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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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642<br />

COURS SB LITTÉRATURE.<br />

1 est dit, dans le DkMmmàtê kMwiqœ que j'ai scène si naïve tt-sî touchant® entre Againenmoii et<br />

cité à propos ê"Àmdmmmqm, que Mithridâte est lptdgénie; cette nouvel® foudroyante apportée par<br />

mtmgmàfiqme épîtkalmme* On ajoute qu'un homme Areas,<br />

d'esprit i comparé l'intrigue <strong>de</strong> cette pièce à celle 11 f attend à fiutei pour 1A Mériter ; -<br />

<strong>de</strong> i Avare. Cet homme d'esprU, c'est Yoltaire ; et l'hymen d'Achille faussement prétesté; le désespoir<br />

•ous mm ¥ii comme il les a comparées. <strong>de</strong>Clytemnestre$ qui tombe aux pieds <strong>du</strong> seul défen­<br />

SICHON il. — iphigémie*<br />

seur qui reste à sa fille; <strong>la</strong> noble indignation <strong>du</strong><br />

Le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> succès qu'obtiennent les ouvrages jeune héros, dont le nom est si cruellement com­<br />

'<strong>de</strong> théâtre dépend prineipalement.<strong>de</strong> choii <strong>de</strong>s supromis; les reproches que Clytemnestre adresse à<br />

jets; et le premier é<strong>la</strong>n <strong>du</strong> génie est quelquefois si un époux inhumain; <strong>la</strong> résignation <strong>de</strong> <strong>la</strong> victime,<br />

rapi<strong>de</strong> et si él«?é , que f <strong>de</strong> <strong>la</strong> hauteur où il est d'abord et les prières qu'elle mêle à feipression <strong>de</strong> son obéis­<br />

parvenu, lui-même ensuite a beaucoup <strong>de</strong> peine à sance ; tout ca<strong>la</strong>, je l'a?©ue, appartient plus ou moins<br />

prendre un toi encore plus haut et plus hardi. Il à Euripi<strong>de</strong>. Mais tout ce<strong>la</strong> , j'ose le dire t est plus<br />

s'y a que ces <strong>de</strong>ui raisons qui puissent nous eiplk ou moins embelli; et quelquefois même les beautés<br />

qmmmmmmtEMëm.éepmmJn^QmMqmj offrant sont substituées aux défauts. C'est ce qu'il faut profi­<br />

dans chacun <strong>de</strong> ses drames une création nouvelle ter avec quelque détail, en faisant remarquer dans<br />

et <strong>de</strong> nou?elles beautés t n'âYait pourtant rien pro­ quels points <strong>la</strong> différence <strong>de</strong>s temps et <strong>de</strong>s mœurs<br />

<strong>du</strong>it encore qui fût, dans son ensemble, supérieur a dû mettre l'imitateur dans le cas d'enchérir sur<br />

à cet heureux coup d'essai. Il était dans cet âge où l'original.<br />

l'homme joint au feu <strong>de</strong> <strong>la</strong> jeunesse, dont il n'a L'espositîon est à peu près fa même dans les <strong>de</strong>ux<br />

rien per<strong>du</strong> f.toute <strong>la</strong> force <strong>de</strong> <strong>la</strong> maturité, les mm* pièces; mais le long détail où entre Agamemnon<br />

tiges <strong>de</strong> <strong>la</strong> réfleiion, et les richesses <strong>de</strong> l'eipé- sur l'origine <strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre <strong>de</strong> Troie, et qu'il comrience.<br />

Un ami sévère à contenter, <strong>de</strong>s ennemis à mence à <strong>la</strong> naissance d'Hélène; ce détail qu'il fait<br />

confondre, <strong>de</strong>s envieux à punir , étaient autant d'ai­ i un Grec, qui en est aussi bien instruit que lui,<br />

guillons qui animaient son courage et ses travaux. me parait refroidir une scène d'ailleurs si intéres­<br />

Le moment <strong>de</strong>s grands efforts était fenu, et l'on fît sante. 1 n'y a nulle raison pour prendre son récit<br />

édora successivement <strong>de</strong>ux chefs-d'œuvre qui, en <strong>de</strong> si haut quand les moments sont précisai ; et l'on<br />

élevant Racine au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> M-même, dotaient reconnaît ici cette verbosité qu'on a justement re­<br />

acheter sa gloire, <strong>la</strong> défaite <strong>de</strong> l'envie, et le trioro» prochée aux écrivains grecs, dont Sophocle lui-<br />

' phe <strong>de</strong> <strong>la</strong> scène française. L'un était IpkigMe, le même, le plus par<strong>la</strong>it <strong>de</strong> tous, n'est pas tout à fait<br />

modèle <strong>de</strong> Faction théâtrale <strong>la</strong> plus belle dans sa exempt. J'en retrouve encore <strong>de</strong>s traces dans les ré-<br />

oontexture et dans toutes ses parties; l'autre était lexions trop prolongées que fait Agamemnon sur<br />

Phèdre, le plus éloquent morceau <strong>de</strong> passion que<br />

les dangers <strong>de</strong> <strong>la</strong> gran<strong>de</strong>ur et les avantages d'une<br />

les mo<strong>de</strong>rnes puissent opposer à <strong>la</strong> Diém <strong>de</strong> ce Yir-<br />

condition obscure. Ce n'est pas que ce soient là <strong>de</strong><br />

gile f ail faudrait appeler «imitaili, si Rarins n'a­<br />

ets sentences froi<strong>de</strong>ment philosophiques si fréquenvait<br />

pis écrit.<br />

tes dans Euripi<strong>de</strong> : editt-ci est en situation et en<br />

Ces <strong>de</strong>ux pièces, il est vrai , sont, pour le fond, sentiment; elle est parfaitement p<strong>la</strong>cée, et Racine<br />

empruntées aux Grecs. Mais je me suis assez dé­ n'a pas manqué <strong>de</strong> s'en saisir. Mais il a resserré en<br />

c<strong>la</strong>ré leur admirateur pour qu'il m#soit permis d'as- trois vers ce qu'Euripi<strong>de</strong> allonge dans dix ou douze.<br />

stwer, sans être suspect <strong>de</strong> favoriser les mo<strong>de</strong>rnes, 11 a senti' qu'il ne datait pas y avoir un mot <strong>de</strong> trop<br />

que le poète français a surpassé son modèle dans dans une exposition où Ton a tant <strong>de</strong> choses impor­<br />

Iphigémie, et que dans Phèdre il l'a effacé <strong>de</strong> matantes à dé?eiôpper. Le Grec a le mérite <strong>de</strong> l'invennière<br />

à se mettre hors <strong>de</strong> toute comparaison. L7pAftion ; le Français celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> mesure, et j'ajouterai<br />

génie d'Euripi<strong>de</strong> est sans contredit sa plus belle celui <strong>de</strong> l'expression.<br />

pièce, et Racine n'a pas dissimulé quelles obliga­<br />

Heureux qui, satisfait <strong>de</strong> mm humble fortune,<br />

tions il lui avait. L'eiposition , l'une <strong>de</strong>s plus heu­ Libre eu jêog impart» eu Je suis âttaehé,<br />

reuses qne l'on connaisse an théâtre ; les combats Ytt dans Petit obKQf où te éteni font mskM<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> nature contre l'ambition, <strong>de</strong> <strong>la</strong> religion et <strong>de</strong> i n'y a rien dans le grec qui répon<strong>de</strong> à <strong>la</strong> beauté<br />

<strong>la</strong> crainte contre <strong>la</strong> pitié et <strong>la</strong> tendresse paternelles ; <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ui hémistiches : Libre <strong>du</strong>jmg sqperfc...<br />

ces moufements opposés qui entraînent tour à tour m ks dieux Vont cœkê. 11 n'y a rien non plus qui<br />

Agamemnon; cette joie qui éc<strong>la</strong>te à l'arrivée <strong>de</strong> <strong>la</strong> ait pu fournir à Racine ces vers qui expriment d'une<br />

mère et <strong>de</strong> <strong>la</strong> fuie, et qui, dans un pareil moment, manière si heureusement poétique le calme qui re­<br />

est si déchirante pour le cœur d'un père; cette tient <strong>la</strong> lotte grecque dans le port d'Auli<strong>de</strong> :

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