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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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654<br />

COURS DE LITTÉRATURE.<br />

dais le climat d'Afrique. Elle par?lent mène à voir <strong>de</strong> l'Europe, et faire revenir en un moment. On le<br />

mu amant, qui eieree dans Alger <strong>la</strong> profession <strong>de</strong> conjure <strong>de</strong> dépêcher bien vite son démon en France,<br />

feietre , mm <strong>la</strong> permissioe <strong>de</strong> son patron. Ils con­ pour en rapporter <strong>de</strong>s nouvelles. Le sorcier a recertent<br />

tous déni les moyens <strong>de</strong> s'enfuir, et ils en <strong>cours</strong> à son tambour et à son marteau, qui sont <strong>de</strong>s<br />

viennent à bout; mais par malheur ils sont rencon­ instruments magiques. 11 fait <strong>de</strong>s conjurations et<br />

trés sur mer par en brigantin d'Alger tfui les ramène. <strong>de</strong>s grimaces, se frappe le visage, se met tout en<br />

Baba Hassan {c'est le nom <strong>du</strong> roi d'Alger, ne se fiche sang; mais le diable n'en est pas plus docile, et fou<br />

point <strong>du</strong> tout <strong>de</strong> <strong>la</strong> fuite <strong>de</strong> <strong>la</strong> belle captive; il Init n'en a pas <strong>de</strong> nouvelles. Bain le sorcier, poussé à<br />

mime par lui rendre <strong>la</strong> liberté, comme il coarient à bout, avoue que son pouvoir commence à tomber<br />

un amant généreux. Elle retrouve le beau Zelmis, <strong>de</strong>puis qu'il est' viens et qu'il perd ses <strong>de</strong>nts; qu'au­<br />

dont <strong>la</strong> tîe et <strong>la</strong> Idélité ont aussi couru les plus trefois it lui aurait été facife <strong>de</strong> faire ce qu'on lui<br />

grands dangers. Deux ou trois favorites <strong>de</strong> son <strong>de</strong>mandait, quoiqu'il n'eût jamais envoyé son démon<br />

maître sont <strong>de</strong>venues folles <strong>de</strong> Fese<strong>la</strong>ve : il fait <strong>la</strong> plus loin que Stockholm. 11 ajoute que, si Ton veut<br />

plu» belle défense ; mais pourtant, surpris a?ec une lui donner <strong>de</strong> feau-<strong>de</strong>-vie, il ne <strong>la</strong>issera pas <strong>de</strong> dire<br />

d'elles dans un fen<strong>de</strong>s-fous très-innocent, il se ? oit <strong>de</strong>s choses surprenantes. On l'enivre d'eau-<strong>de</strong>-vk<br />

mr le point d'être empalé, suivant <strong>la</strong> loi mahomé- pendant <strong>de</strong>ux ou trois jours, et nos voyageurs, pentane,<br />

lorsque le consul <strong>de</strong> France interpose son dant ce temps, lui enlèvent son tambour et son mar­<br />

crédit, et le délivre <strong>du</strong> pal et <strong>de</strong> Fesc<strong>la</strong>?age. teau rqu'il pleure amèrement à son réveil, comme<br />

Tel est le roman qu*a brodé Régnard sur sa cap­ ie bon Michas pleure ses petits dieux•. Le tambour<br />

tivité d'Alger, et qui n'est pas plus mauvais que et le marteau n'étaient pourtant pas <strong>de</strong>s pièces as­<br />

beaucoup ©feutres. S'il avait écrit ainsi tous se» sez curieuses pour être apportées en France, et ce<br />

trjyages, ils ne seraient pas fort eurietw. Ceux <strong>de</strong> n'était pas <strong>la</strong> peine d'affliger ce bon Lapon, et <strong>de</strong> le<br />

F<strong>la</strong>ndre, <strong>de</strong> Hol<strong>la</strong>n<strong>de</strong>, d'Allemagne, <strong>de</strong> Pologne, <strong>de</strong> priver <strong>de</strong> son démon familier*<br />

Suè<strong>de</strong>, sont d'un autre ton, mais pourtant ne con­ Les poésies diverses <strong>de</strong> Régnard ne sont pas intiennent<br />

guère que <strong>de</strong>s notions générales qui se rendignes d'attention. Ce sont <strong>de</strong>s épttres et <strong>de</strong>s satires<br />

contrent partout ailleurs. Celui <strong>de</strong> Laponie mérite remplies d'imitations <strong>de</strong>s'anclens, et surtout d'Ho­<br />

une attention particulière :-c'est le seul où il paraisse race et <strong>de</strong> Juvénal. La versification en est souvent<br />

avoir porté plutôt l'œil observateur d'un philosophe négligée, prosaïque, incorrecte ; il y a même <strong>de</strong>s<br />

que* <strong>la</strong> csrlosité distraite d'un voyageur. Peut-être fautes <strong>de</strong> mesure et <strong>de</strong> faosses rimes, qui font voir<br />

<strong>la</strong> nature mime <strong>du</strong> pays, qui était fort peu connu, et qee Fauteur, <strong>de</strong>venu foete par instinct, n'avait<br />

les mœurs extraordinaires ,<strong>de</strong> ses habitants, suffi­ guère étodié <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> fart <strong>de</strong>s vers : mais parmi<br />

saient pour attirer son attention. Peut-être aussi le tous ces défauts, il y a <strong>de</strong>s vers heureux, et <strong>de</strong>s<br />

désir <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ire au roi ie Suè<strong>de</strong>, qui ne l'avait engagé morceaux faciles et agréables. En voici un tiré d'une<br />

à faire ce voyage que pour recueillir les observations épftre dont le commencement est emprunté <strong>de</strong> celle<br />

qu'il y pourrait faire, le rendît plus attentif qu'il où Horace invite Torquatus à souper. Régnard y<br />

-ne l'aurait été naturellement ; et cet esprit courti­ fait <strong>la</strong> <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> <strong>la</strong> maison qu'il occupait dans<br />

san que l'on prend toujours auprès <strong>de</strong>s rois, asser­ <strong>la</strong> rue <strong>de</strong> Richelieu, qui était alors une extrémité <strong>de</strong><br />

vit pour un moment l'hfmeur indépendante et libre Paris.<br />

d'un homme absolument livré à ses goûts, et qui<br />

semb<strong>la</strong>it ne changer <strong>de</strong> lieu que pour se défaire <strong>du</strong><br />

temps. Quoi qu'il en soit, il a décrit avec eiactitu<strong>de</strong><br />

tout ce que le pays et les habitants peuvent avoir<br />

4e remarquable, soit qu'il ait tout vu par lui-même,<br />

soit qu'il ait consulté, dans <strong>la</strong> rédaction <strong>de</strong> son<br />

voyage, l'histoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Laponie, écrite en <strong>la</strong>tin par<br />

Joaaaee Tornaas, l'ouvrage le meilleur qu'on ait<br />

composé sur cette matière, et dont Régnard cite<br />

souvent <strong>de</strong>s passages et atteste l'autorité. Un <strong>de</strong>s<br />

articles les plus curieux est celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> sorcellerie,<br />

dont les Lapons font grand usage, Notre auteur va<br />

voir un Lapon qui passait pour le plus grand sorcier<br />

<strong>de</strong> son pays, et qui prétendait avoir un démon<br />

le te gar<strong>de</strong> avec soin, mieux qm mon patrimoine,<br />

D'un via exquis, sorti -<strong>de</strong>s pressoirs <strong>de</strong> m moine,<br />

Fameux dans Au vile, plus que m fut Jamais<br />

Le défenseur <strong>du</strong> Clos vanté par Eabe<strong>la</strong>ls.<br />

Trois convives connus, sans amour, sans affaires y<br />

Discrets, qui s'iront point révéler nos mystères,<br />

Seront par mol choisis pour orner ce festin.<br />

Là, par cent mois piquants, enrants nés dans le vis,<br />

Nous donnerons Fessor k nette noble audace<br />

Qui fait sortir <strong>la</strong> Joie et qu'avoûrait Horace.<br />

Peut-être ignores-lu dans quel co<strong>la</strong> reculé<br />

l'habite dans Paris, citoyen exilé 9<br />

Et me cache aux regards <strong>du</strong> profane vuigitoê.<br />

SI tu le veux savoir, je vais le satisfaire.<br />

au bout <strong>de</strong> cette rue où ce grand cardinal,<br />

Ce prêtre conquérant, ce pré<strong>la</strong>t amiral,<br />

Laissa pour monument une triste fontaine,<br />

Qui fait dire au passant que cet hommes, en m kmànt,<br />

Qui <strong>du</strong> trône ébranlé soutint tout le farésan,<br />

I ses ordres, qu'il pouvait envoyer à l'autre bout 1<br />

Tuîemmt âem mew, ei êkiiis : Qutdplmm?

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