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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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f«#i Aaeine était capable 9 011 serait surpris <strong>de</strong> lire<br />

nree tant <strong>de</strong> p<strong>la</strong>isir, somme outrage <strong>de</strong> poésie f ce<br />

qui est si défactueui comme outrage dramatique.<br />

Le style d'Esther est enchanteur : c'est là que Eteint<br />

commence à tirer <strong>de</strong> l'Écriture sainte le même<br />

parti qu'il a?ait tiré <strong>de</strong>s poètes grées. Il s'était pénétré<br />

<strong>de</strong> l'esprit <strong>de</strong>s litres saints, et en fondit <strong>la</strong><br />

substance dans Esther et dans AÈkaMê. L'usage<br />

qu'il .en It frappe d'autant plus les eoneaisseu»,<br />

que transporter dans notre poésie les beautés <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> Bîbk et <strong>de</strong>s prophètes était tout autrement difficile<br />

que <strong>de</strong> s'approprier celles d'Homère et d'Euripi<strong>de</strong>.<br />

U fal<strong>la</strong>it un goât aussi sûr que le sien, et<br />

une âocution aussi flexible, pour que ces beautés<br />

qu'il apportait dans notre <strong>la</strong>ngue n'y parussent pas<br />

trop étrangères. Combien, au contraire9 elles y paraissent<br />

naturellêap Élise 9 parente d'Esther et compagne<br />

<strong>de</strong> son enfance, lui raconte f dans <strong>la</strong> première<br />

scène y comment elle est feaue <strong>la</strong> trouter à <strong>la</strong> cour<br />

do roi <strong>de</strong> Perse.<br />

As brait <strong>de</strong> Yotro mort f Justement éplorée,<br />

Da reste <strong>de</strong>s kwmsÈm Je vi¥tls séf arée,<br />

Et <strong>de</strong> mes tristes Jours n'attendais que <strong>la</strong> in,<br />

Quand tout à coup, madame, un prophète civ<strong>la</strong> :<br />

Cest pldiref trop longtemps mie mort qui f abuse ;<br />

« Lève-toi, m'a-t-tl dit, prends ton chemin vers Suie.<br />

« Là ta Terras d'Esther <strong>la</strong> pompe et les honneurs,<br />

« Et sac le Irène assis le sujet <strong>de</strong> tes pleurs.<br />

« <strong>la</strong>ssure, aJoat»4-ll, tes tribus a<strong>la</strong>rmées :<br />

« Sloe, le Jour approche où le Dieu <strong>de</strong>s années<br />

« Va <strong>de</strong> son bras puissant faire éc<strong>la</strong>ter rappel 9<br />

« Et te cri die son peuple est <strong>mont</strong>é Jusqu'à loi.<br />

Il dit : et mol <strong>de</strong> Joie et d'horreur pénétrée,<br />

le <strong>cours</strong>. De ce pa<strong>la</strong>is fat su trouver Feutrée.<br />

O spectacle 16 triomphe admirable à mes yeux 1<br />

Digne es effet <strong>du</strong> bras qui sauva nos aïeux I<br />

Le ier Assuérus couronne sa captive,<br />

Et te Persan superbe est au .pieds d'usé Juive.<br />

On croit entendre le <strong>la</strong>ngage <strong>de</strong>s prophètes y et<br />

c'est une confi<strong>de</strong>nte qui parle; et le ton, tout élevé<br />

qu'il est, parait naturel. C'est qu'une illusion soutenue<br />

TOUS transporte ait lieu <strong>de</strong> <strong>la</strong> scène, qu'il n'y a<br />

pas as mot qui sorte <strong>de</strong> l'usité <strong>de</strong> ton et qui eu rappelle<br />

tts autre. Le frai poète est <strong>de</strong> tous les pays :<br />

Racine est Grec avec Andromaque et Iphigéoie,<br />

Romain avec Burrhus et Agrippise, Turc a?ee<br />

Roiaoe et Âcomat 9 Juif a?ec Esther et Athalie.<br />

Quel coloris et quel intérêt dans le tableau que<br />

trace Esther, d'après l'Écriture 9 <strong>de</strong> ce con<strong>cours</strong> <strong>de</strong>s<br />

plus belles femmes <strong>de</strong> l'Asie, parmi lesquelles As*<br />

sueras défait choisir une épouse!<br />

De rinèe à Flelfeapont eee eselnras eofurorait ;<br />

Les filles <strong>de</strong> l'Egypte à Sue comparurent ;<br />

Cales même <strong>de</strong> Parthe et <strong>du</strong> Scythe Indompté<br />

T briguèrent le sceptre offert à Sa beauté.<br />

On n'élevait alors, solitaire e| cachée,<br />

Sous les yeux ripants ém sage Mardwfaée.<br />

Te sais combien Je dote à ses heureux se<strong>cours</strong><br />

La mort m'avait eesi les aatenrs <strong>de</strong> met Jours;<br />

Mali M, voyant m moi <strong>la</strong> taie <strong>de</strong> son Mre f<br />

SIÈCLE DE LOUIS XIV. — POÉSIE, mi<br />

Me tint Heu, cher lise, et it pire et <strong>de</strong> mère.<br />

Bu triste état <strong>de</strong>* Inits Jour et nuit agité,<br />

n me Un <strong>du</strong> sein <strong>de</strong> non cneecelté;<br />

Et far me» faillie» nains fondant leur délivrance s<br />

H me It iase empire accepter Peapérance,<br />

A ses <strong>de</strong>eeetoa secrets, tremb<strong>la</strong>nte, j'obéis;<br />

le vins; mais Je cachai ma née et mon pays,<br />

Qui pourrait cependant f exprimer tes cabales<br />

Que formait es ees lieux ce peuple <strong>de</strong> rivales, '<br />

Qui toutes f ilspatant na si grand intérêt ,<br />

Des yeux i^àssuérns attendaient leur arrêt?<br />

Chacune avait sa brigue et <strong>de</strong> plissants saffemges : •<br />

L'une t #»a sang fameux ventait les avantages,;<br />

L'autre, powr se parer <strong>de</strong> superbes atours t<br />

Des plut adrattes maint empruntait te secourt;<br />

Et melf pour toute brigue et pour artifice.<br />

De mm <strong>la</strong>rmes au ciel J'offrais le sacrifiée.<br />

Suie, os m'annonça l'ordre d'Assuéras :<br />

Devant oa 1er monarque, Ëllse.» Je parus.<br />

Dieu tieni le cœur <strong>de</strong>s rois entre ses mains puissantes;<br />

11 fait que tout prospère aux âmes Insomnies,<br />

Tandis qu'en ses projets rerspaitleti» est trompé :<br />

De mes faibles attraits le roi parut frappé.<br />

- Celle pièce qui rapporte tout I <strong>la</strong> protection divine<br />

est conforme aux, moeurs Y et cette mo<strong>de</strong>stie<br />

d'Esther contraste bien a?ee l'ambition <strong>de</strong> ses rivales*<br />

Bêler misée, par le péril <strong>de</strong>s Juifs et les exhortai*<br />

tiens <strong>de</strong> Mardoehée y à se présenter <strong>de</strong>vant Assnérasf<br />

malgré k loi, qui défend, sous peine <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie, <strong>de</strong><br />

paraître <strong>de</strong>vant le sntifera<strong>la</strong> sans son ordre, Esther<br />

adresse an Tont-Pnissant une prière qui 9 partout<br />

ailleurs, pourrait paraître longue, mais qui tient essentiellement<br />

à Faction, dans un sujet où il est cessé<br />

que les éféeemeots sont con<strong>du</strong>its par <strong>la</strong> main <strong>de</strong><br />

Bien même. Cette prière est d'une éloquence touchante!<br />

animée <strong>de</strong> l'enthousiasme <strong>de</strong>s écrivains sacrés;<br />

et Fauteer a su y p<strong>la</strong>cer en images et en mouvements<br />

les faits principaux qui peuvent intéresser<br />

au sort <strong>de</strong>s Juifs, ce qui est un merle dans son<br />

pian.<br />

O mou snntaraln roi 9<br />

Me votai donc tremb<strong>la</strong>nte et seule <strong>de</strong>vant toi.<br />

Mon père mille lois m'a dit dans mon enfance<br />

Qu'avec nous tu Juras use sainte aU<strong>la</strong>nce,<br />

Quand $ pour te faire un peuple agréable à tes jeu-,<br />

11 plut à ton amour <strong>de</strong> chofalf nés «Jeux.<br />

Même tu leur promis <strong>de</strong> ta bonite encré»,<br />

Une postérité d'éternelle <strong>du</strong>rée,<br />

fiéf as 1 ee peuple ingrat a tnénrlsé ta' loi ;<br />

La nation chérie a violé sa foi ;<br />

Elle a répudié son époux et son père,<br />

Pour rendre à d'autres dieux un honneur a<strong>du</strong>ltère :<br />

Maintenant elle sert sous un maître étranger,<br />

Mais c'est peu d'être esc<strong>la</strong>ve , on <strong>la</strong> vent égorger :<br />

Nos superbes vainqueurs, Insultant à nos <strong>la</strong>rmes 9<br />

Imputent à lenra dieux le bonbeur <strong>de</strong> leurs armes,<br />

Et renient aujourd'hui qu'un même coup mortel<br />

AboUsse ton nom , ton peuple, et ton autel,<br />

ainsi donc un perfi<strong>de</strong> t après tant <strong>de</strong> miracles t<br />

Pourrait anéantir <strong>la</strong> fol <strong>de</strong> tes oracles t<br />

Ravirait aux mortels le plus cher <strong>de</strong> tes dons,<br />

Le saint que lu promets et mie nous attendons !<br />

Mon, non} ne souffre pas que ees géantes farcoeâeef<br />

Ivres <strong>de</strong> notre sang, ferment les seulestmuoties<br />

Qui dans tout l'univers célèbrent tes Menfatîa,<br />

Et confonds tous ces dieux fol ne furent jamais,<br />

four mol i que tu «Mena parmi oesinidèJei

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