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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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il pro<strong>du</strong>it à <strong>la</strong> fois sur une mère, sur si llley sur un<br />

amant , sur une rivale l Combles <strong>de</strong> cris dite» s'élèvent<br />

en mime temps! lui! taJUie! mtm père!Et<br />

U joie cruelle d'Ériphiies qui dit à part ; O <strong>de</strong>//<br />

SIÈCLE DE LOUIS XIV. — POÉSIE.<br />

Tout ce<strong>la</strong> n 9 est qu'un tissu d'assertions faosses et<br />

<strong>de</strong> raisonnements contradictoires. D'abord il n'est<br />

pas wni que Racine ait été obligé <strong>de</strong> mMimr <strong>la</strong> colère<br />

<strong>de</strong>s dieux. Rien n'est plus fréquent dans fanciennemythologieque<br />

<strong>de</strong>s oracles dont le motif n'est<br />

point expliqué. Les oracles n'étaient le plus souvent<br />

que les arrêts d'une fatalité invincible, <strong>de</strong> ce Destin<br />

qui9 selon les idées dans l'antiquité païenne, eommasdait<br />

aux dieux comme aux mortels. Etcomment,<br />

par exemple, justiler l'oracle qui condamnait 0Edipe<br />

à être le mari <strong>de</strong> sa mère et le meurtrier <strong>de</strong> son<br />

père? Œdipe est le plus honnête homme <strong>du</strong> mon<strong>de</strong>,<br />

et pourtant telle est sa <strong>de</strong>stinée. De plus, le sacrifice<br />

d'une victime exigée pour le salut <strong>de</strong> tous n'est pas<br />

une chose rare, ni dans <strong>la</strong> fable, ni même dans l'histoire.<br />

Le dévouement <strong>de</strong> Codrus, roi d'Athènes,<br />

fut <strong>la</strong> suiie d'un oracle qui déc<strong>la</strong>rait, que l'armée<br />

dont le chef périrait serait victorieuse. Dans l'histoire<br />

romaine, le dévouement <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux frères Déclos<br />

n'eut pas d'autre cause que <strong>la</strong> persuasion où l'on<br />

était que ses sortes <strong>de</strong> sacrifices étaient agréables<br />

aux dieux. U n'est donc point <strong>du</strong> tout extraordinaire<br />

que les dieux datait aax Grecs, par <strong>la</strong> bouche <strong>de</strong><br />

Chalcas:<br />

Pour obtenir les vente que <strong>la</strong> dal V«M déale,<br />

Sacrifier IpUgéale.<br />

Et comme, en écoutant <strong>la</strong> pièce, nous <strong>de</strong>vons nous<br />

ifil<br />

mettre* à h p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s Grecs, nous ne <strong>de</strong>vons paa<br />

plus qu'eux <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r compte aux dieux <strong>de</strong> leurs<br />

volontés.<br />

Mais quand ces principes ne seraient pas arasai<br />

qmelk nmmeMe! forme le contraste <strong>de</strong> m tableau <strong>de</strong> reconnus qu'ils te sont par tous ceux qui ont étudié<br />

déso<strong>la</strong>tion. Voltaire cite ce coup <strong>de</strong> théâtre comme l'antiquité, Racine n'en serait pas plus répréhensi*<br />

le plus beau qu'il connaisse, et Ipki§Me comme <strong>la</strong> ble ; et il est bien étonnant que lecritique lui-même,<br />

tragédie <strong>la</strong> plus parfaite qui exista» 1k s'écrie t après qui en fournit <strong>la</strong> raison, n'en ait pas vu <strong>la</strong> cotisé*<br />

avoir relité l'excellence <strong>de</strong> cet outrage : quence. En effet, dans le p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> Racine, ce n'est<br />

« O véritable fngédiel beauté <strong>de</strong> tous les faeap et <strong>de</strong> pas Iphigénie qui périt, c'est Ériphile; et l'on doit<br />

tous les Me»! Malheur aaa barbues qui ne sentiraient avouer qu'elle mérite son sort. Donc, puisque ce<br />

pas jusqu'au fond <strong>du</strong> cœur ce prodigieux mérite ! » n'est pas Iphigénie fille d'Agamemnon qui est sa­<br />

Ce se sont pas toujours lesjuges les plus éc<strong>la</strong>irés crifiée, il n'était nullement nécessaire, il eût même<br />

qui sont les plus difficiles; ils se contentent <strong>de</strong> voir été très-déraisonnable qu'lphigénie ou Agamemnon<br />

les fautes où il en y a. D'autres en cherchent où il n'y eussent été coupables <strong>de</strong> quelque crime. Où est doue<br />

en a point. Le commentateur <strong>de</strong> -Racine a fait sur timperfêtÈèmesmée par le rêlêd'Êripkikî Ou il<br />

IpktgéMe plusieurs critiques qui's'ontauetui fon<strong>de</strong>­ n'y a plus <strong>de</strong> logique au mon<strong>de</strong>, ou ce même rôle<br />

ment. U commence ainsi Feiamen <strong>de</strong> cette pièce. d'Ériphite Itérait i'imperfectim, si elle pouvait<br />

« Le principal reproche qu'on ait fait à Racine est <strong>de</strong> exister.<br />

tfavaïr point motivé <strong>la</strong> eelêre <strong>de</strong>s dieei. On a préten<strong>du</strong> Le critique nous apprend qu'un père m jartaf<br />

stac justice qu'en père ne peut paaf sans les raisons les pas, tam ks plusptâssamêet mk&m, se déierm^<br />

plus puissantes, se déterminer à immoler sa fille. Le p<strong>la</strong>n mer à immoler rnfiik* Personne ne le lui contes­<br />

«pu <strong>la</strong>ça» s'était tracé rendit ta fan te nécessaire. Son déttera. Mais si jamais on eut <strong>de</strong> puissantes raismm<br />

ient étant <strong>de</strong> faire tomber sur Ériphile rexplication <strong>de</strong><br />

pour ce sacrifice, c'est quand un orale <strong>de</strong>s dieux,<br />

Ton<strong>de</strong>, il aurait été injuste <strong>de</strong> faire supporter à cette princesse<br />

<strong>la</strong> peine d*un crime commis par Agamemnon. *<br />

ren<strong>du</strong> au générai <strong>de</strong>s Grecs, a mis à ce prix une vengeance<br />

pour <strong>la</strong>quelle toute <strong>la</strong> Grèce est en armes.<br />

Je crois que, si l'on <strong>de</strong>mandait au censeur <strong>de</strong> meilleures<br />

raisons, il serait embarrassé <strong>de</strong> les trouter.<br />

Les critiques que je viens <strong>de</strong> réfuter n'ont d'autre<br />

défaut que d'être mal raisonnées : en voici <strong>de</strong> bien<br />

plus extraordinaires; elles portent sur <strong>de</strong>s suppositions<br />

absolument fkusses, et font dire à Racine,<br />

ou ce qu'il n 9 a pas dit, ou le contraire <strong>de</strong> ce qu'il<br />

a dit. Rien n'est plus commun, il est vrai, que cette .<br />

espèce <strong>de</strong> mensonge dans les écrivains I <strong>la</strong> journée<br />

on à <strong>la</strong> semaine, à qui <strong>la</strong> haine <strong>du</strong> talent et le sentiment<br />

<strong>de</strong> leur bassesse ont fait perdre toute pu*<br />

<strong>de</strong>ur; mais cette aaimosité ne peut pas exister<br />

contre les morts : il <strong>la</strong>it donc croira que le commentateur<br />

n'a pas enten<strong>du</strong> Racine. On va voir s'il<br />

était possible <strong>de</strong> ne pas l'entendre.<br />

Agamemnon, après avoir rapporté, dans Pexposition<br />

9 l'oracle funeste prononcé par Calehas, continue<br />

ainsi :<br />

Surpris, «mima tu peux puiser,<br />

le sentis dans mon corps tout mon sang te g<strong>la</strong>cer ;<br />

le <strong>de</strong>meurai sans vois t et n'en repris l'usage<br />

Que par mille sanglots qui te firent passage,<br />

le condamnai les dieux t et sans plus rite ouïr,<br />

fis voeu sur leurs ankls <strong>de</strong> leur désobéir.<br />

Sur quoi voici <strong>la</strong> note <strong>du</strong> commentateur :<br />

« Racine n'a pas réûécM qu'il rendait kpmenmm pins<br />

oàlcaa en lui étant le ban<strong>de</strong>au <strong>de</strong> le superstition» et qu'A

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