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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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686<br />

COURS DE LITTÉRATURE.<br />

Conte, pour qui t terminant tous dé<strong>la</strong>is ,<br />

Ame vertu fortune a bit <strong>la</strong> paii,<br />

JaçaU qu'en ¥©es gloire et haute nui—»<br />

Soit alliée à litres et puissance ;<br />

t}ue <strong>de</strong> splen<strong>de</strong>urs et d'honneurs mérités<br />

Votre maison Issise fie tous eêtês ;<br />

Si fonJ^f©» ne sent-ce &m Muettes<br />

Qui mm ont mis en l'estime où ¥©us êtes, etc.<br />

Mon nom par WQW est encore emmm $<br />

Dont Mm et mal m'est ensemble adteim :<br />

Bien, par trouver Fart <strong>de</strong> nfêtre isit lin ;<br />

Mal, par avoir <strong>de</strong>s sots esxUé Ftrt, etc. ><br />

ces constructions marotiques ne font que les ?«<br />

horriblement <strong>du</strong>ra, et ce n'est pas là une trouvante.<br />

Quand il dit dans <strong>la</strong> même pièce,<br />

11 est c<strong>la</strong>ir que le marotisme9 bien loin <strong>de</strong> donner<br />

aucun relief à ces ?ersf les rend maussa<strong>de</strong>s et ridicules<br />

: d'abord, parée qu'il est étranger au fond<br />

<strong>de</strong>s idées, qui est très-sérieux ; ensuite , parce qu'il<br />

est employé sans choix et sans goût. Je ne m'arrête<br />

pas au premier mmt temdnani tous dé<strong>la</strong>is, qui<br />

est é? i<strong>de</strong>mment une ebetiï!e; mais dans le second<br />

<strong>la</strong> suppression <strong>de</strong>s articles,<br />

Âme mrim fortnae a fait <strong>la</strong> paix<br />

est antiharmonique. <strong>la</strong>çoit, pour quoique, ne<br />

s'entend plus , et sûrement ne vaut pas mieux ; et il<br />

confient <strong>de</strong> ne parler <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue <strong>du</strong> quinzième siècle<br />

que <strong>de</strong> manière à être enten<strong>du</strong> <strong>du</strong> nôtre. Une maison<br />

'qui itM <strong>de</strong> $plm<strong>de</strong>ws ne vaut rien dans aucun<br />

temps. Si toutefois ne soni-ee est très-<strong>du</strong>r. A quoi<br />

donc sert Ici le <strong>la</strong>ngage <strong>de</strong> Marot ?<br />

Ce s'est le tout; car tu ekant hannoniipe<br />

Non moins primez qu'en rime poétique;<br />

Mi n'avez Us <strong>de</strong> hm poétiemmr,<br />

Aussi !**?« es bm hemmmommr.<br />

S'mez pour H vms mm est barbare. La particule<br />

si ne peut s'éll<strong>de</strong>r dans notre <strong>la</strong>ngue sans dénaturer<br />

le mot auquel elle se joindrait, et sans dérouter<br />

entièrement l'oreille. Car en ckanê fait mal à entendre.<br />

PoêUqwmr* karmmîquewr, quel jargon 1<br />

On trouve, un peu après, <strong>de</strong>s mortels <strong>de</strong> fertus<br />

réfuigents, pour <strong>de</strong>s mortels bril<strong>la</strong>nts <strong>de</strong> vertus :<br />

c'est parler <strong>la</strong>tin en français. SeraiHe poiwê Apolr<br />

km Delphimt Ce n'est pas là imiter Marot; c'est<br />

ressusciter Ronsard.<br />

Il est vrai que le vers <strong>de</strong> cinq pieds, qui a pour<br />

ainsi dire une allure familière, semble se prêter<br />

plus que tout autre au style marotique 9 et d'autant<br />

plus que c'était le vers que Marot employait le plus<br />

volontiers; mais, encore une fois f tout dépend <strong>de</strong><br />

l'usage qu'on en fait. Voltaire, dans te Temple <strong>de</strong><br />

l'Jmiiié, dont le ton est moitié gai, moitié sérieux,<br />

a tiré un grand parti d'une inversion marotique.<br />

Un riche abbé, pré<strong>la</strong>t à l*osU lubrique,<br />

As menton triple , as ©M apopiecttque t<br />

Pore engraissé <strong>de</strong>s dîmes <strong>de</strong> Sios,<br />

Oppressé/!** d'une indigestion.<br />

S'il eût mis fui oppressé, l'effet <strong>du</strong> vers était<br />

per<strong>du</strong>. Oppressé fui marque rétouffement avec<br />

l'hémistiche 9 et frappe le coup <strong>de</strong> l'apoplexie. C'est<br />

là se servir habilement <strong>de</strong>s licences <strong>du</strong> genre. Mais<br />

quand Rousseau, dans wuÉpMre à Marot, lui dit,<br />

Tout beau, Faml t eed i<br />

Me éïtm-mm; et ta plume baptise<br />

De poms trop doux gsa» <strong>de</strong> tel ambU :<br />

Ce sont trop bien marmites que Dieu fit<br />

Maroufies mit ; Je ne veux vons dédire v été.<br />

Car <strong>de</strong> quels noms plot doux et pins wmmm$<br />

Puts-Je appeler tant d'esprits disloqués?,,*<br />

Et si parfois on ¥oos dit qu'un vaurien<br />

A <strong>de</strong> l'esprit, examlnes-le Un ;<br />

Vous troswerex qu'il n'en a que le amms , et.<br />

le m'en rapporte à tout lecteur Mmin ; .<br />

Et pus Miiséi craindrait plus le vente<br />

D'an fa<strong>de</strong>muteur qui, dans ses vert en prose»<br />

A tous Tenants distille son eau rose;<br />

Toujours âe rnsen et é^ami» êsuspauité,<br />

Fte-vona-y : m rimeur m meré<br />

Devient amer quasi! 1e cerveau M tinte,<br />

Ff» ep'afeêf ni jus àe e&êoq SJIRJS-, ete.<br />

cet amas d'expressions basses, grossières, bizarres<br />

, n'a rien <strong>de</strong> marotique, et n'est autre choie<br />

que rabsenoe totale <strong>de</strong> l'esprit et <strong>du</strong> goût. Otto<br />

Épitre à Marot est pourtant une <strong>de</strong> celles où il y<br />

a quelques bons endroits, quoiqu'elle ioit fondée<br />

tout entière sur ce principe très-faux, qu'os M*<br />

ne peut pas être honnête homme, et qu'un malin»nête<br />

homme ne peut pas avoir <strong>de</strong> Pesprit Le contraire<br />

est tellement prouvé par rexpérience, qw<br />

ce paradoxe ne mérite pas <strong>de</strong> réfutation- UÈfMrt<br />

an comte <strong>de</strong> Bonneuai est très-mauvaise <strong>de</strong> W<br />

point. VÊpItre à MôUim ne Tant guère mieox. Dans<br />

ce qu'il y a <strong>de</strong> raisonnable sur l'utilité <strong>de</strong>s enaemiss<br />

l'auteur ne fait que noyer, dans un style traînant<br />

k diffus, ce qu'a dit Boileau sut le même sujet<br />

dans un très-petit nombre <strong>de</strong> très-bons fers <strong>de</strong> !'£•<br />

pitre à Racine. Tout le reste est un froid et ennuyeux<br />

sermon. Le principe si connu <strong>de</strong> <strong>la</strong> réunion<br />

<strong>de</strong> futile à l'agréable dans les éerjts, ftflfe èM<br />

d'Horace, peut-il être plus misérablement dé<strong>la</strong>yé<br />

que dans ce morceau?<br />

Tout écrivais inigalre on mon commum,<br />

TTà propremeût que ée <strong>de</strong>ux objets Vun,<br />

Ou d'éc<strong>la</strong>irer par un teitall utUe,<br />

On d'attacher par ragrémeiit <strong>du</strong> style ;<br />

Car, sans ce<strong>la</strong>, quel auteur, quel écrit<br />

Peut, par tes yen*, perter jusqu'à l'esprUf<br />

Mais cet esprit, lui-même en tantd'étagea<br />

' Se subdivise à l'égard <strong>de</strong>s ouvmgm,<br />

Que <strong>du</strong> pibUe te! charme <strong>la</strong> moitié,<br />

Qui très-souvent à l'autre fait pitié.<br />

Du sénateur k gravité s'offense<br />

B'un agrément dépourvu <strong>de</strong> substance*<br />

Le courtisan se trouve effarouché<br />

D'un sérieux d'agrément mtmàé.

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