23.02.2013 Views

la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

la harpe. cours de littérature - Notes du mont Royal

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

tufiuiee, et que les oumgei d'Homère et <strong>de</strong> Ftrgile<br />

nous ont ren<strong>du</strong>es familières. Mais il faut que le<br />

poète «lie commet à «eitijets si connus <strong>la</strong> couleur<br />

quileurest propre. Etqui jamais yamîeuxréassl<br />

que Racine? Quel modèle quece rdied'Andromaque !<br />

Gomme il est grec! comme il est antique! Quelle<br />

aimable simplicité f quelle mo<strong>de</strong>stie noble et douée,<br />

fttsMle tendresse d'épouse et <strong>de</strong> mère! quelle douieur<br />

à <strong>la</strong> 'fois majestueuse et ingénue 1 Comme ses<br />

regrets sont touchants et ne sont jamais fastueux !<br />

domine dans ses reproches et dans ses refus elle<br />

gar<strong>de</strong> cette modération et cette retenue qui sied si<br />

bien à son sexe et au malheur I comme tout ce rêfe<br />

est plein ûê nuances délicates que personne n'avait<br />

connues jusqu'alors f plein d'un pathétique pénétrant<br />

dont il s v y a?aitaucun exemplel Qui est-ce qui<br />

n'est pas délicieusement ému i% ces Yen simples<br />

qui <strong>de</strong>scen<strong>de</strong>nt si avant dans le cœur, et font couler<br />

les <strong>la</strong>rmes <strong>de</strong>'ia pitié?<br />

Je pmli Junpfaox liera oô Tm gar<strong>de</strong> non ils.<br />

Puisqu'une fois te Jour vos! souffres que Je ?oto<br />

Le toul Mes foi me reste et d'Hector ef <strong>de</strong> Troie t<br />

Fanais, seigneur, pleurer un moment mm lut :<br />

le ne Pal point «cor embrassé d'aqjouidlml.<br />

PfBRBUB.<br />

âh! madame, les Grecs, st fen crois leurs iltrnes,<br />

•uns donneront bientôt d'autres sujets <strong>de</strong> <strong>la</strong>rmes.<br />

; âîfBidSfâôm<br />

Et fwile est cette peur dont leur coaiir est frappé?<br />

Seigneur, quelque Troyen fou* cst-U échappé?<br />

PYHlHDS.'f<br />

Leur haine pour Hector s'est pas encore éteinte<br />

Os redoutent §oe fUs.<br />

ÂHB1IOMAQOB.<br />

INgae objet <strong>de</strong> leur milite !<br />

Un enfant malheureux qui ne sait pas eneor<br />

Que Pyrrhus est son maître, et qu'il est ils d'Hector !<br />

On peut comprendre tout ce que peu| sur elle Fin*<br />

térêt <strong>de</strong> cet enfant. Lorsque Pyrrhus, <strong>la</strong>s d'être<br />

rebuté, relient à l'hymen d'Herraione, et a promis*<br />

<strong>de</strong> livrer Astyanax, Àndromaque ne craint point <strong>de</strong><br />

•'abaisser uni pieds d'eue rival© qui doit <strong>la</strong> détester<br />

; elle ne craint pas <strong>de</strong> s'exposer à son orgueil et<br />

à ses mépris. L'amour maternel peut tout supporter<br />

et tout ennoblir*<br />

Oè tmfm-tmm, madame?<br />

IfesWa ps à fos yeux un spectacle aises <strong>de</strong>mi,<br />

Que <strong>la</strong> ¥«îee d'Hector pleurant à TOS genoux?<br />

Je ne viens point M, par <strong>de</strong> Jalouses <strong>la</strong>rmes,<br />

Vous «prier on cesse qui se rend I wm charmes.<br />

Par une msta cruelle, héâas! J'ai m percer<br />

Le seul où mes regards prétendaient s'adresser (<br />

Ma Caserne par Hector fat Jadis allmnée ;<br />

Aseo lui dans <strong>la</strong> tombe elle s'est enfermée*<br />

Hais M me reste un ils.... ¥0» stores quelque Jour,<br />

Madame, pour on Us Jusqu'où ?a notre amour ;<br />

Mais TOUS ne saura pas, <strong>du</strong> moins Je le souhaite ,<br />

En quel trouble mortel son Intérêt nous Jette,<br />

Lorsque <strong>de</strong> tant <strong>de</strong> Mens qui pondaient nous <strong>la</strong>tte?,<br />

Gest le seul qui nous reste, et qu'on veut nous roter.<br />

HéSas! lorsque, <strong>la</strong>ssés <strong>de</strong> dix ans <strong>de</strong> misère,<br />

Les Troyens en courrons menaçaient tobre mère,<br />

Uk IHIFE. — TOME I.<br />

SIÈQL! DE LOUIS XIV. — POÉSIE. 513<br />

Fai sa <strong>de</strong> mon Hector <strong>la</strong>i procurer Tapptd :<br />

¥OOJ pooees sur Pyrrhus ce que J'ai pu sur lui.<br />

Que craint-on d'un enfant qui survit à sa perte?<br />

Laisses-mol lé cacher en quelque Ile déserte;<br />

Sur 1er sotns <strong>de</strong> sa mère os peut s'en assurer,<br />

Et mon Ils aeec mol n'apprendra qu'à pleurer.<br />

Hermione <strong>la</strong> quitté avec dédain. Pjrrtias^eiefte<br />

sur <strong>la</strong> scène. Céphise eihorte sa maîtresse à tâelier<br />

<strong>de</strong> le fléchir. Andromaque en désespère; elle n'ose<br />

mène jeter les yeux sur loi. Pyrrhus, qui^s'attend<br />

qu'un regard et ne l'obtient pas f dit avec emportement:<br />

Allons au Grecs Herer le ils d'Hector.<br />

A ce mot elle tombe à ses pieds. 11 lui reproche son<br />

inflexibilité.<br />

Sa grâce à vot désirs pou?ait être accordée ;<br />

Mais ecos ne fmm pas seulement <strong>de</strong>mandée.<br />

(Tenestfait<br />

âranoHAQUt.<br />

Ah I seigneur, TOUS entendief asseï<br />

Des scoflfs qui craignaient <strong>de</strong> se voir repoussés.<br />

Pardonnes à l'éc<strong>la</strong>t d'une flostre fortune , %<br />

Ce reste <strong>de</strong> lesté qui craint d'être Importune.<br />

Tous ne l'ignorez pas : Andromaque, sans vous,<br />

M'aurait Jamais c?oa maître embrassé les genous*<br />

Ce qu'il y a <strong>de</strong> plus beau* dans cette réponse, c'est<br />

qu'on sait bien que ce n'est point par fierté qu'elle<br />

ne s'est pas abaissée <strong>de</strong>vant Pyrrhus. Celle qui a pu<br />

supplier Hermione n'aurait pas été plus ière aeee<br />

lui ; mais elle tremble d'implorer un homme qui met<br />

à ses bienfaits un prii dont elle est épouvantée.<br />

Aussi f malgré ses dangers et sa douleur, elle ne lui<br />

parle pas même <strong>de</strong> cet amour dont elle ne peut supporter<br />

Tidée; elle ne cherche à l'émouvoir que par<br />

<strong>la</strong> pitié et <strong>la</strong> générosité. Cette observation <strong>de</strong>s bienséances<br />

est le comble <strong>de</strong> fart*<br />

Seigneur, loyes f état ou vont me ré<strong>du</strong>ises.<br />

Tai vu mon père mort et nos murs embrasés ;<br />

Fat YU trancher les Jours'<strong>de</strong> ma famille entière,<br />

Et mon époux sang<strong>la</strong>nt traîné sur <strong>la</strong> poussière,<br />

Son fils f seul â¥ee moi, réservé pour les fers.<br />

Mais que ne peut an fils ! Je respire, Je sers.<br />

Tai fait plus : Je me suis quelquefois consolée<br />

Qu'ici plutôt qu'ailleurs le sort m'eût ciliée;<br />

Qu'heureux dans son malheur, le ils <strong>de</strong> tant <strong>de</strong> rolsf<br />

Puisqu'il éeYsJt servir, fût tombé sous vos lois.<br />

Tai cru que sa prison <strong>de</strong>viendrait son asile.<br />

Jadis Pressa soumis fut respecté à"Achille :<br />

l'attendais <strong>de</strong> son lis cocos plus <strong>de</strong> bonté.<br />

Pardonne, cher Hector, à ma cré<strong>du</strong>lité :<br />

le n'ai pu soupçonner ton ennemi d'un crime;<br />

Malgré lui-même enûn, Je l'ai cru magnanime.<br />

Ah ! si! l'était esses pour nous <strong>la</strong>isser <strong>du</strong> moins<br />

Au tombeau qu'à ta eendre ont élevé mes soins,<br />

Et que finissant là sa haine et nos misères,<br />

1S ne séparât point <strong>de</strong>s dépouilles si chères !<br />

Quelle magie <strong>de</strong> style! quel charme inexprimable I<br />

Jamais le malheur n'a fait entendre <strong>de</strong> p<strong>la</strong>inte pins<br />

touchante. Pyrrhus es est attendri 9 et cousent encore<br />

à sauver Astyanai; mais il renouvelle avec<br />

m

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!