23.02.2013 Views

la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

NOTICE SUE LA HARPE.<br />

pérées par les nombreuses critiques qui es parurent,<br />

et auxquelles il répondit avec ce ton-<strong>de</strong> supériorité<br />

dédaigneuse foi dès lors lui attira tant d'ennemis.<br />

Résolu d'imposer silence à ses détracteurs f il pour-<br />

'suittt <strong>la</strong> carrière do théâtre, où il ne voyait désormais<br />

que <strong>de</strong>s <strong>la</strong>uriers faciles à cueillir, et lit jouer<br />

TimoMon le 1 er août 1764; mais cette secon<strong>de</strong><br />

composition, loin d'être, accueillie comme l'avait<br />

été <strong>la</strong> première , disparut dès <strong>la</strong> quatrième représentation;<br />

et PkaramôMÉ, qu'il donna l'année suivante<br />

, eut encore moins <strong>de</strong> succès. En vain <strong>la</strong><br />

Jlerpe espéra se relever <strong>de</strong> cette double chute eu<br />

refaisant le Gmîam fFasa <strong>de</strong>Piron; il ne recueillit<br />

<strong>de</strong> sa nonvelîe pièce, jouée le 3 mars 1766, que<br />

les murmures <strong>du</strong> parterre et les caustiques épigrammes<br />

<strong>de</strong> -son rival.<br />

Ces revers multipliés mettaient le comble à <strong>la</strong><br />

détresse <strong>du</strong> jeune auteur, qui 9 s'ayant d'autre ressource<br />

que son talent t -.s'était marié presque à son<br />

début dans <strong>la</strong> carrière <strong>de</strong>s lettres. 11 al<strong>la</strong> puiser <strong>de</strong>s<br />

conso<strong>la</strong>tions auprès <strong>de</strong> Yo!taire, avec lequel il entretenait<br />

<strong>de</strong>puis longtemps une correspondance<br />

suivie, et <strong>de</strong>meura environ nn an à Femey, avec<br />

sa femme, qui, douée d'un très-bel organe et d'un<br />

extérieur agréable, y jouait, ainsi que lui, <strong>la</strong> comédie.<br />

Chabanoe, l'un <strong>de</strong>s -acteurs, raconte que<br />

<strong>la</strong> Harpe, dominé par son penchant irrésistible<br />

pour <strong>la</strong> critique f se permettait souvent <strong>de</strong>s changements<br />

dans les rêies dont il était chargé, et que<br />

lorsque l'on s'étonnait <strong>de</strong> <strong>la</strong> patience que l'irascible<br />

vieil<strong>la</strong>rd opposait aux critiques d'un jeune homme<br />

opiniâtre, il répondait : « 11 aime ma personne et<br />

nes«uvniges. »<br />

Toujours en butte à l'inimitié <strong>de</strong>s hommes dont<br />

i avait irrité <strong>la</strong> censure par ses orgueilleux dédains,<br />

ta Harpe était à peine <strong>de</strong> retour à Paris, lorsque<br />

<strong>la</strong> Gazette d'Utrecki annonça qu'il avait soustrait<br />

plusieurs manuscrits <strong>du</strong> cabinet <strong>de</strong> Voltaire f et que<br />

cet abus <strong>de</strong> ooniance l'avait fait bannir <strong>de</strong> Ferney.<br />

Voltaire donna au gasetier un démenti formel ; et<br />

si quelques-unes <strong>de</strong> ses lettres semblent annoncer<br />

qu'il ne croyait pas à l'innocence <strong>de</strong> l'accusé, os<br />

ne peut attribuer son <strong>la</strong>ngage qu'aui rapports calomnieux<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> malveil<strong>la</strong>nce, qu'il ne prit pas <strong>la</strong><br />

peine <strong>de</strong> vérifier.<br />

Malgré le peu d'encouragements donné à ses<br />

<strong>de</strong>rnières compositions dramatiques, <strong>la</strong> Harpe<br />

n'avait pas renoncé à <strong>la</strong> carrière <strong>du</strong> théâtre, et y<br />

rentra en 1716, par<strong>la</strong> tragédie <strong>de</strong> Memteoff, qui<br />

.fut jouée à <strong>la</strong> cour, et lui valut une pension <strong>de</strong><br />

douze cents livres ,*4ont avait joui <strong>de</strong>Belloy. Il it<br />

ensuite représenter successivement les BarmécMes<br />

(1718), les Mmmes et lemmm <strong>de</strong> Napks (1783),<br />

puis Corio<strong>la</strong>n (1184), Piratée (1186), etenin,<br />

en (1787), PkMmtète, heureuse imitation <strong>de</strong> Sophocle,<br />

qui* ainsi que W^mrwkktt CorMan, est<br />

restée au théâtre» On lui'doit encore tes Muses ri-<br />

à ki Nouvelle salle, ou les Audiences <strong>de</strong> Hmtte<br />

(1782), et le drame <strong>de</strong> Méimmie, ou les Fmœ prêts<br />

9 qui s'a été joué qu'en 1793, et qu'il retira <strong>du</strong><br />

théâtre un an avant sa mort, après y avoir <strong>la</strong>it <strong>de</strong>s<br />

corrections.<br />

Dans l'intervalle que lui <strong>la</strong>issaient ses compositions<br />

dramatiques, <strong>la</strong> Harpe s*exerçait dans le genre <strong>de</strong><br />

l'éloquence, et, avant d'entrer à l'Académie, où ii<br />

fut reçu en 1776, il en avait obtenu huit fois les<br />

palmes annuelles. H y remporta aussi <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong><br />

vers. En général, le plus grand mérite <strong>de</strong> ses poésies,<br />

c'est <strong>la</strong> correction <strong>du</strong> style et <strong>la</strong> pureté <strong>du</strong><br />

goût ; il manque presque toujours <strong>de</strong> feu, d'invention],<br />

et <strong>de</strong> coloris. Nous se parlons ici que pour<br />

mémoire <strong>de</strong> son abrégé <strong>de</strong> f Histoire générale <strong>de</strong>s<br />

Foymges <strong>de</strong> l'abbé Prévost : ce travail ne fut guère<br />

<strong>de</strong> sa part qu'une spécu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> librairie, qui s'ajoute<br />

ries à sa réputation eomme littérateur. La<br />

tournure d'esprit <strong>de</strong> <strong>la</strong> Harpe le portant à disserter,<br />

un attrait <strong>de</strong> prédilection le ramenait sans cesse<br />

vers l'épiseuse profession <strong>de</strong> journaliste. Pendant<br />

quarante ans il enrichit diverses feuilles périodiques,<br />

et particulièrement le Mercure <strong>de</strong> Framœ,<br />

d'articles où régnent les principes conservateurs <strong>du</strong><br />

bon goût, loraqu'aucun motif <strong>de</strong> partialité ne régare,<br />

et qu'il croit <strong>de</strong>voir adoucir l'humeur dénigrante<br />

qui semble lui être naturelle. Il traitait si<br />

ru<strong>de</strong>ment <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s écrivais» soumis à sa cessure,<br />

que d'Alembert lui appliqua un jour p<strong>la</strong>isamment<br />

ce vers burlesque :<br />

Gtlie a eele <strong>de</strong> bon, f osai U frappe, U assomme.<br />

Au moyen <strong>de</strong> ses pensions et <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it <strong>de</strong> ses<br />

ouvrages, <strong>la</strong> Harpe, qui avait obtenu en 1786 <strong>la</strong><br />

chaire <strong>de</strong> <strong>littérature</strong> au Lycée, se trouvait dans<br />

une sorte d'opulence pour us homme <strong>de</strong> lettres,<br />

lorsque <strong>la</strong> révolution française éc<strong>la</strong>ta. Partisan <strong>de</strong>s<br />

nouvelles réformes, dont il se prévoyait pas les<br />

suites déplorables, il consigna ses sentiments dans<br />

<strong>la</strong> partie littéraire <strong>du</strong> Mercure, qui, à raison <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

couleur que Mallet-Dupan prêtait à <strong>la</strong> partie politique<br />

et <strong>du</strong> talent trèp-remarquable <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux rédacteurs<br />

, présentait sous <strong>la</strong> même couverture us centrasse<br />

estrêmenicnt piquant, et répondait ainsi aux<br />

<strong>de</strong>ux opinions les plus diamétralement opposées qui<br />

partageaient alors <strong>la</strong> France. Ce lut surtout dans<br />

ses leçons <strong>de</strong> <strong>littérature</strong> au Lycée que <strong>la</strong> Harpe déposa<br />

les preuves irrécusables <strong>de</strong> sou entt»nsiasnie<br />

pour <strong>la</strong> révolution. Tant <strong>de</strong> sacriiecs faîte à <strong>de</strong>s<br />

opiuious que plus tard il <strong>de</strong>vait attaquer si vivement<br />

se purent le sauver <strong>de</strong> <strong>la</strong> proscription'; il fut<br />

emprisonné, menacé <strong>de</strong> <strong>la</strong> mort, et ce fat alors qu'il<br />

se réfugia dans le sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> religion, asile le plus<br />

sûr <strong>de</strong> l'infortune.<br />

Ren<strong>du</strong> à <strong>la</strong> liberté au 18 brumaire, il ne craignit<br />

point d'avouer publiquement sa conversion, et reparut<br />

avec un nouvel éc<strong>la</strong>t dans <strong>la</strong> chaire <strong>du</strong> Ly­<br />

JMUS , on t Apothéose<strong>de</strong> FoUaire (1779), MûMêre cée, , où sa première leçon fut une espèce d'aman<strong>de</strong>

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!