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REPÈRES CHRONOLOGIQUES Protectorat français, règne du Roi ...

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Même la nuit, on ne peut manquer de le faire une ou deux fois. Il n'y a<br />

ni maisons de bains, ni cuvettes, ni seaux. Mais chaque famille a un bassin;<br />

sinon, deux ou trois familles en ont un en commun.<br />

Tous, hommes et femmes, entrent nus dans le bassin. Seulement, quand<br />

le père, la mère, ou des gens d'âge sont dans le bassin, leurs fils et filles<br />

ou les jeunes gens n'y entrent pas. Ou si les jeunes gens se trouvent dans<br />

le bassin, les personnes d'âge s'en tiennent à l'écart.<br />

Mais si on est de même âge, on n'y prête pas attention, les femmes cachent<br />

leur sexe avec la main gauche en entrant dans l'eau, et voilà<br />

tout.<br />

Tous les trois ou quatre, cinq ou six jours, les femmes de la ville, trois par<br />

trois, cinq par cinq, vont se baigner hors de la ville dans le fleuve. Arrivées<br />

au bord <strong>du</strong> fleuve, elles ôtent la pièce d'étoffe qui leur entoure le<br />

corps et entrent dans l'eau. C'est par milliers qu'elles sont ainsi réunies<br />

dans le fleuve. Même les femmes des maisons nobles participent [à ces<br />

bains]et n'en conçoivent aucune honte. Tous peuvent les voir de la tête<br />

aux pieds. Dans le grand fleuve en dehors de la ville, il n'y a pas de jour<br />

où cela ne se passe. Les Chinois, aux jours de loisir, s'offrent souvent le<br />

plaisir d'y aller voir.<br />

J'ai enten<strong>du</strong> dire qu'il y en a aussi qui entrent dans l'eau pour profiter<br />

des occasions.<br />

L'eau est toujours chaude comme si elle était sur le feu; ce n'est qu'à la<br />

cinquième veille qu'elle se rafraîchit un peu; mais dès que le soleil se<br />

lève, elle s'échauffe à nouveau.<br />

36. Les immigrés.<br />

Les chinois qui arrivent en qualité de matelots trouvent commode que<br />

dans ce pays on n'ait pas à mettre de vêtements, et comme en outre<br />

le riz est facile à gagner, les femmes faciles à trouver, les maisons faciles<br />

à aménager, le mobilier facile à acquérir, le commerce facile à diriger,<br />

il y en a constamment qui désertent pour y [ rester].<br />

37. L'armée.<br />

Mémoires sur les coutumes <strong>du</strong> Cambodge de Tcheou Ta Kouan Mémoires sur les coutumes <strong>du</strong> Cambodge de Tcheou Ta Kouan<br />

Les troupes vont aussi corps et pieds nus. Dans la<br />

main droite elles tiennent la lance ; dans la main<br />

gauche, le bouclier.<br />

Il n'y a ni arcs, ni flèches, ni balistes, ni boulets, ni<br />

cuirasses, ni casques.<br />

On rapporte que, dans la guerre avec les Siamois,<br />

on a obligé toute la population à combattre.<br />

D'une façon générale, ces gens n'ont d'ailleurs ni<br />

tactique ni stratégie.<br />

38. La sortie <strong>du</strong> souverain.<br />

J'ai enten<strong>du</strong> dire que, sous les souverains précédents, les empreintes des<br />

roues de leur char ne dépassaient jamais leur seuil; et cela pour parer<br />

aux cas fortuits.<br />

Le nouveau prince est le gendre de l'ancien souverain. Primitivement il<br />

avait charge de diriger les troupes. Le beau-père aimait sa fille; la fille lui<br />

déroba l'épée d'or et la porta à son mari. Le vrai fils fut par suite privé de<br />

la succession. Il complota pour lever les troupes, mais le nouveau prince<br />

le sut, lui coupa les orteils et le relégua dans une chambre obscure. Dans<br />

le corps <strong>du</strong> nouveau prince est incrusté un [morceau de] fer sacré, si<br />

bien que même couteaux et flèches, frappant son corps, ne pourraient<br />

le blesser. S'assurant là-dessus, le nouveau prince ose sortir. J'ai passé<br />

dans le pays plus d'une année, et je l'ai vu sortir quatre ou cinq fois.<br />

Quand le prince sort, des troupes sont en tête d'escorte; puis viennent<br />

les étendards, les fanions, la musique. Des filles <strong>du</strong> palais, de trois à cinq<br />

cents, en étoffes à ramages, des fleurs dans le chignon, tiennent à la<br />

main des cierges, et forment une troupe à elles seules; même en plein<br />

jour leurs cierges sont allumés. Puis viennent des filles <strong>du</strong> palais portant<br />

les ustensiles royaux d'or et d'argent et toute la série des ornements, le<br />

tout de modèles très particuliers et dont l'usage m'est inconnu. Puis viennent<br />

des filles <strong>du</strong> palais tenant en mains lance et bouclier, et qui sont la<br />

garde privée <strong>du</strong> palais elles aussi forment une troupe à elles seules. Viennent<br />

ensuite des charrettes à chèvres des charrettes à chevaux, toutes<br />

ornées d'or. Les ministres, les princes sont tous montés à éléphant; devant<br />

eux(?) on aperçoit de loin leurs parasols rouge, qui sont innombrables.<br />

Après eux arrivent les épouses et concubines <strong>du</strong> roi, en palanquin, en<br />

charrette, à cheval, à éléphant ; elles ont certainement plus de cent<br />

parasols tachetés(?) d'or. Derrière elles, c'est alors le souverain, debout<br />

sur un éléphant et tenant à la main la précieuse épée. Le défenses de<br />

l'éléphant sont également dans un fourreau d'or. Il y a plus de vingt parasols<br />

blancs tachetés(?) d'or et dont les manches sont en or. Des éléphants<br />

nombreux se pressent tout autour de lui, et à nouveau il y a des<br />

troupes pour le protéger.<br />

Si le souverain se rend à un endroit voisin , il se sert seulement de palanquins<br />

d'or, qui sont portés par des filles <strong>du</strong> palais.<br />

Le plus souvent, le roi en sortant va voir une petite tour d'or devant laquelle<br />

est un Bouddha d'or. Ceux qui aperçoivent le roi doivent s'agenouiller<br />

et toucher la terre <strong>du</strong> front; c'est ce qu'on appelle san-pa (<br />

sambah). Sinon, ils sont saisis par les maîtres des cérémonies(?) qui ne<br />

les relâchent pas pour rien.<br />

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