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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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Us songe iffceoz m'Inspire nue fureur souveUt<br />

Contes ce fttneste ennemi<br />

Fat cm 1® ? air, j'en M frémi ;<br />

J'ai era qu'il me frappait d'une atteints mortelle.<br />

' Je suis tombée aux pieds <strong>de</strong> ce cruel fataquaer *<br />

miesi as féehtmlt sa rigueur ;<br />

Et par sa diarme toeoneefabSe,<br />

le me sentais coslsMa<strong>la</strong> à le trou?er aimable<br />

Dam le fatal moment qtfU me perçait le «sur.<br />

La scène suivante mm Hydraot est terminée par<br />

un trait sublime :<br />

LA vainqueur <strong>de</strong> Renaud, il qssîqsfen le put et» t<br />

Sera digne <strong>de</strong> moL<br />

U suffît <strong>de</strong> rappeler cet admirable monologue :<br />

Bats M est es ma puissance, etc.<br />

Peu <strong>de</strong> morceaux <strong>de</strong> notre poésie sont plus généralement<br />

connus, et il y a peu <strong>de</strong> tableau* au théâtre<br />

aussi frappants. C'est dans le rôle d f Armi<strong>de</strong><br />

cpe se trouvent les seuls endroits où le poète ait<br />

osé couler à <strong>la</strong> musique <strong>de</strong>s développements <strong>de</strong><br />

passion qui se rapprochent <strong>de</strong> <strong>la</strong> tragédie : tel est<br />

ce monologue; et telle est encore <strong>la</strong> scène où Renaud<br />

se sépare d'Armî<strong>de</strong>, et où Fauteur a imité<br />

quelques endroits <strong>de</strong> <strong>la</strong>. Didon <strong>de</strong> Virgile. A <strong>la</strong> vérité<br />

il ne l'égale pas ; et qui pourrait égaler ce que Virgile<br />

a <strong>de</strong> plus parfait? Mais il n'est pas indigne <strong>de</strong><br />

marcher près <strong>de</strong> lui, et c'est beaucoup. La passion<br />

n'est-elle pas éloquente dans ces vers 9 quoique bien<br />

moins poétiques que ceux <strong>de</strong> Didon?<br />

le mourrai si tu pars, et tu n en peux douter s<br />

Ingrat, sans toi Je se puis vivre.<br />

Hais, après mon trépas, se crois pas éftter<br />

Mon ambre obstinée à te salera.<br />

Ta <strong>la</strong> ferras s'armer contre ton eceaa sans fol :<br />

Tu k trouveras islexible<br />

Gomme ta Pas été pour moi;<br />

Et sa ftseor, si! est possible,<br />

ÉsaJera ramour dont fat brûlé pour toi<br />

Àrmîie soutient son caractère altier, lorsque<br />

maîtresse <strong>du</strong> sort <strong>de</strong> Renaud 9 indignée <strong>de</strong> ne <strong>de</strong>voir<br />

qu'à ses enchantements tout Famour qu'il lui <strong>mont</strong>re,<br />

elle s'efforce <strong>de</strong> le haïr, et appelle <strong>la</strong> Haine à<br />

son se<strong>cours</strong>. C'est <strong>la</strong> plus belle allégorie qu'il y ait<br />

à l'Opéra, et jamais ce genre <strong>de</strong> fiction , qui est si<br />

souvent froid, n'a été plus intéressant. Ge ballet <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> Haine n'est pas une fite <strong>de</strong> remplissages comme<br />

il y en a tant; c'est une peinture morale et vivante.<br />

L'on reconnaît le cœur humain, et Ton p<strong>la</strong>int Armi<strong>de</strong><br />

lorsqu'elle s'écrie :<br />

Arrêtes arrête, affreuse Haineî<br />

Laisse-moi sons les lois d'en si charmant vtJnqqeiir :<br />

raieras-ami ; Je renonce à ton sénés» borrlble.<br />

IfOQ , son 9 n'aefaèY@ pas ; non, U n'est pas possible<br />

De m'ôter mon amour sans m'arraener le ceear*<br />

Et <strong>la</strong> réponse <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haine!<br />

Tu me rappelleras peat-etee dès es Jour;<br />

SIÈCLE DE LOUIS XIV. — POÉSIE. 669<br />

Et ton attente sera va<strong>la</strong>e s<br />

le fais te quitter sans retoar.<br />

le aa <strong>la</strong> pois punir aTaee plus ru<strong>de</strong> peine,<br />

Que <strong>de</strong> ^abandonner pour jamais à famour.<br />

Le seul défaut <strong>de</strong> cette pièce, c'est que le quatrième<br />

acte forme une espèce d'épiso<strong>de</strong> qui tient trop<br />

<strong>de</strong> p<strong>la</strong>ce, et arrête trop longtemps Faction : c'est un<br />

trop grand sacrifice fait à <strong>la</strong> danse et au spectacle.<br />

L'auteur a suivi pas à pas <strong>la</strong> marche <strong>du</strong> Tasse, qui<br />

fait revenif Renaud à lui-même à <strong>la</strong> seule vue <strong>du</strong><br />

bouclier <strong>de</strong> diamant qui lui <strong>mont</strong>re Findigne état<br />

où il est. Cette idée ingénieuse peut suffire dans un<br />

poëme épique, rempli d'ailleurs d'une foule d'autres<br />

événements;' mais dans une pièce où celui-ci est<br />

capital, je crois que les combats <strong>du</strong> cœur d'un<br />

jeune héros entre Famour et <strong>la</strong> gloire seraient d'un<br />

plus grand effet que cette ré?oliition subite et merveilleuse<br />

qui se passe en ce moment.<br />

Si vous lisez, après Quinault, les opéras faits <strong>de</strong><br />

son temps, TOUS ne rencontrez que <strong>de</strong> froi<strong>de</strong>s et insipi<strong>de</strong>s<br />

copies qui ne servent qu'à mieux attester <strong>la</strong><br />

supériorité <strong>de</strong> l'original. Des hommes qui ont eu <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> réputation dans d'autres genres ont entièrement<br />

échoué dans le sien. Les opéras <strong>de</strong> Campistron et<br />

<strong>de</strong> Thomas Corneille sont au-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> leurs plus<br />

mauvaises tragédies; ceui <strong>de</strong> Rousseau et <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Fontaine ne semblent <strong>la</strong>its que pour nous apprendre<br />

le danger que Fon court à vouloir sortir <strong>de</strong> son talent.<br />

TMU$ et Pelée, <strong>de</strong> Fontenelle, eut longtemps <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> reptation : elle était bien peu méritée. Voltaire<br />

l'a louée dans le Ttmph dm goM9 ou par comp<strong>la</strong>isance<br />

pour <strong>la</strong> vieillesse <strong>de</strong> Fontenelle, ou pour ne<br />

pas démentir une opinion encore établie sur un objet<br />

qui lui paraissait <strong>de</strong> peu d'importance. U fait<br />

croire que <strong>la</strong> musique et tous les. accessoires <strong>du</strong><br />

théâtre en firent le succès : en le lisant, on a peine<br />

à le comprendre. Le drame n'est pas mal coupé;<br />

mais il est froid, et le style est à <strong>la</strong> g<strong>la</strong>ce. Les vers<br />

sont extrêmement faibles, et souvent p<strong>la</strong>ts. Il n'y a<br />

pas dans tout ce poëme, préten<strong>du</strong> lyrique, une idée<br />

<strong>de</strong> l'harmonie ni une étincelle <strong>de</strong> feu poétique. On<br />

vantait beaucoup autrefois ces <strong>de</strong>ux vers :<br />

Ta, iils : te <strong>mont</strong>rer que Je eratnsy<br />

C'est te dire asseï que je f aime*<br />

U y aurait <strong>de</strong> Fesprit à les avoir faits, si Fou ne<br />

trouvait pas dans Quinault ;<br />

Tous m'apprenet à aaaaaJtre famoar ;<br />

L'amour m'apprend à connaître <strong>la</strong> crainte. / *<br />

J*ai enten<strong>du</strong> louer aussi, par <strong>de</strong>s vieil<strong>la</strong>rds, li<br />

seine où Pelée consulte le Destin. Voici mmtm elle<br />

commence :<br />

O Bestial ipeiie paissaeai<br />

Ipaa sâsmet pa§ à toit

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