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demandant ce qui attire ou repousse. Un pôle articule plusieurs échelles, par exemple<br />
celles du bâtim<strong>en</strong>t, de l’îlot, du quartier ou de la ville. Une différ<strong>en</strong>ce surgit <strong>en</strong>tre les<br />
notions de c<strong>en</strong>tralité et de polarité. La polarité ne signifi e pas une unicité du c<strong>en</strong>tre<br />
autour duquel pr<strong>en</strong>d place une périphérie mais une multiplicité des pôles qui sont liés<br />
<strong>en</strong>tre eux et qui se répartiss<strong>en</strong>t les fonctions. En effet, le pôle est un c<strong>en</strong>tre, mais il<br />
n’est pas unique.<br />
La notion de polarité a aussi intéressé Philippe Panerai 1 . Il remarque que les villes<br />
actuelles ont t<strong>en</strong>dance à perdre la notion de c<strong>en</strong>tralité unique au profi t de différ<strong>en</strong>ts<br />
pôles. Dans les villes médiévales, les activités spécifi ques faisai<strong>en</strong>t corps avec la<br />
faible ét<strong>en</strong>due de la ville. Même si les quartiers se subdivisai<strong>en</strong>t et possédai<strong>en</strong>t leurs<br />
spécialités propres, la ville restait cont<strong>en</strong>ue dans ses remparts et les distances étai<strong>en</strong>t<br />
par conséqu<strong>en</strong>t courtes. A partir du XIX e siècle, avec l’explosion des villes, certains<br />
nouveaux programmes ont fait leur apparition. Universités, zones industrielles,<br />
supermarchés ont pris place à une distance certaine du c<strong>en</strong>tre primitif et ont constitué<br />
de nouveaux pôles. On remarque donc le passage d’un c<strong>en</strong>tre unique regroupant toutes<br />
les activités à un réseau de pôles, qui accueill<strong>en</strong>t chacun leurs activités spécifi ques et<br />
qu’il faut relier.<br />
Mixité et mixisation : il n’existe pas de d<strong>en</strong>sité sociale idéale. La notion de d<strong>en</strong>sité<br />
humaine est aussi subjective. Un individu peut apprécier une certaine d<strong>en</strong>sité humaine<br />
dans un certain lieu et non dans un autre. Cette perception sera différ<strong>en</strong>te pour un<br />
autre individu. La diversité des catégories sociales, les possibilités d’interaction, les<br />
équipem<strong>en</strong>ts de proximité, l‘accessibilité et les espaces publics sont des élém<strong>en</strong>ts<br />
décisifs dans la planifi cation du quartier. Les règles de mixité ne sont pas fi xes, mais<br />
elles vari<strong>en</strong>t selon le lieu et ne peuv<strong>en</strong>t pas être édictées de manière précise. C’est<br />
à l’architecte de projeter selon la situation, mais il ne doit pas s’arrêter à une simple<br />
répartition des surfaces par fonction.<br />
Int<strong>en</strong>sité et int<strong>en</strong>sifi cation : il n’existe pas de d<strong>en</strong>sité s<strong>en</strong>sible idéale. Il faut<br />
rappeler ici que la s<strong>en</strong>sation de d<strong>en</strong>sité n’a souv<strong>en</strong>t ri<strong>en</strong> à voir avec la d<strong>en</strong>sité réelle.<br />
Pascal Amphoux cite l’exemple de la cité jardin qui paraît peu d<strong>en</strong>se, mais qui a <strong>en</strong> fait<br />
une d<strong>en</strong>sité forte et la cité de tours qui paraît représ<strong>en</strong>ter la d<strong>en</strong>sité maximum, alors<br />
qu’elle est très peu d<strong>en</strong>se. Mais que défi ni le terme d’int<strong>en</strong>sité ? Le degré d’activité<br />
ou d’énergie d’un phénomène s<strong>en</strong>sible, mais aussi la vivacité d’un s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t. Par<br />
«int<strong>en</strong>sifi er la ville », Pascal Amphoux <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d int<strong>en</strong>sifi er les rapports à la ville par des<br />
moy<strong>en</strong>s s<strong>en</strong>sibles.<br />
Quatre thèmes peuv<strong>en</strong>t être regroupés sous le signe de l’int<strong>en</strong>sité : qualité<br />
architecturale des espaces d<strong>en</strong>sifi és ; attitude minimaliste <strong>en</strong> urbanisme ; adéquation<br />
contextuelle <strong>en</strong>tre la d<strong>en</strong>sité et l’image du lieu ; politique urbaine d’image. A ces quatre<br />
thèmes correspond<strong>en</strong>t quatre principes d’int<strong>en</strong>sifi cation : la mise <strong>en</strong> t<strong>en</strong>sion des<br />
élém<strong>en</strong>ts de la composition urbaine, le minimum de moy<strong>en</strong>s pour un maximum d’effets,<br />
la réinterprétation du contexte et, pour fi nir, le révélateur de la prés<strong>en</strong>ce humaine.<br />
Après avoir abordé de façon générale la question de la d<strong>en</strong>sité s<strong>en</strong>sible, il va<br />
falloir s’intéresser maint<strong>en</strong>ant à certains exemples de d<strong>en</strong>sités et de processus de<br />
d<strong>en</strong>sifi cation pouvant être utiles à la réfl exion sur le projet.<br />
1 Panerai Philippe, Analyse urbaine, Editions par<strong>en</strong>thèses, 1999, Marseille<br />
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