <strong>de</strong> <strong>la</strong> Franche-Comté<br />

et <strong>de</strong> <strong>la</strong> F<strong>la</strong>ndre :<br />

Il at plus d'une golfe. En ¥ifa aux conquérants<br />

L'erreur, parmi les rois, donne les pentes rasp;<br />

Entre les grands héros ce sont les plus vulgaires.<br />

Chaque tiè<strong>de</strong> «I fécond en heureux téméraires ,<br />

Chaque dlnial pro<strong>du</strong>it <strong>de</strong>s favoris <strong>de</strong> Mars;<br />

La Seine a <strong>de</strong>s Bourbons, te Tibre a <strong>de</strong>s Césars»<br />

On a vu mille fols <strong>de</strong>s fanges méotl<strong>de</strong>s<br />

Sortir4es conquérants, Goths, Vandales, Gépl<strong>de</strong>s :<br />

Mais un roi vraiment roif qui s sage en ses projeta,<br />

Sache en un calme heureux maintenir ses sujets,<br />

Qui <strong>du</strong> bonheur publie ait cimenté sa gloire,<br />

M faut pour te trouver courir toute l'histoire ;<br />

La terre compte peu <strong>de</strong> cet rois bienfaisants ;<br />

Le ciel à les former se prépare longtemps.<br />

COU1S MB LITTÉEATU1E.<br />

Assez d'antres sans mol, d'un style motus timi<strong>de</strong>,<br />

Suivront aux champs <strong>de</strong> Mars ton courage rapi<strong>de</strong>,<br />

Iront <strong>de</strong> ta valeur effrayer l'univers, , ,<br />

Et camper <strong>de</strong>vant Me au milieu <strong>de</strong>s hivers.<br />

Pour moi, loin <strong>de</strong>s combats, sur un ton moins terjtbte,<br />

Je dirai les exploits <strong>de</strong> ton règne paisible,<br />

le peindrai les p<strong>la</strong>isirs en foute renaissants,<br />

Les oppresseurs <strong>du</strong> peuple à leur tour gémissants.<br />

On verra par quels soins ta sage prévoyance t<br />

Au fort <strong>de</strong> <strong>la</strong> famine, entretint l'abondance.<br />

' On verra les abus par ta main réformés ;<br />

La licence et l'orgueil en tous lieux réprimés;<br />

Du débris <strong>de</strong>s traitants ton épargne grossie;<br />

Des subsi<strong>de</strong>s affreux <strong>la</strong> rigueur adoucie;<br />

Le soldat dans <strong>la</strong> paix sage et <strong>la</strong>borieux ;<br />

Hos artisans grossiers ren<strong>du</strong>s iû<strong>du</strong>strteuxf<br />

Et nos voisins frustrés <strong>de</strong> ces tributs servîtes<br />

Que payait à leur art le luxe <strong>de</strong> nos villes.<br />

Tantôt Je tracerai tes pompeux bâtiments,<br />

Du lolsk d'un héros nobles amusements.<br />

Fentends déjà frémir les <strong>de</strong>ux mers étonnées<br />

De voir leurs lots unis au pied <strong>de</strong>s Pyrénées, etc.<br />

Il n'y â pas un <strong>de</strong> ces ?ers qui ne rappelle un fait<br />

constaté dans l'histoire. Tout ce que <strong>la</strong> prose élo-<br />

^ifecte <strong>de</strong> Voltaire a consacré dans le Siéek <strong>de</strong> Lmds<br />

XIF, les lois, les manufactures, les canaux, <strong>la</strong> police,<br />

les trawitix publics, <strong>la</strong> diminution <strong>de</strong>s tailles,<br />

f es édilces élefés pour les arts ; tout est ici exprimé<br />

vu beaui fera. On voit dans ces morceaux et dans<br />

feeaccoif d'autres 9 non-seulement l'homme d'esprit<br />

ipl sait p<strong>la</strong>ire, le poète qui sait écrire, mais l'homme<br />

Judicieux fui choisit les objets <strong>de</strong> ses louanges, et<br />

me ? eut pas être démenti par <strong>la</strong> postérité.<br />

Si <strong>la</strong> verslleatiiia <strong>de</strong> m épltres est plu forte que<br />

celles <strong>de</strong> ses satires, elle est aussi plus douce et plus<br />

flexible. Le censeur s'y <strong>mont</strong>re moins, et l'homme<br />

s'y <strong>mont</strong>re davantage : c'est toujours le même fonds<br />

<strong>de</strong> raison; mais elle éc<strong>la</strong>ire souvent sans blesser,<br />

le reconnaît-os pas l'homme frai, l'ennemi <strong>de</strong> toute<br />

espèce d'affectation, dans ces fers à M. <strong>de</strong> Seigne<strong>la</strong>y?<br />

San cesse os prend le ma«pef et, quittant <strong>la</strong> «it«»<br />

. On craint <strong>de</strong> se <strong>mont</strong>rer ions m propre <strong>la</strong>pée,<br />

Par là le plus sinsère assez suivent dép<strong>la</strong>ît<br />

Rarement un esprit aae être m tpfi est<br />

Vols-lu cet Importun que tout le mon<strong>de</strong> évite,<br />

Cet homme à toujours fuir, qui jamais m vous quitte?<br />

il n'est pas sans esprit; mais né triste et pétant t<br />

Il vest être folâtre t évaporé t p<strong>la</strong>isacit :<br />

Il s'est fait <strong>de</strong> sa joie use loi nécessaire,<br />

Et ne dép<strong>la</strong>ît enfin que pour vouloir trop p<strong>la</strong>ire.<br />

La simplicité p<strong>la</strong>it sans étu<strong>de</strong> et sans art.<br />

Tout charme en un enflât dont <strong>la</strong> <strong>la</strong>n§ue sans fatal s<br />

• peine <strong>du</strong> fiiet eneor débarrassée,<br />

Sait d'un air innocent bégayer sa pensée.<br />

Le faux est toujours fa<strong>de</strong>, ennuyeux, <strong>la</strong>nguiwmt;<br />

Mais <strong>la</strong> nature est vraie, et d'abord on <strong>la</strong> sent :<br />

C'est elle seule en tout qu'on admire et qu'on aime.<br />

Un esprit né chagrin p<strong>la</strong>it par son chagrin même ;<br />

Chacun pris dans son air est agréable m sol;<br />

, Ce n'est que l'air d'autrui qui peut dép<strong>la</strong>ire en moi<br />

On aurait tort <strong>de</strong> prendre trop à <strong>la</strong> lettre ces ?é»<br />

rites morales, exprimées avec <strong>la</strong> précision poétique<br />

qui les rend plus piquantes. On sait bien qu'il y a<br />

<strong>de</strong>s gens qui, pour être désagréables, n'ont besoin<br />

que d'être ce qu'ils sont; mais ce<strong>la</strong> n'empêche pas<br />

que le principe général ne soit très-juste f et que<br />

tout Je morceau ne soit plein <strong>de</strong> ce bons sens que<br />

nous aimons dans les fers d'Horace. C'est lui qu'on<br />

croit lire aussi dans f épîlre sur les douceurs <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

campagne.<br />

C'est là, cher Lamoignoa, que mon esprit tataraillô<br />

Met à profit les jours que <strong>la</strong> Parque me file.<br />

Ici, dans us vallon bornant tons mes désirs,<br />

rachète à peu <strong>de</strong> tais <strong>de</strong> sol<strong>de</strong>s p<strong>la</strong>isirs.<br />

Tantôt, un livre en main, errant dans les prairie»t<br />

rœeupe ma raison d f utiles rêveries;<br />

Tantôt, etarettant <strong>la</strong> fin d'us fars qm Je eonstrat 9<br />

' le trouve au coin d'un bots le mot qui m'avait fai<br />

Quelquefois à f appât d'un hameçon perfi<strong>de</strong>,<br />

Famoree, m badinant, le poisson trop avi<strong>de</strong>;<br />

On 9 d*un plomb qui suit l'œU et part avec fée<strong>la</strong>lr,<br />

1® vais faire <strong>la</strong> guerre aux habitants <strong>de</strong> Pair.<br />

Une table au retour, propre, et non magniHqnê,<br />

Nous présente un repas agréable et MsiiqïJs.<br />

Là, sans s'assujettir au dogmes <strong>du</strong> Broussin t<br />

Tout ce qu'on boit est bon, tout ce qu'on mange extasia.<br />

£a maison le fournit, <strong>la</strong> fermière l'ordonne,<br />

Et mieux que Berpnt l'appétit fi<br />

Quand Boileau intro<strong>du</strong>it dans ses épftres ma interlocuteur,<br />

il dialogue bien mieux que dans ses<br />

satires. Il supprime tonte formule <strong>de</strong> liaisons, ces<br />

dis-tu, pmrmâs-tuf éîrms4mf qtri Tiennent si fré-<br />

^tpemment dans sa satire comète ks femmes A ailleurs<br />

, et jettent <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngueur dâ&s le style* Ymym<br />

; <strong>la</strong> conversation vm les autant s dans <strong>la</strong> satin <strong>du</strong><br />

i >Mqm*

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