REPÈRES CHRONOLOGIQUES Protectorat français, règne du Roi ...

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Règne du roi Norodom Sihanouk Le roi Norodom Sihanouk et la libération de Son Ngoc Thanh Rappel des faits : le 14 août 1945, Son Ngoc Thanh était président du Conseil des ministres. Un jour après cette nomination, le 15 août 1945 c’était la capitualation du Japon. Le 1er octobre 1945, arrivée du général Leclerc à Saigon, le 8 octobre: entrée des troupes britaniques à Phnom Penh, suivi de Leclerc le 15 octobre: arrestation de Son Ngoc Than qui est déporté en France. Khim Tith, ministre de la défense se rallie aux Français, tandis que Pach Choeun, ministre de l’économie prend le maquis. Après avoir condamné une peine de 20 ans pour trahision par le tribunal français de Saigon, Son Ngoc Than est déporté en France pour mettre en résidence forcée à Poitier où il pouvait finir sa Licence en Droit. Dans son livre “L’action royale pour l’Indépendance du Cambodge 1958- 59” le prince Sihanouk rappelle qu’il a adressé quatre lettres aux autorités françaises pour solliciter la libération de Son Ngco Than. L’une d’elles datée du 21 octobre 1949 adressée au Commissaire de la République française au Cambodge (Jean Léon François Marie de Raymond) est la suivante : “ 21 octobre 1949 A Monsieur le Commissaire de la République française au Cambodge Monsieur le Commissaire, J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint la copie d’une lettre qui vient de m’être adressée par M.Son Ngoc Thanh, lettre dans laquelle celui-ci, sollicitant d’être autorisé à retourner le plus tôt possible au cambodge, me donne l’assurance qu’il est prêt à s’abstenir de toute activité politique. M.Son Ngoc Thanh, d’autre part, dans le cas d’un retour légèrement différé, sollicite une augmentation de la mensualité qui lui est actuellement allouée et qui lui permet difficilement de subvenir à la fois à ses besoins propres et à ceux de la nombreuse famille qu’il doit entretenir au Cambodge. Je vous serais personnellement obligé si vous pouviez intervenir dans ce sens auprès des autorités françaises, toute mesure libérale prise dans ce sens devant être particulièrement appéciée par l’opinion publique cambodgienne. Veuillez agréer, Monsieur le Commissaire, l’assurance de mes sentiments de très haute considération. NORODOM SIHANOUK “ Règne du roi Norodom Sihanouk Son Ngoc Than m’a (Norodom Sihanouk) souvent remercié de mes interventions. Le 21 octobre 1949, il m’écrivait de Paris : “Sire, J’ai l’honneur de présenter très respectueusement à Votre Majesté, l’expression ma différence gratitude pour l’aide matérielle que Votre Majesté a bien voulu apporter à mon sort douloureux, ainsi que pour la consante intervention que Votre Majesté a bien voulu entreprendre pour ma libération et pour mon retour au Cambodge. ...Fidèle à cet idéal patriotique et fidèle à Votre Majesté, j’ai l’honneur de solliciter d’Elle, ne même temps que ma mise en liberté, mon retour au Kampuchéa. Je reprendrai ma vie de famille parmi mes enfants. Je m’abtiendrai de toute activité politique”. ... Le 30 octobre 1951, libéré, Thanh rentrait à Phnom Penh aux acclamations de ses amis. Il m’écrivait (Norodom Sihanouk) le même jour une lettre que je tiens à citer “Sire, Grâce à la constance intervention de Votre Majesté, j’ai pu retrouver aujoud’hui après six ans d’exil, le sol natal. J’ai l’honneur de solliciter très respectueusement de Votre Majesté une audience. Je serais très heureux de pouvoir présenter à Votre Majesté l’expression de mon loyalisme, de ma reconnaissance et de mon entier dévouement à la Patrie. Veuillez agréer, Sire, l’expression de ma déférente et profonde gratitude”. ------------ Le gouvernement royal a pensé utiliser les capacités et les diplômes de notre ancien Premier Ministre à un poste ministériel, et le Président Huy Kanthoul a bien voulu sonder Thanh. Celui-ci, un peu grisé, semble-t-il, n'a pas accepter d'occuper un simple poste au sein du gouvernement. Peu de mois après son retour, il partait pour le " maquis " mener, disait-il, "la résistance "... Il aurait fallu pour cela que Thanh engage ses “troupes” dans les secteurs occupés par les Français. Cela, Thanh ne l’a jamais fait. C’est dans le secteur, autonome de Siemreap, Kompong Thom, Battambang, que je m’étais fait remettre depuis 1949 par le commandement français et qui ne contenait plus un seul soldat français, que Thanh a mené sa soi-disant “résistance”. Clle-ci consistait d’ailleurs essentiellement en une campagne de radio où mon gouvernement et moi-même étions constamment critiqués, insultés. Les lieutenants de Thanh opéraient eux aussi prudemment à l’abri du secteur autonome, loin des français. C’était le cas d’un déserteur de notre armée, l’ex capitaine Chansorath, qui groupait une compagnie, et de deux 106 107

chefs pirates, Keo Tak et Nguon Hong, forts de quelques centaines de “patriotes contrebandes”. Tous menaient “la lutte” dans Battambang, pillant et assassinant leurs seuls compatriotes. Thanh et les siens agissaient donc exactment comme s’ils voulaient encourager les Français à ne plus me transférer le commandement militaire d’autres provinces, puisque je ne pouvais tenir ma promesse de maintenir la sécurité dans le secteur autonome. Ce jeu extrêmement tortueux devint plus tard la trahison pure et simple des intérêts nationaux. En effet, lorsque, au cours de ma “Croisade pour l’indépendance”, je me réfugiai dans le secteur autonome pour faire pression sur les autorités françaises, MM Lon Nol et Chhuon Mchulpich firent demander de ma part à Son Ngoc Thanh de joindre ses efforts aux miens. Thanh refusa catégoriquement. “Nous travaillerons chacun de notre côté”, dit-il : Et, malgré l’effet désastreux pour notre pays qu’une attitude de division pouvait avoir auprès des Français, il recommça sa campagne d’insultes contre moi... On m’a reproché de ne l’avoir pas reçu en audience lorsqu’il eut la velléité de redevenir, voila trois ans, après les accords de Genève, un citoyen parmi les autres d’un pays indépendant, et qu’il me demanda un entretien. On a laissé entendre que ce refus de ma part aurait entretenu la division des Khmers. Je n’ai pas la haine contre Son Ngoc Thanh et ce n’est pas moi qui l’empêcherai de revenir sur le sol natal. Mais je reçois qui me plaît et il ne me plaisait pas de continuer d’avoir des rapports avec un homme qui a renié des promesses de loyalisme, de fidélité, et même simplement d’amitié, qui a saboté de son mieux mon action pour l’indépendance et qui m’a abreuvé d’injures pendant des années, complotant sans cesse avec des étrangers variés contre la sécurité et l’unité de son pays. Je puis lui pardonner. Quant à lui ouvrir les bras, je ne saurais en accepter l’idée.” ___________________________________________________________________ 1952 Règne du roi Norodom Sihanouk 6 mai : manifestation anti-française à Phnom Penh organisée le parti démocrate et notamment par Hu Nim. 19 mai : manifestation anti-française à Battambang organisée par le parti démocrate et notamment par Vorn Veth. 26 mai : manifestations anti-françaises à Phnom Penh, Battambang et Kampong Cham à l’initiative du parti démocrate. Début juin : le gouvernement démocrate arrête des politiciens qui, avec l’appui de certains éléments de l’armée ont demandé la démission du gouvernement et la dissolution de l’Assemblée. Parmi eux, Lon Nol et Yem Sambaur. 15 juin : première phase du coup d’Etat royal : alors que des troupes françaises font mouvement dans Phnom Penh, Sihanouk démet le gouvernement démocrate et prend les pleins pouvoirs pour trois ans. C’est le début de la “mission royale”. 16 juin : gouvernement Sihanouk. 6 juillet : lettre de l’association des étudiants khmers (AEK) de France pour protester contre le renvoi du gouvernement démocrate. La lettre est signée par Hou Yuon. Août : le mensuel de l’AEK “Khmer Nisset (Etudiant khmer)”, publie le premier article de Saloth Sâr consacré à la monarchie et aux révolutions françaises, russe et chinoise et signé “le Khmer des orignies (Khmer doeum)”. 24 septembre : le CNKL et le FUI joignent leurs forces. 27 novembre : le mouvement Issarak de droite Son Ngoc Thanh pro-US et le pro-vietnamien Son Ngoc Minh tentent chacun en vain d’être comme chef suprême du FUI. De nouveaux entretiens entre les deux tendances du mouvement ont lieu en décembre sans plus de résultats, sauf un accord visant à assurer la sécurité mutuelle des deux factions, accord qui sera respecté jusqu’en 1954. 1953 Règne du roi Norodom Sihanouk 14 janvier : retour de Saloth Sâr au Cambodge 11 janvier : le Roi Sihanouk demande des pouvoirs spéciaux à l’Assemblée nationale. 13 janvier : 2è phase du coup d’Etat royal : Sihanouk dissout l’Assemblée nationale et promulgue un décret déclarant la Nation en danger et accordant les pleins pouvoirs au gouvernements. Neuf députés du parti démocrates, accusés de collaboration avec le Viet Minh et le mouvement Issarak, sont arrêtés. 108 109

Règne <strong>du</strong> roi Norodom Sihanouk<br />

Le roi Norodom Sihanouk et la libération de Son Ngoc Thanh<br />

Rappel des faits :<br />

le 14 août 1945, Son Ngoc Thanh était président <strong>du</strong> Conseil des ministres.<br />

Un jour après cette nomination, le 15 août 1945 c’était la capitualation <strong>du</strong><br />

Japon. Le 1er octobre 1945, arrivée <strong>du</strong> général Leclerc à Saigon, le 8 octobre:<br />

entrée des troupes britaniques à Phnom Penh, suivi de Leclerc le 15 octobre:<br />

arrestation de Son Ngoc Than qui est déporté en France. Khim Tith, ministre<br />

de la défense se rallie aux Français, tandis que Pach Choeun, ministre<br />

de l’économie prend le maquis. Après avoir condamné une peine de 20 ans<br />

pour trahision par le tribunal <strong>français</strong> de Saigon, Son Ngoc Than est déporté<br />

en France pour mettre en résidence forcée à Poitier où il pouvait finir<br />

sa Licence en Droit.<br />

Dans son livre “L’action royale pour l’Indépendance <strong>du</strong> Cambodge 1958-<br />

59” le prince Sihanouk rappelle qu’il a adressé quatre lettres aux autorités<br />

<strong>français</strong>es pour solliciter la libération de Son Ngco Than. L’une d’elles datée<br />

<strong>du</strong> 21 octobre 1949 adressée au Commissaire de la République <strong>français</strong>e au<br />

Cambodge (Jean Léon François Marie de Raymond) est la suivante :<br />

“ 21 octobre 1949<br />

A Monsieur le Commissaire de la République <strong>français</strong>e au Cambodge<br />

Monsieur le Commissaire,<br />

J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint la copie d’une lettre qui vient de<br />

m’être adressée par M.Son Ngoc Thanh, lettre dans laquelle celui-ci, sollicitant<br />

d’être autorisé à retourner le plus tôt possible au cambodge, me donne<br />

l’assurance qu’il est prêt à s’abstenir de toute activité politique.<br />

M.Son Ngoc Thanh, d’autre part, dans le cas d’un retour légèrement différé,<br />

sollicite une augmentation de la mensualité qui lui est actuellement allouée<br />

et qui lui permet difficilement de subvenir à la fois à ses besoins propres et<br />

à ceux de la nombreuse famille qu’il doit entretenir au Cambodge.<br />

Je vous serais personnellement obligé si vous pouviez intervenir dans ce<br />

sens auprès des autorités <strong>français</strong>es, toute mesure libérale prise dans ce<br />

sens devant être particulièrement appéciée par l’opinion publique cambodgienne.<br />

Veuillez agréer, Monsieur le Commissaire, l’assurance de mes sentiments de<br />

très haute considération.<br />

NORODOM SIHANOUK “<br />

Règne <strong>du</strong> roi Norodom Sihanouk<br />

Son Ngoc Than m’a (Norodom Sihanouk) souvent remercié de mes interventions.<br />

Le 21 octobre 1949, il m’écrivait de Paris :<br />

“Sire,<br />

J’ai l’honneur de présenter très respectueusement à Votre Majesté, l’expression<br />

ma différence gratitude pour l’aide matérielle que Votre Majesté a bien<br />

voulu apporter à mon sort douloureux, ainsi que pour la consante intervention<br />

que Votre Majesté a bien voulu entreprendre pour ma libération et pour<br />

mon retour au Cambodge.<br />

...Fidèle à cet idéal patriotique et fidèle à Votre Majesté, j’ai l’honneur de solliciter<br />

d’Elle, ne même temps que ma mise en liberté, mon retour au Kampuchéa.<br />

Je reprendrai ma vie de famille parmi mes enfants. Je m’abtiendrai<br />

de toute activité politique”.<br />

...<br />

Le 30 octobre 1951, libéré, Thanh rentrait à Phnom Penh aux acclamations<br />

de ses amis. Il m’écrivait (Norodom Sihanouk) le même jour une lettre que<br />

je tiens à citer “Sire,<br />

Grâce à la constance intervention de Votre Majesté, j’ai pu retrouver aujoud’hui<br />

après six ans d’exil, le sol natal.<br />

J’ai l’honneur de solliciter très respectueusement de Votre Majesté une audience.<br />

Je serais très heureux de pouvoir présenter à Votre Majesté l’expression<br />

de mon loyalisme, de ma reconnaissance et de mon entier<br />

dévouement à la Patrie.<br />

Veuillez agréer, Sire, l’expression de ma déférente et profonde gratitude”.<br />

------------<br />

Le gouvernement royal a pensé utiliser les capacités et les diplômes de notre<br />

ancien Premier Ministre à un poste ministériel, et le Président Huy Kanthoul<br />

a bien voulu sonder Thanh.<br />

Celui-ci, un peu grisé, semble-t-il, n'a pas accepter d'occuper un simple poste<br />

au sein <strong>du</strong> gouvernement. Peu de mois après son retour, il partait pour le "<br />

maquis " mener, disait-il, "la résistance "...<br />

Il aurait fallu pour cela que Thanh engage ses “troupes” dans les secteurs<br />

occupés par les Français.<br />

Cela, Thanh ne l’a jamais fait. C’est dans le secteur, autonome de Siemreap,<br />

Kompong Thom, Battambang, que je m’étais fait remettre depuis 1949 par<br />

le commandement <strong>français</strong> et qui ne contenait plus un seul soldat <strong>français</strong>,<br />

que Thanh a mené sa soi-disant “résistance”.<br />

Clle-ci consistait d’ailleurs essentiellement en une campagne de radio où<br />

mon gouvernement et moi-même étions constamment critiqués, insultés.<br />

Les lieutenants de Thanh opéraient eux aussi prudemment à l’abri <strong>du</strong> secteur<br />

autonome, loin des <strong>français</strong>. C’était le cas d’un déserteur de notre<br />

armée, l’ex capitaine Chansorath, qui groupait une compagnie, et de deux<br />

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