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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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670<br />

couis DE UTTêRATORI.<br />

Tant fléchit sous ta lui ;<br />

précieux <strong>de</strong> travailler f<strong>la</strong>gl ans sous les yeux <strong>de</strong> ce<br />

Ta ordres n'ont JamalB trouvé <strong>de</strong> résistance. grand maître ,donî U apprit ( nous dit-il lui-même}<br />

Malgré nous tu mm entraînes<br />

tout ce qu'il savait en poésie ; Rousseau avait fait,<br />

Où tu vêtu ;<br />

avant <strong>la</strong> mort <strong>de</strong> Louis XIV, <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s ouvra­<br />

Cest toi qui nous «menas<br />

Tes» ta éféaements heureux m maliieiiNiix. ges qui le mettent au nombre <strong>de</strong> nos écrivains c<strong>la</strong>s­<br />

Ta les as liés entre eux<br />

siques. Ses Psaumes, ses belles O<strong>de</strong>s, ses Cmm-<br />

Avec ifInvisibles chaînes.<br />

Ptr <strong>de</strong>s moyens secrets<br />

taies, avaient paru avant <strong>la</strong> fatale époque <strong>de</strong> 1710,<br />

Ton pouvoir les prépare,<br />

qui l'éloigna <strong>de</strong> <strong>la</strong> France, et qui, en commençant<br />

Et chaque instant déc<strong>la</strong>re<br />

ses malheurs s parut marquer en même teaips le<br />

Quelqu'un <strong>de</strong> tes arrêts.<br />

déclin <strong>de</strong>^on génie. Il est donc juste <strong>de</strong> ranger <strong>la</strong><br />

Ce sont là d'étranges p<strong>la</strong>titu<strong>de</strong>s dans une scène poésie lyrique, dans <strong>la</strong>quelle il n<br />

qui défait être imposante. Les anciens oracles qui<br />

par<strong>la</strong>ient en vers, et qui ne passaient pas pour en<br />

faire <strong>de</strong> bonsy a*» ont guère fait <strong>de</strong> plus mauvais.<br />

Fonteneile fit <strong>de</strong>ux autres opéras, Endymion,<br />

fort inférieur encore à ThéUs et Pelée, et Énée et<br />

LmMef qui n'en eut ni le succès ni îa renommée ,<br />

et qui pourtant le faut bien pour le moins, car il<br />

y a une scène qui a <strong>du</strong> mérite ; c'est celle où l'ombre<br />

<strong>de</strong> Bidon apparaît à Lavinie* prête à prononcer entre<br />

Ênée et f urnos, et à se déc<strong>la</strong>rer pour le premier.<br />

L'OBUS.<br />

arrête, Lav<strong>la</strong>le, arrête : éeoste-mol.<br />

Je fus Mdon. le régnais dans Carti<strong>la</strong>ge.<br />

Un étranger, rebut <strong>de</strong>s flots et <strong>de</strong> l'orage,<br />

De ma prodigue main reçut mille bienfaits.<br />

L'amen? en sa faveur avait sé<strong>du</strong>it mon âme :<br />

Par une feinte ar<strong>de</strong>ur il segmenta me f<strong>la</strong>mme,'<br />

Et m'abandonna pour Jamais.<br />

LÀV1NIE,<br />

Ah! quelle trahison!<br />

L'OHMI.<br />

Mon désespoir extrême<br />

Arma mon bras contre moi-même :<br />

M»iI»rffl*litlîtlMld»»^<br />

LAVUIIH.<br />

Le perfi<strong>de</strong>! l'Ingrat!<br />

L'onttg.<br />

Cet ingrat, ce partie »<br />

C'est ce* même Troyen pour qui l'amour déci<strong>de</strong><br />

Bans le fend <strong>de</strong> ton eoeur.<br />

(Test <strong>la</strong> seule idée dramatique que Fonteneile<br />

ait jamais eue. Nous avons <strong>de</strong>s poètes qui ont marché<br />

avec plus <strong>de</strong> succès dans <strong>la</strong> carrière <strong>de</strong> Quioault,<br />

quoique toujours fort loin <strong>de</strong> lui ; mais ils appartiennent<br />

au siècle présent.<br />

CHAPITRE IX. — De Foie, et ée Bmmmm.<br />

La carrière <strong>de</strong> J. B. Rousseau, prolongée assez<br />

avant dans ce siècle ; son nom si souvent mêlé avec<br />

celui <strong>de</strong> foliaire, et le malheu reox éc<strong>la</strong>t <strong>de</strong> leurs<br />

querelles, nous ont accoutumés à le compter parmi<br />

les poètes qui appartiennent à Fige présent. Il n'en<br />

est pas moins vrai que le siècle <strong>de</strong> Louis XIV pût<br />

le réc<strong>la</strong>mer avec plus <strong>de</strong> justice. Rousseau 9 né en<br />

1C719 disciple <strong>de</strong> Despréaux» et qui eut l'avantage<br />

? a point <strong>de</strong> rival,<br />

parmi les titres <strong>de</strong> gloire qui sont propres au siècle<br />

dont je, retrace le tableau.<br />

Rousseau en eut tous les caractères dans le genre<br />

où il a excellé : l'heureuse imitation <strong>de</strong>s anciens,<br />

<strong>la</strong> fidélité aux bons principes, <strong>la</strong> pureté <strong>du</strong> <strong>la</strong>ngage<br />

et <strong>du</strong> goût. Dieu vous bénirm, disait le marquis <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> Fare, car voue faites bien ks vers. Malgré cette<br />

prédiction, il éprouva bientôt que, si le talent d'écrire<br />

en vers est un beau présent <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature y ce<br />

n'est pas toujours une bénédiction <strong>du</strong> eieL<br />

Bien <strong>de</strong>s gens regar<strong>de</strong>nt ses psaumes comme ce<br />

qu'il a pro<strong>du</strong>it <strong>de</strong> plus parfait : c'est au moins ce<br />

qu'il parait atair le plus travaillé; mais saa talent<br />

est plus élevé dans ses o<strong>de</strong>s f et plus varié dans ses<br />

cantates,<br />

La diction <strong>de</strong> ses psaumes est en généra! élégante<br />

et pure, et souvent très-poétique. Il s'y occupe<br />

d'autant plus <strong>du</strong> choix <strong>de</strong>s-mots, qu'il a moins à<br />

faire pour celui <strong>de</strong>s idées. Ses strophes 9 <strong>de</strong> quelque<br />

mesure qu'elles soient 9 sont toujours sombranes,<br />

et il connaît parfaitement l'espèce <strong>de</strong> ca<strong>de</strong>nce qui<br />

leur convient. C'est peut-être 9 <strong>de</strong> tous nos poètes 9<br />

celui qui a le plus travaillé pour l'oreille, et c'est <strong>la</strong><br />

preuve qu'il avait une aptitu<strong>de</strong> naturelle pour le<br />

genre <strong>de</strong> poésie que l'oreille juge avec d'autant plus<br />

<strong>de</strong> sévérité qu'elle en attend plus <strong>de</strong> p<strong>la</strong>isir, et que<br />

<strong>la</strong> diversité <strong>du</strong> mètre fournit plus <strong>de</strong> ressources et<br />

plus d'effets. Quoique les pensées soient partout un<br />

mérite essentiel 9 elles le sont dans une o<strong>de</strong> moins<br />

que partout ailleurs, parce que l'harmonie peut plus<br />

aisément en tenir lieu. Des penseurs trop sévères ,<br />

et entre autres Montesquieu 9 ont cru que c'était<br />

une raison <strong>de</strong> mépriser <strong>la</strong> poésie lyrique. Mais il<br />

ne faut mépriser rien <strong>de</strong> ce qui fait p<strong>la</strong>isir en al<strong>la</strong>nt<br />

à son but; et le poète lyrique qui chante a f est<br />

pas obligé <strong>de</strong> penser autant que le philosophe qui<br />

raisonne. Rousseau possè<strong>de</strong> au plus haut <strong>de</strong>gré<br />

cet heureux don <strong>de</strong> l'harmonie, l'un 1 <strong>de</strong> ceux qui<br />

caractérisent particulièrement le poète. On en peut<br />

juger par les ttjtferaes différents qu'il a employés<br />

dans ses psaumes, et toujours avec le même bon-<br />

Leur.

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