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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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SIÈCLi; DE LOUIS XIV.' — POÉSIE.<br />

d'autant plus puissant qu'il m se <strong>mont</strong>re jamais s ne<br />

nous permettent pas <strong>de</strong> voir autre chose dans ce<br />

dénoûment que l'accomplissement <strong>de</strong>s désirs <strong>du</strong><br />

spectateur et <strong>la</strong> in <strong>de</strong> toutes ses craintes. Quel speetaele<br />

m àétmûmenî présente 1 Gomme il paraît en<br />

tout l'ouvrage <strong>du</strong> ciel ! A peine Abner est sorti t que<br />

Joad s'écrie ?<br />

€raul Dira! voici ton heurt : on t'amène ta prête.<br />

Et Josabeth :<br />

Poissant maître <strong>de</strong>s déni t<br />

Remets-lui le ban<strong>de</strong>au dont ta mmrh ses yeut t<br />

Lorsque, lui dérobant tout le fruit <strong>de</strong> ion crime,<br />

Ta eacaas dans mou sein cette tendre ¥ictime.<br />

JOAD,<br />

•cas, enfants, préparez un frêne pour lots ;<br />

Qui! s'avance suivi <strong>de</strong> nos sacrés soldats.<br />

Faites Tenir ainsi sa fidèle nourrice.<br />

Princesse, et <strong>de</strong> vos pleurs que <strong>la</strong> tonne tarisse.<br />

Roi f je eroii qu'à vos VœUX cet espoir est permis ;<br />

Yeoei voir à vos pieds ternit» vos ennemis.<br />

Celle dont <strong>la</strong> foreur poursuivit votre enfance .<br />

Vers ees lleui à grands pas pour vous perdre s'avasse;<br />

Mais ne <strong>la</strong> craignez point; soagei qu'autour d@ vous<br />

L'ange eitenaiaalear est <strong>de</strong>lwui mm nous :<br />

Montez su votre troue...*<br />

Quoi <strong>de</strong> plus intéressant que <strong>de</strong> p<strong>la</strong>cer sur le trône<br />

m jeune roi, au moment même où sa plus mortelle<br />

ennemie s'approche 1 Que cette situation est théâtrale<br />

1 que Joad parait imposant lorsqu'il dit :<br />

Voilà ton roi, ton ils, le Ils ffOchos<strong>la</strong>s.<br />

f ea# les ? et TOUS , Abner, reconaaiiiei lots.<br />

Des trésors <strong>de</strong> DtvM, jroilà ee qui mm resta<br />

Soldats <strong>du</strong> Mm vivant, défend» votre roi<br />

Depuis le cinquième acte <strong>de</strong> Modogum, on n'avait<br />

point mis sur <strong>la</strong> scène une plus gran<strong>de</strong> action,<br />

un tableau plus frappant.<br />

Bleu <strong>de</strong>s Juifs, tu remportes S<br />

s'écrie Athalie; et ee mot énergique contient toute<br />

<strong>la</strong> substance <strong>de</strong> <strong>la</strong> pièce. Les quatre <strong>de</strong>rniers fers<br />

en contiennent toute <strong>la</strong> morale.<br />

Par cette!» terrible, et <strong>du</strong>e à ses forfaits,<br />

Apprenés, roi <strong>de</strong>s faits, et n'oublfci jamais<br />

Que les rois dans le ciel aat aa juge sévère,<br />

LlBWMxaca an vengeur, et fcrphelln un père.<br />

C'est en effet le résultat <strong>de</strong> tout ce qu'on a vu et<br />

enten<strong>du</strong> pendant cinq actes 9 et l'on ne pouvait terminer<br />

plus dignement un ouvrage où <strong>la</strong> tragédie a<br />

pru dans toute sa majesté.<br />

J'oserai avancer pour <strong>de</strong>rnier résultat qu'Mkmiie,<br />

bien loin <strong>de</strong> blesser <strong>la</strong> morale, <strong>mont</strong>re <strong>la</strong> religion<br />

dans son plus beau jour, protectrice <strong>de</strong> l'innocence<br />

et <strong>de</strong> <strong>la</strong> faiblesse, et vengeresse <strong>du</strong> crime; comme<br />

Mokùmet <strong>mont</strong>re le fanatisme tel qu'il est , <strong>de</strong>structif<br />

<strong>de</strong> toute humanité, et principe <strong>de</strong> tous les forfaits.<br />

Je remets à parler <strong>de</strong>s chœurs ê'Estker et i f tk®Mê9 <strong>de</strong>s PMémrsf et <strong>de</strong> quelques autres pro<strong>du</strong>ctions<br />

, dans un résumé général sur Corneille et Racine<br />

, où j'examinerai, entre autres choses , combien<br />

ce <strong>de</strong>rnier joignit <strong>de</strong> talents différents à celui <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

tragédie.<br />

On convient aujounhii assez généralement que<br />

jamais le talent <strong>de</strong> Racine ne s'était élevé si haut t<br />

et malheureusement on sait que jamais il ne fut plus<br />

méconnu. Ce ne fut pas 9 comme à Phèdre, uneinjustice<br />

passagère et bientôt réparée v ce fut un aveuglement<br />

universel et <strong>du</strong>rable, et les yeux <strong>du</strong> public<br />

ne s'ouvrirent que longtemps après que ceux <strong>de</strong> Racine<br />

furent fermés. On <strong>de</strong>man<strong>de</strong> quelquefois avec<br />

surprise comment on put se méprendre à ce point,<br />

pendant plus <strong>de</strong> vingt ans, sur un ouvrage d'une<br />

beauté unique. Ce<strong>la</strong> paraît d'abord inconcevable; cependant,<br />

lorsqu'on y réfléchît , <strong>de</strong>ux causas réunies<br />

peuvent en rendre raison : <strong>la</strong> nature même <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

pièce , et le malheur qu'elle eut <strong>de</strong> ne pas être représentée.<br />

AlhoMe était une pro<strong>du</strong>ction absolument<br />

originale f et qui ne ressemb<strong>la</strong>it à rien <strong>de</strong> ce que Ton<br />

connaissait. Quand les créations <strong>du</strong> génie déconcertent<br />

toutes les idées reçues, il commence par êtar<br />

aux hommes <strong>la</strong> mesure <strong>la</strong> plus ordinaire <strong>de</strong> leurs jugements,<br />

<strong>la</strong> comparaison. En effet, à quoi comparer<br />

ee qui ne se rapproche <strong>de</strong> rien ? 11 ne reste d'autre<br />

règle que le sentiment : mais dans là poésie dramatique<br />

, le sentiment ne peut guère prononcer qu'au ,<br />

théâtre 9 et JtkoMe ne fut pas jouée. Si c'eût été un<br />

<strong>de</strong> ces sujets qui ont un grand intérêt <strong>de</strong> passion, et<br />

qui ouvrent une source abondante <strong>de</strong> <strong>la</strong>rmes, ce<br />

mérite, I <strong>la</strong> portée <strong>de</strong> tout le mon<strong>de</strong>, eût pu- être<br />

senti, même à <strong>la</strong> lecture; mais ce n'est pas celui<br />

à'AtkoMe. Il fal<strong>la</strong>it qu'elle fût p<strong>la</strong>cée dans son cadre<br />

pour que <strong>la</strong> multitu<strong>de</strong> sentit que ce tableau religieux<br />

pouvait être touchant; et les oonnaineun<br />

mêmes ne pouvaient voir que sur <strong>la</strong> scène tout ce qu'il<br />

a d'auguste et d'admirable. Arnauld, qui aimait Racine,<br />

et qoi estimait MkaMe, <strong>la</strong> p<strong>la</strong>çait pourtant au<strong>de</strong>ssous<br />

à'Esiker, à qui elle est si supérieure. Le<br />

grand succès qu'Esiker avait eu à Saint-Cyr nuisait<br />

encore à MkoUe : soit que ce succès eût irrité les ennemis<br />

<strong>de</strong> Racine, soit qu'un scrupule réel fit parler<br />

ceux qui trouvaient peu convenable que <strong>de</strong> jeunes<br />

personnes se <strong>mont</strong>rassent sur <strong>la</strong> scène aux yeux <strong>de</strong><br />

toute <strong>la</strong> cour, on a<strong>la</strong>rma <strong>la</strong> piété <strong>de</strong> madame <strong>de</strong><br />

Maintenon y et <strong>la</strong> pièce qu'elle avait <strong>de</strong>mandée à l'auteur<br />

ne fut pas représentée. On proita <strong>de</strong>cetta circonstance<br />

pour le blâmer d'avoir fait une secon<strong>de</strong><br />

tentative <strong>de</strong> ce genre : on prétendit que ees sortes<br />

<strong>de</strong> ehoses ne réussissaient pas <strong>de</strong>ux fois «. PeffonM<br />

J- * Vojei les XfUrsi rft madame d$ 8'oêanê*<br />

IS7

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