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La ville actuelle, diffuse, étalée, ne propose donc plus une expéri<strong>en</strong>ce de la ville,<br />

ou plutôt ne propose plus la même expéri<strong>en</strong>ce de la ville qu’auparavant. Les relations<br />

physiques de l’être humain avec son <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et ses semblables ne peuv<strong>en</strong>t plus<br />

avoir lieu de la même manière que par le passé. La dissolution de la ville fait perdre<br />

une certaine perception de l’urbain qui pourrait être retrouvée par la red<strong>en</strong>sifi cation<br />

des villes. Cela pose problème, car la d<strong>en</strong>sité souffre souv<strong>en</strong>t d’une mauvaise image.<br />

Elle est <strong>en</strong> général défi nie par certains des termes suivants : proximité, pénombre,<br />

étouffem<strong>en</strong>t, conc<strong>en</strong>tration, verticalité, surd<strong>en</strong>sité, compacité, surpeuplem<strong>en</strong>t ou<br />

<strong>en</strong>core surpopulation, mais ne correspond <strong>en</strong> général pas à la d<strong>en</strong>sité réelle du lieu<br />

évoqué. Les méthodes de planifi cation et de construction, le mode d’aménagem<strong>en</strong>t<br />

des espaces extérieurs et leur prés<strong>en</strong>ce ou abs<strong>en</strong>ce, la relation <strong>en</strong>tre l’appartem<strong>en</strong>t<br />

privé et l’extérieur semi-public et public ainsi que la mixité des programmes jou<strong>en</strong>t un<br />

rôle extrêmem<strong>en</strong>t important dans la perception, bonne ou mauvaise, de la d<strong>en</strong>sité. Le<br />

s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t de d<strong>en</strong>sité se mesure aussi à la fréqu<strong>en</strong>ce et à l’int<strong>en</strong>sité des expéri<strong>en</strong>ces<br />

vécues et à la d<strong>en</strong>sité de population du quartier ou de l’immeuble. La d<strong>en</strong>sité perçue<br />

d’un lieu peut être infl u<strong>en</strong>cée par divers facteurs qu’il est possible de rassembler dans<br />

trois groupes distincts : la population, la mixité et la typologie du bâti.<br />

- La population :<br />

Elle peut jouer un rôle prépondérant dans la perception de la d<strong>en</strong>sité. Il est possible<br />

de citer deux types de d<strong>en</strong>sité qu’une population peut <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drer.<br />

Un premier courant de p<strong>en</strong>sée constate la proximité humaine dans certains lieux,<br />

comme par exemple dans les villes du XIX e siècle, au sein de quartiers extrêmem<strong>en</strong>t<br />

d<strong>en</strong>ses et souv<strong>en</strong>t surpeuplés. Ces conditions n’offr<strong>en</strong>t pas un cadre de vie idéal<br />

pour les populations et t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t plutôt à r<strong>en</strong>dre la vie impossible. Les proximités,<br />

l’<strong>en</strong>tassem<strong>en</strong>t et la misère sociale favoris<strong>en</strong>t donc les frictions <strong>en</strong>tre les occupants<br />

ainsi que le désordre social. L’exemple actuel pourrait être celui des cités françaises<br />

délaissées. Cette vision de la d<strong>en</strong>sité sociale a été défi nie comme « Théorie implicite<br />

de la d<strong>en</strong>sité meurtrière » 1 .<br />

Selon le second courant de p<strong>en</strong>sée, le mode de vie que propose une d<strong>en</strong>sité<br />

à la fois humaine et urbaine est l’élém<strong>en</strong>t décl<strong>en</strong>cheur d’une vie sociale plus riche<br />

favorisant la création de nouveaux li<strong>en</strong>s <strong>en</strong>tre les différ<strong>en</strong>ts acteurs de la vie citadine<br />

et ses populations diverses. Il est fait m<strong>en</strong>tion dans ce cas de « Théorie implicite de la<br />

d<strong>en</strong>sité sociale ».<br />

La vision de la d<strong>en</strong>sité peut changer selon le groupe social auquel apparti<strong>en</strong>t<br />

un individu. Par exemple, le degré d’inaccessibilité à la maison individuelle pour des<br />

populations à faible rev<strong>en</strong>u, la situation du quartier par rapport au c<strong>en</strong>tre et aux activités<br />

proposées, la typologie de l’appartem<strong>en</strong>t et la morphologie du bâti, l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t<br />

physique et social, et la position sociale du ménage jou<strong>en</strong>t un rôle non négligeable<br />

dans cette perception.<br />

Il est donc intéressant de relever que, suivant le statut social d’un individu, les<br />

critères qui péjor<strong>en</strong>t la notion de d<strong>en</strong>sité ne sont pas id<strong>en</strong>tiques. Par exemple, un jeune<br />

couple urbain profi tera d’un logem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> zone d<strong>en</strong>se et proche des c<strong>en</strong>tres d’activités,<br />

alors qu’une famille désirant à tout prix une villa individuelle, mais ne possédant pas<br />

le moy<strong>en</strong> d’accéder à la propriété ress<strong>en</strong>tira ce mode de vie <strong>en</strong> appartem<strong>en</strong>t comme<br />

1 Amphoux Pascal, La d<strong>en</strong>sité urbaine, du programme au projet, ENAC, <strong>EPFL</strong>, 2001,<br />

<strong>page</strong> 13<br />

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