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la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

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Des hamismêÊ M beau tertio!»»<br />

Cet <strong>mont</strong>» qu'ont traversés, par as vol il hardi,<br />

-Les Charles 9 les Oihou , Cattnat et CôHU ;<br />

Soe les ail» <strong>de</strong> <strong>la</strong> victoire* ( ¥ôLî.)<br />

Donc un rempart éternel n'est pas <strong>la</strong> mime chose<br />

qu'un rempart qu'on ne peut fraîchir, Cette remarque<br />

peut paraître sévère; mais le rapport exact<br />

<strong>de</strong> l'expression avec l'idée est une qualité essentielle<br />

au style, et si éminente dans Racine , qu'il a noua<br />

donné le droit <strong>de</strong> ne loi faire grâce <strong>de</strong> rien.<br />

Antre observation. Lorsque Mithridatt dit ees<br />

<strong>de</strong>ux vers,<br />

Doutei-vouf que WEmiÈm m me pute en <strong>de</strong>ux Jouit<br />

àMmËMmmUmmÈiàMjwlmiÈiÊMmmemm?<br />

on rapporte qu'un vieux militaire qui a?ait fait <strong>la</strong><br />

guerre dans ces contrées dit assez haut : Otâ, otmrémmê<br />

j'en ém<strong>de</strong>. Il n'avait pas tort. Aujourd'hui<br />

même que <strong>la</strong> navigation est tout autrement<br />

perfectionnée qu'elle ne fêtait alors, il serait <strong>de</strong><br />

toute impossibilité tf aller eu <strong>de</strong>ux jours <strong>du</strong> dédroit<br />

<strong>de</strong> Gaffa, qui est l'ancien Bosphore Gimmérien,<br />

à l'embouchure <strong>du</strong> Danube, qui est à faotre<br />

extrémité <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer Noire. C'est un trajet <strong>de</strong> près<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux cents lieues d'une navigation difficile. Il<br />

faut croire que si l'auteur n'a pas corrigé cette<br />

faute , c'est que <strong>du</strong> moment où il se dégoûta <strong>du</strong><br />

théâtre, il ne voulut plus entendre parler <strong>de</strong> ses<br />

tragédies, ni se mêler d'aucune <strong>de</strong>s éditions qu'on<br />

en fit*<br />

La mort <strong>de</strong> Mithridate acbè?e dignement <strong>la</strong> peinture<br />

<strong>de</strong> son caractère.<br />

Tal vengé rourters autant que Je Fat pu :<br />

La mort dans ce projet m*a seule interromps,<br />

<strong>la</strong>cerai d« Romains et <strong>de</strong> <strong>la</strong> tyrannie,<br />

Je n'a! point <strong>de</strong> leur joug saM l'Ignominie;<br />

Et foie me f<strong>la</strong>tter qu'entre ie§ noms fameux<br />

* Qu'une pareille baise a sigealés contre eux,<br />

Uni ne tour a plus fait acheter <strong>la</strong> victoire,<br />

Ni <strong>de</strong> Jours malheureux plus rempli leur histoire.<br />

Le ciel n'a pas renia qif acbeYant mon <strong>de</strong>ssein,<br />

Rome en cendres me rit expirer dans ton sein.<br />

Maia au moins quelque Joie en mourant me console :<br />

J'expire environné d'ennemis que j'Immole;<br />

Dans leur sang odieux J'ai pu tremper met mains,<br />

Et mes <strong>de</strong>rniers regards ont ni fuir les Romains.<br />

Le rôle <strong>de</strong> Momme présente un autre genre <strong>de</strong><br />

perfection. Elle respire cette mo<strong>de</strong>stie noble , cette<br />

retenue, cette décence que Fé<strong>du</strong>eation inspirait aux<br />

illes grecques, et qui ajoutent un intérêt particulier<br />

à l'expression <strong>de</strong> son amour pour Xipharès.<br />

Ses sentiments et ses malheurs sont fidèlement<br />

tracés d'après Plutarque : c'est dans cet historien<br />

que Racine a pris cette apostrophe touchante qu'elle<br />

adresse au ban<strong>de</strong>au royal f qui était <strong>la</strong> cause <strong>de</strong> son.<br />

infortune, et dont elle avait essayé en vain <strong>de</strong> faire<br />

rinstrument <strong>de</strong> sa mort.<br />

SIÈCLE BE MMJ15 XIV. — POÉSIE. 6tt<br />

Et toi, fatal Usas, i<br />

Instrument et témoin <strong>de</strong> toutes mes doutoiin,<br />

Ban<strong>de</strong>au que mile fois fat trempé <strong>de</strong> mes pleure,<br />

An mutas, en termtsantnia vie et mon auppltee,<br />

Ha pouvtit-iia me rendre un funeste isereicer<br />

A mes tristes regarda, va, cesse <strong>de</strong> fofUr;<br />

D'autres armas sans toi saurant me secourir ;<br />

Et périsM le Jour et 1» matai meurtrière<br />

Qui jadis sur mon front t'attacha là peeaièrel<br />

Plutarque <strong>la</strong> représente comme <strong>la</strong> plus idèlë et<br />

<strong>la</strong> plus vertueuse <strong>de</strong> toutes les femmes <strong>de</strong> Mithridate,<br />

et comme celle qui lui lut <strong>la</strong> plus chère. Le<br />

poète a su accor<strong>de</strong>r son penchant pour Xipharès<br />

avec cette réputation <strong>de</strong> sagesse et <strong>de</strong> se?érité que<br />

l'histoire lui a faite. Destinée I Mithridate par ses<br />

parents, et «'immo<strong>la</strong>nt à son <strong>de</strong>voir, elle est <strong>de</strong>puis<br />

longtemps <strong>la</strong> victime <strong>du</strong> penchant secret qui<br />

, <strong>la</strong> consume; et ce n'est qu'au moment @è l'on croit<br />

Mithridate mort, et où les prétentions <strong>de</strong> Pharnace<br />

lui ren<strong>de</strong>nt nécessaire l'appui <strong>de</strong> Xipharès, qu'elle<br />

<strong>la</strong>isse entre?oir à m prince <strong>la</strong> préférence qu'elle<br />

lui donne. Mais dès qu'elle est assurée que le roi<br />

est virant y elle impose à son amant, eommé à elle*<br />

même 9 <strong>la</strong> loi d'une séparation étemelle.<br />

Quel que suit rers vousto penebast q<br />

le vous ledit, sefajwer, pour ne p<strong>la</strong>n TOUS le dire ;<br />

i§T#atr*ia«refjf#iiar<br />

CM Je vaia vm» jurer raa iienae éternel<br />

Que <strong>de</strong> sentiment et d'intérêt-dans cette «pression<br />

ai neuve! P'&mjwrer tut tâkme éiernd! Jwmr tut<br />

amour étemel j*voilà ce que tout le mon<strong>de</strong> peut<br />

dire : maisiirer tf» sërnse; ei m $Umœ êiernei,<br />

mais le jurer à son amant ; il n'y a que Racine qui<br />

l'ait dit. El combien d'idées délicates sous-enten<strong>du</strong>es<br />

dans cette eipiessioiil Bans le fait, ce n'est<br />

pas à lui qu'elle le jurera : il ne sera ps à l'autel ;<br />

* elle ne prononcera point ce serment : c'est à son<br />

cœur, c'est à son <strong>de</strong>voir, c'est à son épou qu'elta<br />

doit l'adresser. Mais telle est l'involontaire illusion<br />

<strong>de</strong> l'amour, que, sans y penser, il adresse tout à<br />

l'objet aimé 9 même les sacrifiées qui lui sont contraires.<br />

11 nfarrive-rarement, vous le savei, messieurs<br />

, <strong>de</strong> m'arréter sur les beautés <strong>de</strong> <strong>la</strong> versification<br />

<strong>de</strong> Racine : M y aurait trop à faire, et chaque scène<br />

tiendrait une séance. Mais jejne puis m*empécher <strong>de</strong><br />

remarquer <strong>de</strong> temps en temps quelques-unes <strong>de</strong> ces<br />

«pressions si singulièrement heureuses, et qui<br />

supposent encore un autre mérite que celui <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

diction poétique.: ce sont celles qui tiennent à ce<br />

sentiment exquis dont Racine était doué, exprèslions<br />

qu'il p<strong>la</strong>ce toujours si naturellement, qu'elles<br />

semblent échapper à sa plume comme elles échapperaient<br />

à l'amour.<br />

Monime continue :<br />

rtAtenda, vous g£nlsMt. Malt tA<br />

le ne suis point à vous ; Je atrJs à vote père.

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