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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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SIÈCLE BI LOUIS XIV. — POÉSIE.<br />

659<br />

im <strong>de</strong>ux, vieil<strong>la</strong>rds dans k Dépit amoureux <strong>de</strong> Mo­ nous fait re<strong>de</strong>vables <strong>de</strong> <strong>la</strong> tragédie à <strong>la</strong> protection<br />

lière; et le foui <strong>de</strong> l'intrigue est «a déguisement <strong>de</strong> que Richelieu accorda au grand Corneille; mais<br />

valet, comme il y en a dans ¥isgt autres pièces. n'est-ce pas faire à ce ministre un peu trop d'honneur ?<br />

Dancourt marche bien loin après Dufresny, et et lui <strong>de</strong>vons-nous <strong>la</strong> tragédie parce qu'il donnait<br />

pourtant doit avoir son rang parmi les comiques une petite pension à Corneille, qu'il le faisait tra­<br />

<strong>du</strong> troisième ordre; ce qui est encore quelque chovailler aux pièces <strong>de</strong>s cinq auteurs, et qu'il fit cense.<br />

Son théâtre est composé <strong>de</strong> douie volumes, surer le Cid par l'Académie? On faisait <strong>de</strong>s tragédies<br />

dont les trois quarts sont comme s'ils n'étaient pas ; en France <strong>de</strong>puis plus d'un siècle, mauvaises à <strong>la</strong><br />

car s'il est facile d'accumuler les bagatelles f il n'est vérité ; mais enfin <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> fart était connue et<br />

pas aisé <strong>de</strong>.lenr donner un prix. Cet auteur courait si l'auteur <strong>de</strong>s Horaees et <strong>de</strong> dnna sut porter cet<br />

après l'historiette ou l'objet <strong>du</strong> moment, pour en art à un très-haut <strong>de</strong>gré, s'il nous apprit le premier<br />

faire un vau<strong>de</strong>ville qu'on oubliait aussi vite que le ce que c'était que <strong>la</strong> tragédie, c'est à lui que nous le<br />

fait qui l'avait fait naître. De ce genre sont, <strong>la</strong> Foire <strong>de</strong>vons, ce me semble, et non pas à Richelieu,<br />

<strong>de</strong> Bemms, <strong>la</strong> Foire <strong>de</strong> Saint*€ermaln, <strong>la</strong> Déroute comme ce n'est pas à Richelieu qu'il <strong>du</strong>t son génie,<br />

<strong>du</strong> Pharaon 9 <strong>la</strong> Déso<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s Joueuses, V'Opémais<br />

uniquement à <strong>la</strong> nature.<br />

rateur Barrw, le VerPGakmi, k Retour <strong>de</strong>s offi­ A l'égard <strong>de</strong> l'opéra, il est' sûr que Mazaris nous<br />

ciers, ksEamx <strong>de</strong>Bomrbm, ks Fêtes <strong>du</strong> Cours, ks ^ donna <strong>la</strong> première idée <strong>de</strong> ce spectacle, jusqu'alors<br />

Agioteurs, etc. Ses pièces même les plus agréables, ' absolument inconnu en France ; et quoique ses ef­<br />

celles où il a peint <strong>de</strong>s bourgeois et <strong>de</strong>s paysans, ont forts pour Py faire adopter n'eussent aucunement<br />

toutes un air <strong>de</strong> ressemb<strong>la</strong>nce. Mais il n'en est pas réussi, quoique les trois opéras qu'il fit représenter<br />

moins wai que k Ga<strong>la</strong>nt Jardinier, k Mari re­ au Louvre, à différentes époques, par <strong>de</strong>s musiciens<br />

trouvé, ks Trois Cousines, et ks Bourgeoises <strong>de</strong> et <strong>de</strong>s décorateurs <strong>de</strong> son pays, n'eussent pro<strong>du</strong>it<br />

qualité, seront toujours au nombre <strong>de</strong> nos petites d'autre effet que d'ennuyer à grands Irais <strong>la</strong> cour et<br />

pièces qu'on revoit avec p<strong>la</strong>isir. Il y a dans son dia­ <strong>la</strong> ville, et <strong>de</strong> valoir au cardinal quelques épigrammes<br />

logue <strong>de</strong> l'esprit qui n'exclut pas le naturel : il rend <strong>de</strong> plus, c'était pourtant nous faire connaître une<br />

ses paysans agréables sans leur ôter <strong>la</strong> physionomie nouveauté, et ses tentatives, toutes malheureuses<br />

qui leur convient, et II saisit assez bien quelques-uns qu'elles furent, renouvelées après lui sans avoir '<br />

<strong>de</strong>s ridicules <strong>de</strong> <strong>la</strong> bourgeoisie.<br />

beaucoup <strong>de</strong> succès, étaient en effet les premiers<br />

De Dancourt à Hauteroche, il faut encore <strong>de</strong>s­ fon<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> l'édifice élevé <strong>de</strong>puis par Lulli et<br />

cendre beaucoup : qu'on juge quel chemin nous Quinault.<br />

avons fait <strong>de</strong>puis Molière f sans sortir d'un même siè­ Ndtts avons vu à l'article <strong>de</strong> <strong>la</strong> Toison d'Or, <strong>de</strong><br />

cle! C'est ici <strong>du</strong> moins qu'il faut s'arrêter. On joue Corneille, que le marquis <strong>de</strong> Sour<strong>de</strong>ac fit représenter<br />

quelques pièces <strong>de</strong> Hauteroche : son EsprU fotkê est cette pièce, d'un genre extraordinaire, dans son<br />

un mauf ais drame italien, écrit en style <strong>de</strong> Scarron, château <strong>de</strong> Neubourg m Normandie. Ce n'était ps<br />

et fait pour <strong>la</strong> multitu<strong>de</strong>, qui aime les histoires d'es­ encore un opéra; maïs, <strong>du</strong> moins, il y avait déjà<br />

prits et d'apparitions, le Deuil est encore un conte dans ce drame un peu <strong>de</strong> musique et <strong>de</strong>s machines.<br />

<strong>de</strong> revenant; et Crispin mé<strong>de</strong>cin, et k Cocker sup­ C'est ce marquis <strong>de</strong> Sour<strong>de</strong>ac qui se mit es tête <strong>de</strong><br />

posé, ne doivent leur existence qu'à l'in<strong>du</strong>lgence naturaliser l'opéra en Franee. Il s'était associé avec<br />

excessive que l'on a ordinairement pour ces petites un abbé Perrin, qui faisait <strong>de</strong> mauvais vers, et un<br />

pièces qui complètent'<strong>la</strong> <strong>du</strong>rée <strong>du</strong> spectacle. violon nommé Cambert, qui taisait <strong>de</strong> mauvaise<br />

musique : pour lui, il s'était chargé <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie <strong>de</strong>s<br />

décorations. Le privilège d'une académk rofak<br />

<strong>de</strong> musique fut expédié à l'abbé Perrin, et Pon re­<br />

CHAPITRE VIH. — De topera dans k siècle <strong>de</strong><br />

présenta sur Se théâtre <strong>de</strong> <strong>la</strong> rua Guénégaud Pmmme,<br />

Loua XIV, et particulièrement <strong>de</strong> QminauB*<br />

et ks Peines et les P<strong>la</strong>isirs <strong>de</strong> tJmmr, avec asses<br />

L'opéra est venu d'Italie es France s comme tous <strong>de</strong> succès pour donner l'idée d'un spectacle qui<br />

les beaux-arts <strong>de</strong> Pancienne Grèce, qui, longtemps pouvait être agréable. Mais comme toute entreprise<br />

dégradés, dans le Bas-Empire, ressuscitèrent suc­ <strong>de</strong> cette espèce est, dans ses commencements, plus<br />

cessivement à Florence, à Ferrare f à Rome s*et enfin coêteuse que lucrative, les entrepreneurs s'y ruinè­<br />

parmi nous. Ce fut Masarin qui it représenter à rent, et finirent par cé<strong>de</strong>r leur privilège à Luill,<br />

Paris les premiers opéras, et c'étaient <strong>de</strong>s opéras surintendant <strong>de</strong> <strong>la</strong> musique <strong>du</strong> roi, qui joua d'abord<br />

italiens. Voltaire dit à ce sujet que c'est à <strong>de</strong>ux car­ dans un jeu tfe paume, et peu après sur le théâtre<br />

dinaux que nous <strong>de</strong>vons <strong>la</strong> tragédie et l'opéra. H <strong>du</strong> Pa<strong>la</strong>is-<strong>Royal</strong>. <strong>de</strong>venu vacant après <strong>la</strong> mort if<br />

«S.

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