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REPÈRES CHRONOLOGIQUES Protectorat français, règne du Roi ...

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La marche vers la République khmère La marche vers la République khmère<br />

Il est très difficile de reconstituer exactement dans le détail comment un tel<br />

évènement a pu se pro<strong>du</strong>ire. Selon les rumeurs qui couraient dans les millieux<br />

politiques khmers, ce fut la peur d’être punis, voire exécutés, qui<br />

poussa les Parlementaires à destituer Sihanouk. On avait raconté que,<br />

avant de s’envoler de Paris à Moscou puis à Pékin, pendant une réunion<br />

tenue sécrète à Paris, le prince Sihanouk avait promis de châtier ses ennemis<br />

dès son retour à Phnom Penh, et qu’il en avait donné ses noms. Un des<br />

participants à la réunion, le prince Sisowath Essaro, frère <strong>du</strong> prince Sisowath<br />

Sirimatak, avait même disait-on, a enregistré ces propos et a envoyé<br />

l’enregistrement à son frère...Telle aurait été l’”arme” qui avait décidé tous<br />

les Parlementaires à voter la destitution...<br />

Un autre fait relaté par Lon Non expliquait la nuit <strong>du</strong> 17 mars 1970.<br />

Lon Non, frère de Lon Nol, un coordinateur bien placé chargé d’apporter<br />

l’évolution de cet évènement au prince Sirimatak et Lon Nol, révéla les secrets<br />

de la nuit <strong>du</strong> 17 mars 1970, quatre ans après à Ros Chantrabot que ce<br />

dernier notait dans son livre “La République khmère p.34,35 “:<br />

“...A la fin <strong>du</strong> 17 mars 1970, vers minuit, rien n’était encore arrêté. Lon Non<br />

avait demandé au prince Sirimatak de prendre la décision de déclencher le<br />

processus de la destitution <strong>du</strong> prince Sihanouk. Mais le prince Sirimatak ne<br />

voulait pas prendre seul une telle responsabilité. Il attendait que le général<br />

Lon Nol le fasse, lequel, de son côté, attendait que le prince Sirimatak s’engage<br />

le premier...<br />

Lon Non se servait d’agent de liaison entre les deux amis. Aux environs de<br />

trois heures <strong>du</strong> matin, accompagné de Hang Thun Hak, de Chan Sokhom<br />

et de Kong Orn, ils se rendirent chez le général Lon Nol. Celui-ci dormait<br />

dans un hamac. Aucun n’osa le réveiller. Ils attendirent. L’aube approchait.<br />

Le temps paraissait alors lourd et long, qui allait peut être leur manque ensuite<br />

pour tout mettre en place. Enfin, Lon Non décida de réveiller son<br />

grand frère qu’il appela “Lok Bâng” (frère aîné). Il lui déclara : “Le prince<br />

Sirimatak est d’accord et décidé de déposer le prince Sihanouk. Il n’attend<br />

que l’approbation de Lok Bâng”. Alors, ce dernier répondit : “Si Tak est déjà<br />

d’accord, on y va tous ensemble !”<br />

En fait le prince Sirimatak n’avait pas encore donné son aval. Il hésitait et<br />

avait toujours peur. Lon Non, pour décider son frère, <strong>du</strong>t tricher et lui mentir...Après<br />

avoir ainsi arraché la décision de son frère, Lon Non se rendit<br />

chez Sirimatak, escorté d’un détachement de militaires. Ne sachant qu’il<br />

s’agissait de Lon Non et voyant arriver les militaires, Sirimatak tremblait<br />

de peur. Il eut des sueurs froides et s’enveloppa dans une couverture. La<br />

confusion passée, Lon Non l’informa que son frère (Lon Nol) avait décidé<br />

de passer aux actes. Cette fois, Sirimatak ne se fit plus prier et ordonna lui<br />

aussi de tout mettre à exécution.” (cette version a été confirmée par le prince<br />

N.Chantearainsei).<br />

M.Dy Kareth, ancien rédacteur <strong>du</strong> quotidien d’Etat “CAMBODGE” de février-mars<br />

1970, dans un témoignage qu’il nous a adressé, il a rappellé que:<br />

“...<br />

En fait, en mars 1969, le Prince avait déjà vivement dénoncé les implantations<br />

des Vietcong dans le pays. A la fin février 1970, il annonça de Paris sa<br />

décision de demander le retrait des forces nord-vietnamiennes et vietcong<br />

- estimées à 80 000 hommes - présentes au Cambodge. Des manifestations<br />

anti-Hanoi et anti-Vietcong, organisées par le Gouvernement, eurent lieu,<br />

début mars 1970, à Svay-Rieng, puis à Phnom-Penh.<br />

Elles furent approuvées ensuite par l’Assemblée nationale, mais le Prince<br />

condamna vivement “le saccage par les manifestants “ des ambassades de<br />

Hanoi et <strong>du</strong> Vietcong à Phnom-Penh. Les Khmers ne comprenaient plus :<br />

la rumeur circulait que “le Gouvernement et l’Assemblée nationale ont agi<br />

selon les directives de Samdech Euv” ! Le 12 mars, le Gouvernement décida,<br />

avec l’appui de la Reine-Mère Kossamak, d’envoyer à Paris deux anciens<br />

Premiers ministres <strong>du</strong> Prince Sihanouk, S.A. Norodom Kantol et M. Yèm<br />

Sambaur, rapporter de vive voix au Chef de l’Etat la situation <strong>du</strong> pays et la<br />

position de “son Gouvernement royal”. Mais le Prince lui opposa un refus<br />

immédiat et catégorique de recevoir les émissaires. Ce fut là plus qu’un défi<br />

cinglant, mais la signification d’une rupture totale <strong>du</strong> Chef de l’Etat à son<br />

Gouvernement.<br />

A Phnom-Penh, l’on apprit également l’histoire d’une cassette audio envoyée<br />

de Paris “ par la valise diplomatique” dans laquelle le Prince Sihanouk aurait<br />

menacé de “faire fusiller”, à son retour, des ministres et des députés<br />

qui l’ont “trahi”. Le Gouvernement Lon Nol, lui, parut déterminé à relever<br />

le défi <strong>du</strong> Prince : l’on lança maintenant dans la presse pro-gouvernementale<br />

l’accusation contre ce dernier d’“avoir ven<strong>du</strong> la terre khmère aux Nord-<br />

Vietnamiens/Vietcong”. Selon quelques députés et dans certains ministères<br />

(dont l'É<strong>du</strong>cation nationale de M. Chhân Sokhom), la destitution <strong>du</strong> Prince<br />

Sihanouk était prévue (par qui ?) pour le 16 mars où, au matin, l'on commençait<br />

à décrocher le portrait <strong>du</strong> Chef de l'Etat des murs des bureaux.<br />

Mais, en toute vraisemblance, les hésitations <strong>du</strong> Général Lon Nol et de S.A.<br />

Sirik Matak ont dû faire retarder l'échéance : les deux hommes, tout le<br />

monde me l'a alors affirmé, “ se (furent) réellement remis à la décision de<br />

l'Assemblée nationale”, la dernière élue sous la bannière <strong>du</strong> Sangkum<br />

Reastr Niyum. Cinq jours seulement après, le 23 mars 1970, le Prince Sihanouk<br />

annonça à Pékin la création de son FUNK (Front uni national <strong>du</strong><br />

Kampuchea), avec le soutien empressé <strong>du</strong> Nord-Vietnam (Pham Van Dong),<br />

<strong>du</strong> Vietcong et de la Chine populaire ; le 27 mars, les personnels des ambassades<br />

<strong>du</strong> Nord-Vietnam et <strong>du</strong> Vietcong évacuèrent Phnom-Penh ; deux jours<br />

plus tard, le 29, au nom <strong>du</strong> Prince Sihanouk, les forces vietcong et nordvietnamiennes<br />

attaquèrent les forces gouvernementales khmères, pratiquement<br />

prises au dépourvu. Des milliers de jeunes s'étaient immédiatement<br />

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