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REPÈRES CHRONOLOGIQUES Protectorat français, règne du Roi ...

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République khmère République khmère<br />

Lon Nol lui-même se méfiait apparemment des agissements de son cadet,<br />

auquel il ne confia jamais aucun poste important, se bornant à l'élever au<br />

rang de brigadier-général des forces gouvernementales au début de la<br />

guerre. A ce titre Lon Non exerça quelque temps un commandement sur le<br />

terrain (en 1970-1971), dirigeant certaines opérations contre les forces nordvietnamiennes<br />

et vietcong dont la pression se faisait fortement sentir autour<br />

de Phnom Penh. Très mal vu par l'ambassade américaine, qui tenait<br />

pour néfaste son rôle dans l'entourage de son frère atteint d'hémiplégie en<br />

février 1971, Lon Non était tout aussi mal vu par les milieux dirigeants<br />

cambodgiens qui l'appelaient assez ironiquement « le petit frère ». Il était<br />

parvenu néanmoins à se constituer un clan, qui inspirait une certaine<br />

crainte à ses adversaires. Par ailleurs il semble bien qu'il s'était acquis des<br />

sympathies, évidemment intéressées, <strong>du</strong> côté de l'ambassade soviétique.<br />

Mais les pressions américaines et les antipathies qui se manifestaient envers<br />

lui à Phnom Penh le contraignirent à s'exiler aux États-Unis en 1972<br />

(si nos souvenirs sont exacts), sous le couvert d'une vague mission officielle.<br />

Il fut ainsi éloigné de la capitale cambodgienne pendant un an, avant d'obtenir<br />

l'autorisation d'y revenir. Après son retour, alors que la situation politique<br />

et militaire <strong>du</strong> régime se détériorait de plus en plus, l'opinion<br />

phnompenhoise lui fut moins hostile - mais elle le soupçonna bientôt, à tort<br />

ou à raison, de préparer une sorte de «putsch» avec le concours de quelques<br />

éléments des forces armées. Son rôle resta néanmoins très effacé jusqu'au<br />

début de l'année 1975. Dans la dernière phase de la guerre <strong>du</strong> Cambodge les<br />

intentions que certains lui prêtaient parurent toutefois se préciser. Le 27<br />

mars 1975, en effet, on apprit qu'il venait de démissionner de l'armée pour<br />

retourner à la vie civile, et que sa démission avait été acceptée par son frère<br />

le président Lon Nol (qui allait quitter Phnom Penh le 1er avril). Cette démission<br />

inatten<strong>du</strong>e paraissait signifier que Lon Non voulait retrouver sa<br />

liberté d'action pour tenter un «coup» quelconque à brève échéance, peutêtre<br />

en accord avec son aîné. Mais il tergiversa pendant les trois dernières<br />

semaines qui précédèrent la chute de Phnom Penh, qu'il aurait eu tout intérêt<br />

à quitter lui aussi pour ne pas tomber aux mains des Khmers Rouges.<br />

Finalement il tenta, «in extremis», de prendre le contrôle de la capitale<br />

avant que ceux-ci ne s'en emparent. Les Phnompenhois mé<strong>du</strong>sés et les rares<br />

observateurs étrangers encore sur place purent ainsi assister, aux premières<br />

heures de la matinée <strong>du</strong> 17 avril 1975, à l'étonnante équipée de<br />

quelque 200 jeunes gens armés et arborant un curieux drapeau à croix de<br />

Malte, qui se rendirent maîtres de la ville pendant un court moment. Ils<br />

étaient dirigés par Hem Ket Dara, le fils d'un ancien ministre <strong>du</strong> régime<br />

républicain, et téléguidés par Lon Non lui-même avait été encouragé, semble-t-il,<br />

par les Soviétiques qui se méfiaient fortement des Khmers Rouges,<br />

dont les tendances maoïstes les avaient toujours inquiétés. La tentative<br />

bien tardive de Lon Non pour s'emparer <strong>du</strong> pouvoir ne pouvait qu'échouer<br />

lamentablement, les forces de Pol Pot étant déjà partout infiltrées dans la<br />

ville. Il eut alors la naïveté de répondre à l'offre de «ralliement» des vainqueurs<br />

et vint spontanément se présenter à eux au ministère de l'Information,<br />

en civil et muni d'un drapeau blanc, dans l'après-midi <strong>du</strong> 17 avril. Avec<br />

d'autres dirigeants cambodgiens tout aussi abusés il fut emmené ensuite<br />

vers une destination inconnue. Diverses indications, parmi lesquelles certains<br />

propos <strong>du</strong> Prince Sihanouk, permet¬tent de penser qu'il fut rapidement<br />

mis à mort par les Khmers Rouges, avec des raffinements de cruauté.<br />

(Bernard HAM EL, Hommes et destins-1985)<br />

SON NGOC THANH (vers 1914-1976)<br />

Ce nationaliste de droite était un «Khmer Krom» (issu de la minorité<br />

khmère de Cochinchine), né un peu avant la Première Guerre mondiale. Il<br />

eut une existence fort mouvementée, qu'il passa pour une grande part en dehors<br />

<strong>du</strong> Cambodge. Opposant sous tous les régimes, il ne put réaliser que<br />

deux fois ses ambitions politiques - et seulement pour une courte <strong>du</strong>rée.<br />

Son Ngoc Thanh commença à faire parler de lui à l'époque <strong>du</strong> <strong>Protectorat</strong>,<br />

après avoir achevé ses études secondaires à Saigon. Peu de temps avant le<br />

Son Ngoc Thanh<br />

M.Son Ngoc Thanh, Premier ministre en visite à Saigon (29-31/08/1972).<br />

De gauche à droite: Thappana Nginn, Mau Say, Son Ngoc Thanh,...<br />

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