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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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SIÈCLE DE LOUIS XIV. — POÉSIE.<br />

te Ils dans tes liras <strong>du</strong> père; et se combattant son<br />

amour qu'à forée <strong>de</strong> ferle; tin prisée jeune, sensible,<br />

ar<strong>de</strong>nt, et pourtantfidèle à son <strong>de</strong>?oir, et n'ayant<br />

à se reprocher filtra penchant que tant <strong>de</strong> eireonstasces<br />

ren<strong>de</strong>nt excusable : quel Hfeteaa pour un<br />

grand peintre! Le <strong>de</strong>ssin existait : on te retrouve<br />

dans Campistron ; mais tes couleurs en sont presque<br />

effacées. L'ordonnance est asses sage, mais elle est<br />

petite et commune; et en outrage où Ton a tiré si<br />

peu <strong>de</strong> chose d'un fond si riche, ne <strong>la</strong>isse guère à<br />

<strong>la</strong> postérité que <strong>de</strong>s regrets, et n'est pas un titre auprès<br />

d'elle.<br />

secnes n. — Duché et <strong>la</strong> Fosse.<br />

Mous n'avons que trois tragédies <strong>de</strong> Duché , autre<br />

imitateur <strong>de</strong> Racine. Débora et Jonatkm ne raient<br />

rien <strong>du</strong> tout : il était même difficile que ces sojets,<br />

empruntés <strong>de</strong> l'Écriture, fussent propres au théâtre.<br />

Ilrsont fondés sur <strong>de</strong>s mystères <strong>de</strong> religion trop<br />

au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>s idées naturelles. L'histoire <strong>de</strong> Jonathas,<br />

condamné à mourir pour a?o!r mangé un peu<br />

<strong>de</strong> miel, a dans <strong>la</strong> Bible un sens très-respectable,<br />

mais elle est dép<strong>la</strong>cée sur <strong>la</strong> scène. L'auteur a été<br />

heureux dans Absalon. C'est unou?rage<strong>de</strong> mérite,<br />

et supérieur, par l'ensemble <strong>du</strong> style, à tout ce qu'a<br />

fait Campistron. Ce s'est pas qu'il n'y ait beaucoup<br />

à reprendre : <strong>de</strong>s allées et reatiea trop multipliées;<br />

<strong>de</strong>ux rôles <strong>de</strong> remplissage, celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> reine, femme<br />

<strong>de</strong> Ba?id, et <strong>de</strong> Thamar, fille d'Absalon ; au cinquième<br />

acte, où David n'agit point, et <strong>la</strong>isse Joab ra<strong>la</strong>ere<br />

pour lui, un récit <strong>de</strong> <strong>la</strong> mort iFAbsalon, qui fait<br />

<strong>la</strong>nguir le dénoâment : voilà les reproches qu'on<br />

peut faire à l'auteur.-Us sont compensés par <strong>de</strong>s beautés<br />

réelles. La marche <strong>de</strong>s quatre premiers actes est<br />

bien enten<strong>du</strong>e, et le trouble et le péril croissent <strong>de</strong><br />

scène en scène.'Les principaux caractères sont bien<br />

tracés. David est plus père que roi ; mais <strong>la</strong> tendresse<br />

paternelle porte arec elle son excuse, et <strong>de</strong> plus les<br />

remords d'Absalon justiient celle <strong>de</strong> David. Ce<br />

jeune prince n'est point représenté dans <strong>la</strong> pièce<br />

comme-un méchant et un pervers ; il n'en veut ni<br />

à <strong>la</strong> vie ni à <strong>la</strong> couronne <strong>de</strong> son père ; il l'aime et le<br />

respecte ; mais sa iertê*iîe peut supporter que Joab,<br />

ministre et général d'armée, abuse <strong>de</strong> son crédit<br />

pour te rendre suspect à son père, et faire désigner<br />

Adonias pour successeur <strong>de</strong> David. Les artifices et<br />

les sé<strong>du</strong>ctions d'Achîtophel ont aigri et irrité cette<br />

âme impétueuse : c'est Aehitophel qui est le vrif<br />

coupable, et dont l'ambition se sert habilement <strong>de</strong>s<br />

passions <strong>du</strong> Sis pour le porter à <strong>la</strong> révolte contre<br />

son père, et les perdre l'un par l'autre. Mais le rôle<br />

le mieux fait et te plus théâtral y c'est eeitii <strong>de</strong> Tharès,<br />

femme d'Absalon : unie à son époux par l'amour<br />

le plus tendre, elle est venue, avec sa ilie Thamar,<br />

«17<br />

te trouver dans le camp <strong>de</strong> David; elle se sert <strong>de</strong><br />

l'empire qu'elle a sur lui, pur lui arracher l'aveu<br />

<strong>de</strong>s complots qu'il a formés. Amasa, l'instrument<br />

et le complice <strong>de</strong>s projets d'Achîtophel, a fait révolter<br />

les Hébreux et forcé David <strong>de</strong> sortir <strong>de</strong> Jérusalem.<br />

Ce roi, suivi <strong>de</strong> ce qui lui reste <strong>de</strong> fidèles sujets,<br />

est campé sous les murs <strong>de</strong> Manhaïm. Âmaaa<br />

s'avance contre lui avec une armée <strong>de</strong> rebelles. Cependant<br />

Absalon et Aehitophel, dont les projets sont<br />

encore ignorés <strong>du</strong> roi, sont <strong>de</strong>meurés près <strong>de</strong> lui ;<br />

mais ils n'atten<strong>de</strong>nt que <strong>la</strong> nuit pour foire éc<strong>la</strong>ter leur<br />

intelligence avec ses ennemis. Au signal convenu,<br />

tous <strong>de</strong>ux doivent se joindre aux troupes cf Amas;<br />

et Séba, commandant <strong>de</strong> <strong>la</strong> tribu d'Éphraïm 9 doit<br />

<strong>la</strong> faire soulever. Absalon est violemment combattu<br />

par <strong>de</strong> trop justes remords, qu'il ne dissimule pas<br />

même à Aehitophel; mais cet adroit scélérat fa su<br />

engager si avant, qu'il ne peut reculer sans se perdre;<br />

et l'idée <strong>de</strong> voir son frère Adonias assuré <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> succession au trône remporte sur ses remords,<br />

et sur les reproches et les prières <strong>de</strong> son épouse.<br />

Tharès, qui ne peut ni accuser son mari, ni <strong>la</strong>isser<br />

David exposé au danger qui le menace, est dans une<br />

situation d'autant plus cruelle, qu'étant fille <strong>de</strong>Saû!,<br />

ancien ennemi <strong>du</strong> roi, elle est suspecte à <strong>la</strong> reine,<br />

et soupçonnée <strong>de</strong> favoriser secrètement <strong>la</strong> révolte.<br />

Elle prend un parti héroïque, le seul qu'elle croit<br />

capable d'enchafner les résolutions et les démarches<br />

d'Absalon. Mais pour bien juger cette scène, il faut<br />

l'entendre, malgré ce qui reste à désirer <strong>du</strong> côté <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> versification :<br />

navra.<br />

Je vous cherche f Absalon : notre péril augmente.<br />

Em insolent! vainqueurs préviennent notre attenta.<br />

Zamri m'avaitliatté que, lents à s*avan€ert<br />

Au <strong>de</strong>là <strong>du</strong> Jourdain Ils craignaient <strong>de</strong> passer.<br />

Il s'est trompé : leur nombre a redoublé leur rage;<br />

Ils viennent achev er leur sacrilège ouvrage.<br />

Mais, loin d'être saisis d'une indigne terreur,<br />

Apprêtons-nous, mon lis» à punir leur fureur.<br />

Nous combattrons an nom <strong>du</strong> maître <strong>de</strong> <strong>la</strong> terre,<br />

Du Dieu qui <strong>de</strong>vant loi fait marcher le tonnerre,<br />

Pour qui tons les mortels qu'embrasse l'univers<br />

* Sont comme <strong>la</strong> pousalère éparse dans les airs.<br />

Je ne vous dirai point, et mon eceur ne peut arabe.<br />

Ce que l'on a semé pour ternir votre gloire.<br />

Amasa veut ravir le sceptre <strong>de</strong> son roi :<br />

Mais que mon propre fils soit armé eostra mol I<br />

TSÂEÈS.<br />

Et mol, Je crois, seigneur, ne <strong>de</strong>voir point vous tain<br />

Que ces bruits sont peut-être un avis salutaire.<br />

Je sais T Je vols quel est <strong>la</strong>'coeur <strong>de</strong> mon époux ;<br />

Mais sait-on s'il û f est point <strong>de</strong> traître parai nous?<br />

Sait-on si dans ce camp quelque secret coupable<br />

N'a point, pour se cacher, divulgué cette fable"?<br />

M'en croirei-vous, seigneur? Qu'un serment solennel<br />

Fasse trembler ici quiconque est criminel !<br />

Le ciel, votre péril , ma gloire Intéressée 9<br />

De ce Juste projet m'Inspirent <strong>la</strong> pensée.<br />

Attestez P&ternel qu'avant <strong>la</strong> in <strong>du</strong> Jour,<br />

SI <strong>de</strong>s trattnt cachés, par un Juste retour»

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