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La question de la complexité de l’espace pratiqué joue un grand rôle dans le<br />
s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t de d<strong>en</strong>sité. Et c’est <strong>en</strong> cela que les villes médiévales sont un exemple.<br />
Elles propos<strong>en</strong>t des parcours diversifi és, dont la largeur, la longueur, la hauteur et<br />
l’éclairem<strong>en</strong>t sont sans cesse modifi és. Cet espace est pour beaucoup un espace<br />
minéral duquel les parcs et espaces verts sont abs<strong>en</strong>ts. Ce type de bâti crée la<br />
surprise à tout mom<strong>en</strong>t et permet un déplacem<strong>en</strong>t piéton facilité au fi l de parcours<br />
variés. Le Paris haussmanni<strong>en</strong>, bi<strong>en</strong> que plus d<strong>en</strong>se que la ville médiévale, transmet<br />
un s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t de d<strong>en</strong>sité moindre. En effet, les parcours y ont été supprimés au profi t<br />
de larges av<strong>en</strong>ues qui permett<strong>en</strong>t la perception à longue distance. Cela explique<br />
que, bi<strong>en</strong> qu’ils soi<strong>en</strong>t plus d<strong>en</strong>ses, ces quartiers procur<strong>en</strong>t un s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t de d<strong>en</strong>sité<br />
moindre.<br />
Le zurichois Hans Marti, dans ses recherches qui dat<strong>en</strong>t des années 1950, a t<strong>en</strong>té<br />
d’exposer les effets pervers de la d<strong>en</strong>sité selon les divers modèles choisis. Entre les<br />
ombres des constructions de grande hauteur et la pauvreté de l’espace public des<br />
constructions basses, Hans Marti démontre que l’utilisation d’un seul type de forme<br />
urbaine n’est souv<strong>en</strong>t pas idéale. Il prône alors le mélange des formes du bâti afi n<br />
d’obt<strong>en</strong>ir, de manière d<strong>en</strong>se, une certaine mixité d’utilisation du sol et de permettre<br />
d’optimiser les qualités de chaque mode de construction, tout <strong>en</strong> <strong>en</strong> limitant les<br />
inconvéni<strong>en</strong>ts.<br />
La question des espaces verts dans les villes a été abordée par Vinc<strong>en</strong>t Fouchier.<br />
Pour lui, ces espaces ne doiv<strong>en</strong>t pas se borner à être des surfaces. La notion de<br />
verdure doit se lire <strong>en</strong> trois dim<strong>en</strong>sions tout comme le bâti. Une allée ou un bosquet<br />
d’arbre peut jouer un rôle sur la perception s<strong>en</strong>sible de la d<strong>en</strong>sité <strong>en</strong> masquant ou<br />
<strong>en</strong> révélant certaines caractéristiques des constructions <strong>en</strong>vironnantes. Un manque<br />
d’espaces verts dans un quartier acc<strong>en</strong>tue souv<strong>en</strong>t la d<strong>en</strong>sité perçue des habitants et<br />
peut favoriser le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t de surd<strong>en</strong>sité et d’étouffem<strong>en</strong>t.<br />
L’<strong>en</strong>gouem<strong>en</strong>t pour les quartiers c<strong>en</strong>traux de la ville illustre bi<strong>en</strong> que la vie dans<br />
les quartiers d<strong>en</strong>ses peut être agréable et recherchée. Les personnes qui choisiss<strong>en</strong>t<br />
ce mode de vie argum<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t <strong>en</strong> faveur de la proximité des activités et du brassage<br />
de population qui y a lieu. D’autres quartiers, pourtant moins d<strong>en</strong>ses, provoqu<strong>en</strong>t des<br />
s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts contraires de répulsion et de désolation. Existe-t-il donc des facteurs qui<br />
acc<strong>en</strong>tuerai<strong>en</strong>t un s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t de d<strong>en</strong>sité et de malaise et est-il possible de les défi nir<br />
afi n de pouvoir se les approprier pour des réalisations futures ?<br />
Pascal Amphoux met <strong>en</strong> avant trois dim<strong>en</strong>sions de la notion de d<strong>en</strong>sité : polarité,<br />
mixité et int<strong>en</strong>sité 1 . Ces trois termes favoris<strong>en</strong>t la classifi cation des différ<strong>en</strong>tes<br />
approches de la d<strong>en</strong>sité <strong>en</strong> trois domaines ; ils permett<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t d’aborder les<br />
problèmes liés à cette notion de façons différ<strong>en</strong>tes. On peut regrouper les thèmes de<br />
la d<strong>en</strong>sité défi nis précédemm<strong>en</strong>t dans l’une des trois dim<strong>en</strong>sions. Cette classifi cation<br />
permet aussi de se p<strong>en</strong>cher sur une réponse possible au problème de la d<strong>en</strong>sité et<br />
apporte certaines principes pouvant servir de modèle pour des interv<strong>en</strong>tions futures.<br />
Polarité et polarisation : il n’existe pas de d<strong>en</strong>sité spatiale idéale. La notion de<br />
d<strong>en</strong>sité chiffrée est quelque chose de statique alors que le territoire est <strong>en</strong> mutation<br />
perpétuelle. De plus. la notion varie <strong>en</strong> fonction des critères pris <strong>en</strong> compte. La polarité<br />
propose donc d’aborder la spatialité de façon différ<strong>en</strong>te et met <strong>en</strong> avant le pouvoir qu’a<br />
un lieu d’attirer. La polarité d’un lieu fait interv<strong>en</strong>ir les al<strong>en</strong>tours de ce même lieu <strong>en</strong> se<br />
1 Amphoux Pascal, La d<strong>en</strong>sité urbaine, du programme au projet, ENAC, <strong>EPFL</strong>, 2001,<br />
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