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REPÈRES CHRONOLOGIQUES Protectorat français, règne du Roi ...

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La marche vers la République khmère La marche vers la République khmère<br />

engagés pour la guerre, sans formation préalable et avec des armes rudimentaires<br />

par rapport aux ennemis bien supérieurs en nombre, aguerris et<br />

très bien armés. La République Khmère ne sera proclamée que sept mois<br />

après, le 9 octobre. Un autre fait remarquable : après la déposition <strong>du</strong><br />

Prince Sihanouk, le Général Lon Nol a fait libérer tous les prisonniers politiques<br />

<strong>du</strong> Sangkum, la grande majorité d'entre eux étant des militants<br />

Khmers rouges (KR) (des ingénieurs, techniciens,professeurs des lycées ou<br />

collèges), dont un certain Kaing Guech Ieu. Selon un proche de Lon Nol (M.<br />

Thong Lim Huong, futur ministre de l’Information), ce dernier devait croire<br />

que les intellectuels KR se rallieraient plutôt à lui contre « l'ennemi commun<br />

», le Prince Sihanouk.<br />

Qui voulaient la République ? Sûrement pas S.A. Sirik Matak. Au départ,<br />

le Général Lon Nol non plus, de même que les grands notables de l'ère sangkumienne,<br />

réunis alors dans un "Front" anti-Sihanouk. Mais ils n’avaient<br />

trouvé rien d’autre à proposer à leurs partisans. Pour les plus jeunes (au<br />

Gouvernement et ailleurs), la République était synonyme de liberté, de démocratie<br />

et de probité. Un Comité consultatif réunissant hauts fonctionnaires,<br />

officiers supérieurs de l’Armée et intellectuels, sous la présidence<br />

de M. Chau Sau, fut chargé d’élaborer un projet constitutionnel et qui se<br />

prononça pour un régime républicain, s’inspirant de la Ve République Française…<br />

D’autre part, à part deux ou trois enfants turbulents <strong>du</strong> Prince mis<br />

aux arrêts puis relâchés rapidement, le nouveau régime n'a décapité ni persécuté<br />

aucun autre membre de la grande famille royale, sans doute par<br />

considération et respect pour la Reine-Mère Kossamak. Beaucoup de<br />

princes et altesses royaux ont même rejoint les rangs républicains. Il n'y<br />

eut rien de comparable, ni de près ni de loin, avec la Révolution Française<br />

de 1789.<br />

La République Khmère, je l'ai dit plus haut, fut voulu surtout par les jeunes<br />

intellectuels qui étaient nombreux dans le corps enseignant et les universités.<br />

Or, depuis quelques années déjà, les éléments communistes ont progressivement<br />

dominé les débats des lycéens, des étudiants et des<br />

professeurs, grâce à leur dévouement aux besoins immédiats et à la cause<br />

de ces derniers, et se sont clairement montré Républicains. Un autre groupe<br />

très actif, mais peu visible sous le Sangkum, composé d’anciens thanhistes<br />

était mené par MM. Hang Thun Hak (recteur de l’Université des Beaux<br />

Arts), Pan Sothy, Keam Reth, Yv Yang, Peou You Leng, prônait ouvertement<br />

ses options républicaines. L’idée de la République elle-même n'était pas totalement<br />

étrangère au peuple khmer en général. La monarchie a été virtuellement<br />

abolie après la disparition <strong>du</strong> <strong>Roi</strong> Suramarit, le 3 avril 1960. En<br />

effet, faute de pouvoir trouver un prince "digne de la Couronne", le Prince<br />

Sihanouk, ayant juré de ne pas remonter sur le trône, a organisé un référen<strong>du</strong>m<br />

<strong>du</strong> 5 juin 1960 qui l’a plébiscité comme “Chef de l'État”,<br />

la Reine-Mère Kossamak devant simplement "incarner la dynastie royale<br />

cambodgienne" - un rôle tout à fait absent de la scène politique. Le Cambodge<br />

des années 1960 était devenu une sorte de République monarchique<br />

- comme diraient les Français. Par ailleurs, depuis bien longtemps déjà, le<br />

peuple ne voyait plus que très peu de princes ministres, députés, gouverneurs<br />

ou directeurs des administrations publiques diriger le pays sur le terrain...<br />

.....”<br />

** Séng Sun Thay : Quelques jours plutard, le colonel Séng Sun Thay (combattant<br />

contre les Vietminh à Srè Ches, Kratié) a été assassiné en compagnie<br />

d’un de ses amis Kabaur employé à la société Shell de Phnom Penh,<br />

dans une maison aux environs de Phnom Penh. Là encore trois versions<br />

d’interprétation : la presse locale rappota que ce furent les faits divers; la<br />

version officielle disait que ces deux hommes étaient saoûls et se seraient<br />

disputé une femme puis se seraient tiré dessus; la troisième était un suspect<br />

porté à l’encontre de Lon Nol ou Lon Non puisque Séng Sun Thay devait<br />

se rendre à 10h30 chez le général Lon Nol et depuis on ne l’avait plus<br />

revu jusqu’on le retrouva assassiné.<br />

____________________________________________________________________<br />

1970 (suite)<br />

19 - Le général Lon Nol lance un ultimatum aux VC/VCN pour qu'ils retirent<br />

leurs troupes des territoires khmers dans un délai de 48 heures.<br />

26 - De nombreuses colonnes de voitures, occupées par des manifestants<br />

paysans, se dirigent vers Phnom Penh pour attendre puis pour réclamer<br />

le retour de Sihanouk.<br />

29 - Les manifestants ont été sévèrement réprimés. Selon la version officielle,<br />

ces manifestations auraient été suscitées par les communistes<br />

vietnamiens.<br />

- Les troupes VC/VCN envahissent le Cambodge.<br />

Avril<br />

2 - Première campagne d'action psychologique lancée par le gouvernement<br />

dans tout le pays.<br />

11 - « Marche de la Concorde» au Complexe sportif olympique de<br />

Phnom Penh en présence de Lon Nol et des membres <strong>du</strong> gouvernement,<br />

pour demander la proclamation de la république au Cambodge.<br />

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