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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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eso<br />

(DUES DE UTTÉMTUME.<br />

charmant cpe celui qui <strong>la</strong> rend si agréable ! Le rire<br />

est, sans doute, Itosaisonnement <strong>de</strong> l'instruction<br />

tt l'antidote <strong>de</strong> l'ennui; mais il y a au théâtre plusieurs<br />

sortes <strong>de</strong> rire. Il jr a d'abord le rire qui naît<br />

Tout eofiiiBe tu fondras tu pourras te soudain :<br />

le ne m'explique point t et ce<strong>la</strong> ; c'est tout dire ;<br />

quand, tout honteux lui-même <strong>de</strong> s'oublier à te<br />

point, il sedit à part,<br />

<strong>de</strong>s méprises » <strong>de</strong>s saillies, <strong>de</strong>s facéties, et qui ne lusqn'oik <strong>la</strong> paeafoii peat-cUe faire aller!<br />

tient qu'à <strong>la</strong> gaieté; c'est le plus souvent celui <strong>de</strong><br />

Régnard. Quand le Rféneelime provincial est pris<br />

pour son frère l'officier par un créancier importun<br />

qui se dit syndic et marguillier, et qu'impatienté <strong>de</strong><br />

ses poursuites, il dit à Valentin,<br />

Lits»-mol loi couper le ses t<br />

et que Valentin répond froi<strong>de</strong>ment,<br />

et que, malgré cette réflexion si juste, il continu®,<br />

Enfin à mon amour rien ne peut s'égaler,<br />

Quelle preu?e ?e«x4o que Je t'en donne, Ingrate?<br />

Me f eos4o voir pleurer? Veui-tu que Je me bitte?<br />

Yeiu-tu que Je m'arrache un côté <strong>de</strong> cheveux?<br />

tout le mon<strong>de</strong> éc<strong>la</strong>te <strong>de</strong> rire à <strong>la</strong> vue d'une pareille<br />

folie. Mais ce n'est pas tout; <strong>la</strong> réflexion vous dit<br />

lia moment après ; Voilà pourtant à quel excès <strong>de</strong><br />

Laissez-le aller :<br />

Que feriez-Toei t monsieur, <strong>du</strong> aea d'au margulltier?<br />

<strong>la</strong> méprise et le mot font rire, et Ton dit 9 Que ce<strong>la</strong><br />

est gai! 11 y a ensuite le gros rire qu'excite <strong>la</strong> farce;<br />

Patelin, par eiemple, lorsqu'il contrefait le ma<strong>la</strong><strong>de</strong>,<br />

et que, feignant <strong>de</strong> prendre M. Guil<strong>la</strong>ume pour son<br />

apothicaire, il lui dit,<br />

délire et d'avilissement on peut su porter, quand 01<br />

est assez faible pour aimer dans un âge où il <strong>la</strong>it<br />

<strong>la</strong>isser l'amour aux jeunes gens. La leçon est importante;<br />

elle pourrait fournir un beau chapitre'<br />

<strong>de</strong> morale; mais aurait-il l'effet <strong>de</strong> 11 seèni <strong>de</strong><br />

Molière?<br />

Le sujet <strong>de</strong> l'École <strong>de</strong>s Femmm contient tme as­<br />

«Heine donna plus <strong>de</strong> ces vi<strong>la</strong>ines pilules; elles ont tre instruction non moins utile. L'auteur avait fait<br />

failli me faire rendre l'âme. »<br />

et que M. Guil<strong>la</strong>ume, toujours occupé <strong>de</strong> son af­<br />

?oir, dans F École dm MmrU9 l'impru<strong>de</strong>nce et le<br />

danger d'élever les jeunes personnes dans une confaire<br />

, répond brusquement,<br />

trainte trop rigoureuse : il fait voir ici ce qa'oa ris­<br />

« El! je fondrais qu'elles tinssent fait rendre mon que à les éle?er dans l'ignorance, et à se persua<strong>de</strong>r<br />

drtp9 »<br />

qu'en leur étant toute connaissance et toute lu­<br />

on rit, et Ton dit 9 Que ce<strong>la</strong> est bouffon ! Il y a même<br />

encore le rire qu'eieitele burlesque, tel que D. Japhet,<br />

quand il appelle son valet,<br />

Don Pascal Zapata,<br />

On Zâp&ta Pascal, car il emporta guère<br />

Que focal Mit <strong>de</strong>vant, on Pascal soit <strong>de</strong>rrière ;<br />

mière on leur donnera d'autant plus <strong>de</strong> sagesse qu'elles<br />

auront moins d'esprit. L'idée <strong>de</strong> ce système absur<strong>de</strong>,<br />

qoi est celui d'Arnolphe, se truite dans ose<br />

nouvelle <strong>de</strong> Searron, tirée <strong>de</strong> f espagnol , qui § pesr<br />

titre <strong>la</strong> Prémutkm fatffffc. Un gentilhomme grenadin,<br />

nommé B. Pèdre, est précisément dass les<br />

on rit, et Ton dit, Que ce<strong>la</strong> est fou! Je ne sais si mêmes préjugés qu<br />

je dois parler <strong>du</strong> sourire que fait venir au bord <strong>de</strong>s<br />

lèwes <strong>la</strong> finesse <strong>de</strong>s petits aperçus, tels que ceux <strong>de</strong><br />

Marivaus; car celui-là est si froid, qu'il se concilie<br />

fort bien avec le bâillement. Enfin, il y a le rire '<br />

né <strong>de</strong> cet eicellent comique qui <strong>mont</strong>re le ridicule<br />

<strong>de</strong> nos faiblesses et <strong>de</strong> nos travers, et qui fait qu'après<br />

avoir ri <strong>de</strong> bon cœur, on dit à part soi 9 Que<br />

ce<strong>la</strong> est vrai ! Ainsi, lorsqu'on voit Arnolphe, bien<br />

convaincu qu'Agnès aime Horace, faire aux pieds<br />

d'une enfant cent extravagances ; quand on l'entend<br />

<strong>la</strong> conjurer d'avoir <strong>de</strong> l'amour pour lui, lus dire,<br />

9 Arnolphe. Il fait élever salutaire<br />

dans l'imbécillité <strong>la</strong> plus complète ; il tient à propre<br />

lts mêmes propos qu f Arnolphe, et une femme <strong>de</strong>.<br />

fort bon sens les combat à peu près par les mêmei<br />

motifs que. fait faloir l'ami d'Arnolphe, l'homme<br />

raisonnable <strong>de</strong> k pièce , si ce n'est que dans Molière<br />

le pour et le contre est développé a?ee use supériorité<br />

<strong>de</strong> style et <strong>de</strong> comique dont Searron ne pesait<br />

ps approcher. Il y a pourtant dans ce <strong>de</strong>rnier us<br />

trait d'humeur et <strong>de</strong> caractère que Molière a jugé assez<br />

bon pour se l'approprier.<br />

« J'aimerais mieux $ dit te gealfliieoiiae espagnol, ®«<br />

femme <strong>la</strong>i<strong>de</strong> et qui serait fort sotte ? qu'use forte bdQe fit<br />

aurait <strong>de</strong> i*©spiit. »<br />

Mon pauvre petit «sur, ta te peu ai tu yeux.<br />

Écoute seulement ce soupir amoureux ;<br />

Vols m regard mourant, contemple ma personne, .<br />

Et quitte ce morveux, et Vamour qu'il te donne.<br />

C'est quelque sort qu'il faut qu'il ait jeté sur toi;<br />

Et tu seras ceal fols plus heureuse avec moi ;<br />

quand ce barbon jaloux va jusqu'à dire à cette même<br />

enfant, qu'il faisait trembler un moment aupara*<br />

vaut,<br />

Et, dans l'École <strong>de</strong>s Femmes, Chrysale dit:<br />

Une femme stupids est ême votre marotte 1<br />

Arnolphe répond :<br />

Tant, que J'aimerais mieux une <strong>la</strong>i<strong>de</strong> fort sotte<br />

Qu'aise femme fort eelfe mm bmmmp d'aspft.<br />

Rien n'est plus prapae à <strong>la</strong> comédie que ces sortes<br />

<strong>de</strong> personnages f en qui y s principe faux est <strong>de</strong>-

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