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La ville de Tokyo est particulièrem<strong>en</strong>t intéressante du point de vue de la<br />

superposition-d<strong>en</strong>sifi cation. Le livre Made in Tokyo de Kaijima 1 l’illustre bi<strong>en</strong>. Il rec<strong>en</strong>se<br />

des bâtim<strong>en</strong>ts qui associ<strong>en</strong>t, de façon inédite, des activités différ<strong>en</strong>tes, qui exploit<strong>en</strong>t<br />

ainsi toutes les possibilités <strong>en</strong>core offertes par la ville déjà construite par un processus<br />

de d<strong>en</strong>sifi cation-colonisation qui permet de maximiser l’utilisation de l’espace au profi t<br />

de nouveaux programmes. La ville subit un r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t perman<strong>en</strong>t, qui répond<br />

aux besoins du mom<strong>en</strong>t ; certaines structures peuv<strong>en</strong>t <strong>en</strong>suite disparaître, remplacées<br />

par d’autres, tout comme cela était le cas dans les villes du Moy<strong>en</strong>-Âge.<br />

Ces différ<strong>en</strong>ts exemples propos<strong>en</strong>t des modes de d<strong>en</strong>sifi cation susceptibles<br />

d’intéresser l’architecte, lui permettant de travailler afi n de proposer une perception<br />

s<strong>en</strong>sible de la d<strong>en</strong>sité. Il doit tout d’abord pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte l’homme et son parcours,<br />

permettre de se déplacer de manière simple et naturelle et favoriser la perception des<br />

autres par rapport a lui-même. La d<strong>en</strong>sité et la diversité doiv<strong>en</strong>t se ress<strong>en</strong>tir d’un point<br />

de vue humain. L’architecte doit révéler la prés<strong>en</strong>ce humaine. C’est donc à l’architecte<br />

que revi<strong>en</strong>t la tâche de créer une perception s<strong>en</strong>sible de la d<strong>en</strong>sité. Marc Collomb 2<br />

distingue trois notions opératoires qu’il faut privilégier afi n d’y aboutir : l’épaisseur, les<br />

strates et le mélange. Il les défi nit comme suit :<br />

- L’épaisseur :<br />

« Le travail sur l’épaisseur du bâti agit comme un révélateur de d<strong>en</strong>sité des usages<br />

d’un bâtim<strong>en</strong>t sans pour autant les exhiber. Il consiste à inv<strong>en</strong>ter des modalités de<br />

traitem<strong>en</strong>t du rapport <strong>en</strong>tre l’intérieur et l’extérieur : balcons, loggias, coursives,<br />

espaces intermédiaires, distinction <strong>en</strong>tre le nu extérieur et le nu intérieur. Spatialem<strong>en</strong>t,<br />

ces jeux de l’épaisseur et de la transpar<strong>en</strong>ce établiss<strong>en</strong>t une distinction <strong>en</strong>tre le lourd<br />

et le léger. »<br />

- Les strates :<br />

« Le travail sur les strates agit plutôt comme un révélateur de l’histoire du bâtim<strong>en</strong>t<br />

et de la d<strong>en</strong>sifi cation de ses usages successifs [...] la superposition de couches de<br />

transformation successive laisse transparaître l’histoire des aménagem<strong>en</strong>ts ou des<br />

transformations successives. » La ville de Berne s’est justem<strong>en</strong>t développée par ce<br />

phénomène de strates successives. Marc Collomb cite aussi l’exemple du palais de<br />

Diocléti<strong>en</strong>, dev<strong>en</strong>u le c<strong>en</strong>tre de la ville de Split. On retrouve cela dans bon nombre de<br />

réalisations actuelles, par exemple au Warteckhof de Bâle, sur lequel je revi<strong>en</strong>drai, et<br />

dans lequel les nouvelles constructions permett<strong>en</strong>t toujours la lecture de l’anci<strong>en</strong>ne<br />

occupation du lieu. Roland Barthes a quant à lui défi ni la ville comme une contiguïté<br />

d’élém<strong>en</strong>ts discontinus, une stratifi cation de temps et d’espaces.<br />

- Le mélange :<br />

« Le travail sur le mélange agit sur ce qui peut être appelé le pot<strong>en</strong>tiel de d<strong>en</strong>sité. Tout<br />

l’art est de savoir mêler et équilibrer le poids <strong>en</strong>tre des typologies différ<strong>en</strong>tes d’un coté,<br />

<strong>en</strong>tre des usages différ<strong>en</strong>ts de l’autre. On ne peut préméditer la d<strong>en</strong>sité d’appropriation<br />

des lieux projetés, mais on peut par l’étude de confi gurations adéquates offrir un<br />

pot<strong>en</strong>tiel d’appropriation plus ou moins grand. » Il sera fait m<strong>en</strong>tion des questions de<br />

la diversité des typologies et des usages dans les chapitres suivants.<br />

1 Kaijima Momoyo, Made in Tokyo, Kajima Institute Publishing Co, 2001, Tokyo<br />

2 Amphoux Pascal, La d<strong>en</strong>sité urbaine, du programme au projet, ENAC, <strong>EPFL</strong>, 2001,<br />

<strong>page</strong> 35<br />

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