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imposé. Autre exemple : un habitant de New York ne trouvera pas la ville de Paris très<br />
d<strong>en</strong>se alors qu’elle le sera pour un provincial.<br />
Les quartiers des c<strong>en</strong>tres villes souffr<strong>en</strong>t d’un double problème : d’une part, les<br />
logem<strong>en</strong>ts y sont chers et <strong>en</strong> majorité loués par des personnes à haut rev<strong>en</strong>u ou par<br />
des <strong>en</strong>treprises. D’autre part, ils peuv<strong>en</strong>t être insalubres; dans ce cas, des personnes<br />
dont les moy<strong>en</strong>s fi nanciers sont limités y log<strong>en</strong>t dans des conditions exécrables. Il est<br />
donc diffi cile de trouver des logem<strong>en</strong>ts salubres, bon marchés et accessibles à tous.<br />
Il faut donc réussir à ret<strong>en</strong>ir ou à attirer un type de population qui serait susceptible<br />
de quitter la ville pour des espaces périphériques <strong>en</strong> proposant une qualité de vie<br />
comparable à celle recherchée <strong>en</strong> périphérie, tout <strong>en</strong> offrant un plus du point de vue<br />
des proximités et des services. Cela peut être obt<strong>en</strong>u par la construction de logem<strong>en</strong>ts<br />
de types divers, permettant l’accueil de populations variées : familles, personnes<br />
âgées, immigrés, étudiants. Point important, la mixité ne doit pas être imposée, car<br />
elle pose, dans ce cas, de nombreux problèmes. Elle doit être choisie par les habitants<br />
lorsqu’ils emménag<strong>en</strong>t.<br />
- La mixité :<br />
C’est dans cette optique que la mixité au sein même de la ville paraît importante.<br />
Une trop grande division des différ<strong>en</strong>tes couches composantes de la population n’est<br />
pas souhaitable. Elle favorise la stigmatisation des minorités et peut générer des<br />
réactions de peur, voire de rejet de la différ<strong>en</strong>ce. L’exemple extrême s’illustre par les<br />
ghettos des villes américaines face aux communautés surprotégées situées dans les<br />
banlieues et possédant leur propre système de sécurité. On assiste dans ce cas à un<br />
véritable partage de la société. En Europe, la situation n’<strong>en</strong> est pas là, mais un certain<br />
partage de la population est perceptible <strong>en</strong>tre les personnes réussissant à accéder à<br />
la propriété et les autres.<br />
La mixité ne s’illustre pas uniquem<strong>en</strong>t par un mélange des populations. La<br />
diversité des activités joue aussi un rôle important. Les zones monofonctionnelles,<br />
tels les quartiers de villas, ne propos<strong>en</strong>t aucune activité externe à la cellule privée<br />
de l’habitat. Une étude de l’Atelier parisi<strong>en</strong> d’urbanisme 1 montre que du point de vue<br />
psychologique, la d<strong>en</strong>sité est bi<strong>en</strong> vécue lorsqu’elle est synonyme d’animation et de<br />
mixité aussi bi<strong>en</strong> programmatique qu’humaine. On peut alors parler, à cette échelle,<br />
de production d’urbanité. Les quartiers vivants, proposant de multiples activités et<br />
des services divers, qui permett<strong>en</strong>t à la population de faciliter les échanges sociaux,<br />
paraiss<strong>en</strong>t toujours moins d<strong>en</strong>ses que ceux dans lesquels l’habitat est le seul<br />
programme développé, sans que des lieux permettant le li<strong>en</strong> social soi<strong>en</strong>t planifi és, ce<br />
qui est notamm<strong>en</strong>t le cas des grands <strong>en</strong>sembles, indép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>t de la d<strong>en</strong>sité réelle<br />
du quartier. De plus, des transports de qualité vers les c<strong>en</strong>tres, les infrastructures<br />
culturelles et de loisirs importants permett<strong>en</strong>t eux aussi d’apprécier la d<strong>en</strong>sité. La<br />
d<strong>en</strong>sité des activités permet une d<strong>en</strong>sité des expéri<strong>en</strong>ces vécues pour un individu et<br />
il ne peut trouver cela qu’<strong>en</strong> pratiquant la ville mixte. Pour se le prouver, il suffi t de se<br />
représ<strong>en</strong>ter la richesse du parcours <strong>en</strong> c<strong>en</strong>tre ville opposable à la pauvreté de celui du<br />
pavillonnaire.<br />
1 Bordas-Astudillo Flor<strong>en</strong>ce, Quelle forme urbaine pour quelle d<strong>en</strong>sité vécue, note de 4<br />
<strong>page</strong>s, Atelier parisi<strong>en</strong> d’urbanisme (APUR), n°10, juin 2003.<br />
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