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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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CODES DE LITTÉ1ATU1E.<br />

cour à soa élève AJeiândre, qui était adorateur était donc cette perfection qu'il croyait pufoir<br />

passionné <strong>du</strong> poëte. Mais n'est-il ps ou pu plus opposer à <strong>la</strong> médiocrité d'Homère? TJe n'est pas<br />

vraisemb<strong>la</strong>ble que c'est le précepteur qui sut inspirer même Virgile; car s'il est supérieur au poëte grec<br />

à sou disciple cette gran<strong>de</strong> vénération pur Homère ? pr le ini <strong>de</strong>s détails, par <strong>la</strong> sagesse <strong>de</strong>s idées, par<br />

Il ajoute :<br />

le tact <strong>de</strong>s convenances f tÉnéMe, <strong>de</strong> l'aveu <strong>de</strong> toit<br />

« Je o®is <strong>du</strong> mon» que, saa esprit <strong>de</strong> système lui ayant le mon<strong>de</strong> 9 est très-inférieure à i'IMmte par le p<strong>la</strong>n,<br />

<strong>la</strong>it mtmwm an arl dans le poème d'Homère, il est <strong>de</strong>- l'ordonnance, <strong>la</strong> nature <strong>du</strong> sujet, le caractère <strong>du</strong><br />

Tenu auMMiseia <strong>de</strong> sa déeonverto, et qu'U a employé pur héros; enfin, par l'effet total. Ces! une vérité re­<br />

<strong>la</strong> justifier cette siîtiiiité obscure qui <strong>la</strong>i était si aatarcie. » connue. On sait qu'il a fon<strong>du</strong> dans un poème <strong>de</strong>douze<br />

Il est difficile d'entasser dans une phrase <strong>de</strong>s idées chants les <strong>de</strong>ui poèmes d'Homère v qui en ont cha­<br />

plus évi<strong>de</strong>mment fansses. 11 ne fal<strong>la</strong>it assurément cun vingt-quatre; ce qui prouve qu'il avait judicieu­<br />

atte<strong>la</strong> esprit* <strong>de</strong> système pur entrevoir m art dans sement senti, ainsi que nous, que le poëte grec<br />

i'Iêta<strong>de</strong> et l'Odyssée. Le bon sens le plus commutt était trop long et trop diffus. U a imité continuel­<br />

suffit pur reconnaître un art dans tout ce qui prélement fOdyssée dans ses su premiers livres, et<br />

sente un <strong>de</strong>ssein f us p<strong>la</strong>n, nos distribution <strong>de</strong> pr- l<br />

tles arrangées pour former un tout, un but fers<br />

lequel tout marche et tout arrive. 11 n' y a p<strong>la</strong>t <strong>de</strong><br />

découverte à faire sur te que tout le mon<strong>de</strong> aprcoït<br />

<strong>du</strong> premier coup d'oeil. A regard <strong>de</strong> <strong>la</strong> swètMité<br />

natureUe à Aristote, ou peut eu trou?er <strong>la</strong>as sa<br />

philosophie ; mais un esprit qui n'aurait été que<br />

subtil n'aurait pas transmis à <strong>la</strong> postérité le meilleur -<br />

ouvrage élémentaire qui esîste sur les arts <strong>de</strong> l'imagination,<br />

le plus lumineux, le plus fécond en principes<br />

Trais et essentiels. Ici <strong>la</strong> Motte n'est pas meilleur<br />

juge d* Aristote que d'Homère. 11 dément tous<br />

les faits f confond toutes les notions reçues pur<br />

soutenir sa thèse erronée. Il veut absolument que<br />

l'estime qu'on eut pur Homère soit un effet <strong>de</strong> l'ignorance<br />

<strong>de</strong>s Grecs , qtd ne connaissaient rien dams<br />

kmêmegenre, et qui m M noyaient point <strong>de</strong> concurrent;<br />

et il oublie que Fabricius compte soixante<br />

'et dis poètes qui a?aient écrit avant Homère dans<br />

le genre héroïque. Leur existence est attestée par<br />

les témoignages les plus anciens; et Ton cite les titres<br />

<strong>de</strong> leurs enrages, quoiqu'ils ne soient pas ve-<br />

'nus jusqu'à nous. 11 oublie que, quand Aristote<br />

écrivit sa Poétique, Euripi<strong>de</strong> et Sophocle avaient<br />

prfectionné <strong>la</strong> tragédie, Bémosthènes l'éloquence,<br />

et que tous les arts étaient cultivés avec éc<strong>la</strong>t dans<br />

Athènes. N'y avait-il pas alors assez <strong>de</strong> lumières et<br />

<strong>de</strong> goût pur juger les poèmes CHomère? Ce n'estj<br />

dit-il 9 que <strong>la</strong> connaustmce <strong>du</strong> par/mit qui nom dé-»<br />

goûte <strong>du</strong> médiocre. Yoilà une expression étrangementp<strong>la</strong>céeà<br />

propos d'Homère. Qui croirait qoefauteur<br />

<strong>de</strong> l'iMa<strong>de</strong> fût un homme médiocre F La Mothe<br />

puvait-il ignorer que Ton n'appelle médiocre que ce<br />

qui ne s'élève pint aux gran<strong>de</strong>s beautés! et qu'un<br />

ouvrage qui en est rempli put être très-imparfait,<br />

s'il est mêlé <strong>de</strong> beaucoup <strong>de</strong> défauts, mais ne put<br />

jamais être médiocre? Assurément il y a beaucoup<br />

<strong>de</strong> fautes dans Cîmmm : est-ce une pro<strong>du</strong>ction mèdàocref<br />

De plus, je <strong>de</strong>man<strong>de</strong>rais i <strong>la</strong> Mothe où<br />

f J&Mfe dans ses six <strong>de</strong>rniers. L'on convient que,<br />

s'il a prodigieusement surpassé l'une, il est resté<br />

fort au-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> l'autre s et que ia secon<strong>de</strong> moitié<br />

<strong>de</strong> son poëme est absolument sans intérêt : c'est<br />

même, à ce qu'on croit, par cette raison qu'il vou<strong>la</strong>it<br />

, en mourant, brûler son ouvrage. 11 a donc <strong>la</strong>it<br />

en ce sens un double honneur à Homère. Quel<br />

homme, que celui qui a servi <strong>de</strong> modèle et <strong>de</strong> guidé<br />

à un poëte tel que Virgile; qui, malgré i Enéi<strong>de</strong>, t<br />

conservé le premier rang! La Mothe ne prie ni <strong>du</strong><br />

Camoëns ni <strong>de</strong> Miltos, qui alors n'étaient pas connus<br />

en France. 11 ne dit qu'un mot <strong>du</strong> Tasse ; ce qui<br />

est d'autant plus étonnant y que c'était le seul dont<br />

il pût se servir avec avantage, puisque lé Tasse est<br />

le seul que l'on ait mis au-<strong>de</strong>ssus d'Homère lui-même,<br />

pour l'ensemble et l'intérêt <strong>de</strong> l'ouvrage, en avouant<br />

qu'il n'en approche pas pur le style. Apparemment<br />

que <strong>la</strong> Mothe ne savait pas l'italien y ou qu'il était<br />

subjugué par l'autorité <strong>de</strong> Boileae. Mais quels sont<br />

enfin les modèles <strong>de</strong> cette perfection qu'il ne trouve<br />

ps dans riMa<strong>de</strong>f Ce sont (ou ne s'y attendrait pas)<br />

le Omis <strong>de</strong> Desmarets, et le Smiwt~LmIf <strong>du</strong> père<br />

le Moine.<br />

« Ils m'ont para, dit-il, <strong>de</strong> beaucoup asellears que<br />

t Mimée'P par <strong>la</strong> c<strong>la</strong>rté <strong>du</strong> <strong>de</strong>ssein, par fuite d'action,<br />

par <strong>de</strong>s idées plus sain» <strong>de</strong> <strong>la</strong> Divinité, par un discernement<br />

plus juste <strong>de</strong> <strong>la</strong> vertu et ia fiée» par <strong>de</strong>s caractères<br />

p<strong>la</strong>s beau et mieux soutenus f parles épiso<strong>de</strong>s plus intéressants,<br />

par <strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>nts raàetix préparés et moins<br />

prêtas y par <strong>de</strong>s dis<strong>cours</strong> plus grands, mien choisis et<br />

mieux arrangés dans Tordre <strong>de</strong> <strong>la</strong> passion, et enfin, par<br />

<strong>de</strong>s caaipsrslsans p<strong>la</strong>s justes et raieas assorties. »<br />

En voilà beaucoup; et si tout ce<strong>la</strong> était vrai t os ne<br />

se consolerait psque tant d'avantages aient été pr<strong>du</strong>s<br />

dans <strong>de</strong>s poèmes que, <strong>de</strong> l'aveu même do panégyriste<br />

f il est iropssible <strong>de</strong> lire ; car c'est par <strong>la</strong><br />

qu'il finit ; et c'est le cas d'appliquer à ees illisibles<br />

modèles d'irrégu<strong>la</strong>rité le mot <strong>du</strong> grand Coudé 9 à<br />

propi <strong>de</strong> <strong>la</strong> Zémobk <strong>de</strong> l'abbé d 9 Aubïgoac, qui

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