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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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5ÔS<br />

«MHS DE LITTÉRATURE.<br />

y a tue espèce 4e ilotes» et <strong>de</strong> foreur I immoler sa Ile<br />

è en oracle auquel il m croit pas. »<br />

Les termes manquent peur «primer l'étonnemeiit<br />

où fou doit être d'osé pareille observation.<br />

Si Racine avait été capable d'une faute si grossièrement<br />

absur<strong>de</strong>, et que le <strong>de</strong>rnier <strong>de</strong>s auteurs ne<br />

commettrait pas, son ouvrage ne serait pas supportable.<br />

Mais où donc îe commentateur a-t-ïl pu voir<br />

Cai<strong>de</strong>* vous <strong>de</strong> réc<strong>la</strong>lre un peuple furieux,<br />

Seigneur! à f eonoacer entre tons et Set dieu.<br />

dans les vers cités qu'A gamemnon ne croit pas à l'oracle?<br />

Est-ce parce qu'il condamne les dieux, et qu'il<br />

fuit vœu <strong>de</strong> leur désobéir? Mais, s'il les condamne,<br />

ce ne peut être que <strong>de</strong> lui ordonner une cruauté :<br />

il croit dose qu'ils font ordonnée. S'il fait vom <strong>de</strong><br />

leur désobéir, il croit donc qu'Us ont parlé. Ce premier<br />

transport <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature qui se révolte f loin <strong>de</strong><br />

tenir en rien à <strong>la</strong> moindre apparence d'incré<strong>du</strong>lité ,<br />

prouve au contraire <strong>la</strong> conviction <strong>la</strong> plus complète.<br />

S'il ne croyait pas à l'oracle , il s'en moquerait et serait<br />

tranquille. On ne saurait concevoir ce qui a pu<br />

in<strong>du</strong>ire le critique dans une bévoe si étrange. Quand<br />

ces vers né seraient pas c<strong>la</strong>irs comme le jour, tous<br />

ceux qui suivent auraient dû le détromper :<br />

Pour comble <strong>de</strong> malheur, les dieux, toutes les nuits$<br />

Dès qu'us léger sommeil suspendait mes ennuis,<br />

Vengeant <strong>de</strong> leurs raids Se sengleet pri¥f lége ,<br />

Me pesaient reprocher ma pillé sacrilège;<br />

Et, présentent le foudre à mon esprit confus s<br />

Le bras déjà levé, menaçaient mes refus.<br />

Est-ce là le <strong>la</strong>ngage d'un homme qui ne croit pas<br />

aui oracles?<br />

Le commentateur dit ailleurs :<br />

« Le gloire ne <strong>de</strong>vait pas ba<strong>la</strong>ncer dans ton ceeer les<br />

ecateaseats <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature. Il ne <strong>de</strong>vait pas «m?cuir ©uvertement<br />

que l'ambition était l'unique mobile <strong>de</strong> sa con<strong>du</strong>ite. »<br />

Cet exposé est inidèle. C'est après beaucoup d'autres<br />

motift très-puissants qu f Ce<strong>la</strong> est-il assez positif? Il est vrai que Ciytêeinestre,<br />

dans ses fureurs, reproche à son époux <strong>de</strong><br />

ne sacrifier sa fille qu'à son ambition. Ce <strong>la</strong>ngage<br />

peut convenir à une mère désespérée; mais un critique<br />

ne doit pas'raisonner comme Clyteronestre.<br />

Il ioit 6on examen par regretter que fauteur<br />

û'iphigénie n'ait pas fait <strong>la</strong> pièce dans un temps ai <strong>la</strong><br />

forme <strong>de</strong> notre théâtre kii aurait permis <strong>de</strong> mettre<br />

son dénomment en action. Si le commentateur ait<br />

réfléchi que celui $Âthalie9 qui ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong> pas<br />

moins d'appareil, est tout entier en spectacle, îj<br />

n'aurait peut-être pas énoncé son vœu d'une manière<br />

si positive ; il aurait pu croire que Racine avait eu<br />

ses raisons pour préférer un récit. Il est probable<br />

que ces raisons étaient bonnes ; car, <strong>de</strong>puis cette<br />

édition <strong>de</strong> Racine, on s'est permis <strong>de</strong> faire une fois<br />

le changement «que le commentateur désirait, et<br />

l'on a représenté en action le dénoûment é'Ipàigénie,<br />

qui n'a pro<strong>du</strong>it aucun effet. On peut en donner<br />

<strong>de</strong>s raisons p<strong>la</strong>usibles. Il y a <strong>de</strong>s choses qui font<br />

plus d'effet présentées à l'imagination que mises<br />

sous les yeux; et <strong>de</strong> ce genre est le sacriiee dlphigénïe.<br />

Agamemnon, <strong>la</strong> tête voilée, est beau dans un<br />

tableau ou dans un récit; il est froid sur <strong>la</strong> scène.<br />

Quand le poëte met, dans <strong>de</strong>s vers sublimes9 efaa<br />

côté l'armée, et <strong>de</strong> l'autre Achille, l'imagination<br />

exaltée soutient ce contraste; mais sur <strong>la</strong> scène le<br />

spectateur ne voit qu'un homme, et l'expérience<br />

a prouvé que Racine savait bien ce qu'il faisait.<br />

Le commentateur dit, en inissant, qu'il serait<br />

peut°@re irès-difftcîk <strong>de</strong> repousser toutes les critiques<br />

qu'on a/âffetoflptfiGBNiE. Si l'on en juge par<br />

celles qu'il a faites, on voit que rien n'est plus aisé.<br />

Agamemaon a?oue que<br />

SECHOH vu. — Phèdre.<br />

l'intérêt <strong>de</strong> son rang y entre aussi pour quelque Tm peu <strong>de</strong> chose à dire ici <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux pièces ancien­<br />

chose. Mais put-on dire que cet intérêt soit ion nes, fune grecque, et l'autre <strong>la</strong>tine, dont Racine<br />

tMtque wmbik? Quoi 1 <strong>la</strong> ? engeance <strong>de</strong>s dieux qui le s<br />

menace, le soulèvement <strong>de</strong> farinée qu'il doit eraindre9<br />

<strong>la</strong> honte <strong>de</strong> trahir l'intérêt <strong>de</strong> toute <strong>la</strong> Grèce,<br />

à <strong>la</strong>quelle il comman<strong>de</strong>, ne sont-ce pas là <strong>de</strong>s aïolis<br />

<strong>du</strong> plus grand poids? Ne sont-ce pas ceui qui<br />

sont énoncés dans vingt endroits <strong>de</strong> <strong>la</strong> pièce? Il ne<br />

se présentait qu'un moyen apparent d'échapper à<br />

l'oracle : c'était d'abdiquer sa dignité et <strong>de</strong> se retirer<br />

chez lui. Mais ce parti même était honteux, dans<br />

les idées patriotiques <strong>de</strong>s Grecs, et, <strong>de</strong> plus, n'était<br />

ps sûr. Il était à craindre que les Grecs, avertis<br />

par Calchas, ne réc<strong>la</strong>massent, et ne poursuivissent<br />

leur victime; et Ulysse le lui dit assez c<strong>la</strong>irement :<br />

Et qui sali « qu'aux Grèce t frustrée <strong>de</strong> leur eMIme 9<br />

Ptnt penneUM un courroux qu'Us croirait légitime?<br />

9 est aidé dans sa Phèdre; et les pièces mo<strong>de</strong>rnes,<br />

faîtes avant <strong>la</strong> sienne sur le même sujet et d'après<br />

les mêmes originaux, ne méritent pas qu'on es<br />

parle.<br />

Il doit à fauteur grec fidée <strong>du</strong> sujet, <strong>la</strong> première<br />

moitié <strong>de</strong> cette belle scène <strong>de</strong> l'égarement <strong>de</strong> Phèdre,<br />

celle dé Thésée avec son ils, et le récit <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

mort dllippolyte. Bans tout le reste, si l'on veut<br />

se rappeler ce que j'ai dit <strong>de</strong> YHïppoifte, à f article<br />

à 9 Euripi<strong>de</strong>, on verra que Racine a remp<strong>la</strong>cé les plus<br />

gran<strong>de</strong>s fautes par les plus gran<strong>de</strong>s beautés.<br />

La tragédi» <strong>de</strong> Sénèque, ainsi que celle d'Euripi<strong>de</strong>,<br />

est intitulée Hippolyte, et non ps *PMdre;<br />

d'où l'on peut inférer que tous <strong>de</strong>ux ont eu le <strong>de</strong>ssein<br />

<strong>de</strong> porter le principal intérêt sur ta mort <strong>de</strong>

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