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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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SIÈCLE DE LOUIS HV. — POÉSIE.<br />

digne;, c'est <strong>de</strong> lui <strong>de</strong>rnier sur le théâtre les effets<br />

tragiques qu'il n f a eus que trop sou?eut es réalité;<br />

c f €ft <strong>de</strong> substituer aux froi<strong>de</strong>urs <strong>de</strong> <strong>la</strong> ga<strong>la</strong>nterie<br />

fulgaire toute l'énergie <strong>de</strong> <strong>la</strong> pssion. Get<br />

art, créé par Racine , et porté encore plus loin par<br />

Voltaire, est-il indigne <strong>de</strong> Melpomène, quand il,<br />

agrandit sou empire et augmente sa puissance?<br />

nous met-il au-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong>s anciens quand il nous<br />

fournit <strong>de</strong>s beautés qu'ils n f 691<br />

premier <strong>de</strong> très-belles choses, on a raison. Mate<br />

s'ensuit-il qu'il y ait plus <strong>de</strong> création dans ses ouvrages<br />

que <strong>du</strong>s ceux <strong>de</strong> Racine? Ce l'est pas, ce<br />

me semble, une conséquence nécessaire. On ne pot<br />

pas dire <strong>de</strong> lui qu'il a fait Racine, comme on a dit<br />

qu'Homère avait fait ¥irgile : Virgile a idèlement<br />

suivi les traces d'Homère; Racine a suivi une route<br />

toutedifférente <strong>de</strong> celle <strong>de</strong> Corneille.—Mais celui-ci<br />

oet pas connues ? Si ce<strong>la</strong> a ouvert le chemin. — Oui, il a eu l'avantage <strong>de</strong><br />

pou?ail faire une question, on <strong>la</strong> trancherait Meitêt venir le premier. Mais, pour être sûr que Racine n'es<br />

par uo principe incontestable : Toute imitation <strong>de</strong> eût pas fait autant, il faudrait prouver qu'il n'y a<br />

<strong>la</strong> nature, qui est vraie en elle-même, intéressante pas <strong>la</strong> même force d'invention dans ses ouvrages ;<br />

par ses effets, et susceptible <strong>de</strong> couleurs nobles, et, en revenant à cette comparaison, l'examen ne<br />

est <strong>de</strong> l'essence <strong>de</strong>s beaux-arts; <strong>la</strong> peinture d* l'a­ sera pas à son désavantage. Ceui qui lui refusent<br />

mour réunit tous ces caractères : donc elle n'est le génie ( et il y a encore <strong>de</strong> ces gens-là ) répètent fort<br />

point étrangère à <strong>la</strong> tragédie.<br />

légèrement qu'il n'a fait qu'imiter les Gras. A les<br />

Cette peinture a été un <strong>de</strong>s mérites propres à entendre f on dirait que Corneille a tiré tout <strong>de</strong> son<br />

Racine s elle a?ait fourni à Corneille <strong>de</strong>s tableaux propre fonds. Voyons les faits. Le CM et EérmeMm<br />

intéressants dans le CM et dans P@iymteie : partout sont aux Espagnols. La belle scène <strong>du</strong> cinquième<br />

ailleurs elle est ches lui froi<strong>de</strong> et fausse. Ceux <strong>de</strong> acte <strong>de</strong> Cimm est tout entière dans Sénèque. Il lui<br />

Racine sont toujours irais , toujours prfeits dans reste donc en propre les trois premiers actes <strong>de</strong>s<br />

les convenances, touchants ou terribles dans les Moracm, P^mcêet Powipée, Mod&gme, et Nk®~<br />

effets. Le rôle <strong>de</strong> Phèdre est bien plus fortement mêée* Jnér@wmqme9 MrMmnmàem, Smjmmi, Jfl-<br />

tracé qu'il ne l'est dans Euripi<strong>de</strong> : ceux <strong>de</strong> Roxane ftrfcfafe, et AtkaMêf sont absolument à Racine.<br />

et dUermione ont tous les caractères <strong>de</strong> l'amour Je ne parle pas <strong>de</strong> Bérèdœ; ce n'est qu'un ouvrage<br />

quand il est éminemment tragique, ses emporte­ enchanteur, qui n'est pas une tragédie : mais aussi<br />

ments, ses crimes, ses remords. Si les personnages Nieewié<strong>de</strong> est-il une tragédie, ou bien une comédie<br />

secondaires <strong>de</strong> ses pièces, Iphigénie, ÉriphïSe, Ari­ héroïque? Dans Phèdre même, et dans Ipkigémiê,<br />

<strong>de</strong>, Monime, Bérénice, n'ont pas <strong>la</strong> même force, il s'en faut bien que les plus gran<strong>de</strong>s beautés soient<br />

ils n'ont ps moins <strong>de</strong> vérité ; ils sont ce qu'ils doi­ prises aux Grecs : ce qu'il y a <strong>de</strong> plus beau dans k<br />

vent être : s'ils ne constituent ps <strong>la</strong> tragédie, ils CM, dans Hêmeiim et dans Cimma, est d'emprunt.<br />

ne <strong>la</strong> déparent .point. Je ne connais qu'Atali<strong>de</strong> et Maintenant, fal<strong>la</strong>it-il un talent plus original, plus<br />

Bajaset dont le <strong>la</strong>ngage paraisse formpr une sorte inventeur, pour faire les Mwmm que pur itlrt<br />

<strong>de</strong> disparate dans <strong>la</strong> pièce où ils sont p<strong>la</strong>cés; encore Jndr@maqme9 ou pour Polyencleque ^ùmJtàaMef<br />

le charme <strong>du</strong> style et <strong>la</strong> délicatesse <strong>de</strong>s sentiments Ceux qui trancheraient sur cette question auraient<br />

leur ont-ils obtenu grâce, s'ils se les ont ps justi­ beaucoup <strong>de</strong> confiance : quant à moi, j'en suis trèsfiés.<br />

Voltaire a relevé le premier l'absur<strong>de</strong> injustice éloigné; et je me contenterai d'observer <strong>la</strong> diffé­<br />

<strong>du</strong> préjugé qui imputait à Racine d'avoir éner?é <strong>la</strong> rence <strong>de</strong> caractère et d'effet qui se trouve entre les<br />

tragédie en <strong>la</strong> livrant à l'amour. Il a dé<strong>mont</strong>ré que pro<strong>du</strong>ctions <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux grandi hommes.<br />

c'était Corneille qui l'avait affadie par <strong>la</strong> ga<strong>la</strong>nterie, Je crois voir dans tous les <strong>de</strong>ux <strong>la</strong> même force<br />

en même temps qu'il f élevait dans d'autres prîtes <strong>de</strong> conception : mais l'un, dans ses compositions,<br />

à <strong>la</strong> pins gran<strong>de</strong> hauteur» La foule le suivit dans a plus consulté <strong>la</strong> nature <strong>de</strong> son talent; f autre,<br />

ses erreurs, sans l'imiter dans ses beautés. Le seul celle <strong>de</strong> <strong>la</strong> tragédie. Le premier, naturellement porté<br />

Racine, au moment où il fut lui-même, s'éloigna au grand, a subordonné Fart à son génie; il Ta<br />

également <strong>de</strong>s unes et <strong>de</strong>s autres. 11 ne commit établi sur un ressort qu'il maniait supérieurementt<br />

point les mêmes fautes, et trouva <strong>de</strong>s beautés dif­ l<br />

férentes. U fut dans le genre qu'il choisit autant<br />

au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> Corneille que <strong>de</strong> tous les autres poètes<br />

dramatiques.<br />

On a dit que Corneille avait un esprit plus créateur<br />

: l'a-t-on bien prouvé ? en s'expliquant sur le<br />

mot , on pourra douter <strong>du</strong> fait Si l'on veut dire qu'il<br />

a tiré <strong>la</strong> scène française <strong>du</strong> chaos, et qu'il a fait le<br />

f admîratiûn. L'autre, plus souple et plus Oexible,<br />

a vu dans <strong>la</strong> terreur et <strong>la</strong> pitié les ressorts natalsreis<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> tragédie, et a in y appliquer toutes les<br />

ressources <strong>de</strong> son esprit. Aussi le premier n f a-t-il<br />

guère employé <strong>la</strong> terreur que dans le cinquième<br />

acte <strong>de</strong> Rmh§mwf et <strong>la</strong> pitié que dans kCîéêt dans<br />

les scènes <strong>de</strong> Sévère et <strong>de</strong> Pauline. L'autre, dans<br />

toutes ses pièces, a tiré <strong>de</strong>s 9Êm plus m moins

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