20.02.2013 Views

REPÈRES CHRONOLOGIQUES Protectorat français, règne du Roi ...

REPÈRES CHRONOLOGIQUES Protectorat français, règne du Roi ...

REPÈRES CHRONOLOGIQUES Protectorat français, règne du Roi ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Mémoires sur les coutumes <strong>du</strong> Cambodge de Tcheou Ta Kouan Mémoires sur les coutumes <strong>du</strong> Cambodge de Tcheou Ta Kouan<br />

Les cultivateurs tiennent compte <strong>du</strong> temps où le riz est mûr et des endroits<br />

où la crue peut atteindre à ce moment-là, et sèment en conséquence<br />

selon les lieux.<br />

Pour labourer, ils n'emploient pas de boeufs. Leurs charrues, faucilles et<br />

houes, tout en ayant quelque analogie de principe avec les nôtres, sont<br />

de construction tout à fait différente.<br />

Il y a en outre une espèce de champs naturels où le riz pousse toujours<br />

sans qu'on le sème; quand l'eau monte jusqu'à une toise, le riz aussi croit<br />

d'autant; je pense que c'est là une espèce spéciale.<br />

Toutefois, pour fumer les champs et cultiver les légumes, ces gens ne<br />

font aucun usage de fumier, qui leur répugne comme impur.<br />

Les Chinois qui sont là-bas ne leur parlent jamais des épandages de fumier<br />

en Chine, de peur d'exciter leur mépris.<br />

Par deux ou trois familles, les gens creusent une fosse qu'ils recouvrent<br />

d'herbe(?) quand elle est pleine, ils la comblent et en creusent une autre<br />

ailleurs.<br />

Après être allés aux lieux, ils entrent toujours dans le bassin pour se laver,<br />

mais n'y emploient que la main gauche; la main droite est réservée pour<br />

prendre la nourriture Quand ils voient un Chinois se rendre au lieux et<br />

s'essuyer avec <strong>du</strong> papier, ils le raillent et vont jusqu'à désirer qu'il ne<br />

passe pas leur seuil.<br />

Parmi les femmes, il y en a qui urinent debout ; c'est vraiment ridicule.<br />

17. La configuration <strong>du</strong> pays.<br />

Depuis l'entrée de Tchen-p'ou, ce sont presque partout les épais fourrés<br />

de la forêt basse ; les larges estuaires <strong>du</strong> Grand fleuve s'étendent sur les<br />

centaines de stades ; les ombrages profonds des vieux arbres et des<br />

longs rotins font des couverts luxuriants. Les cris des oiseaux et des animaux<br />

s'y croisent partout. Arrivé à mi-route dans l'estuaire, on aperçoit<br />

pour la première fois la campagne inculte, sans un pouce de bois. Aussi<br />

loin qu'on regarde, ce n'est que millet [sauvage] abondant. Par centaines<br />

et par milliers, les buffles sauvages s'assemblent en troupes dans<br />

cette région. Il y a ensuite des pentes couvertes de bambou qui s'étendent<br />

elles aussi sur plusieurs centaines de stades. Aux noeuds de ces<br />

bambous, il pousse des épines, et les pousses ont un gout très amer. Des<br />

quatre cotés, il y a des hautes montagnes.<br />

18. Les pro<strong>du</strong>ctions.<br />

Dans les montagnes, il y a beaucoup de bois rares. Les endroits où il n'y<br />

a pas de bois sont ceux où rhinocéros et éléphants s'assemblent et se repro<strong>du</strong>isent.<br />

Les oiseaux précieux, les animaux<br />

étranges sont innombrables; Les pro<strong>du</strong>its de valeur sont les plumes de<br />

martin-pêcheur, les défenses d'éléphant, les cornes de rhinocéros, la<br />

cire d'abeille. Comme pro<strong>du</strong>its ordinaires, il y a le laka-wood, le cardamome,<br />

la gomme-gutte, la gomme-laque, l'huile de chaulmoogra.<br />

Le martin-pêcheur est fort difficile à prendre. Dans les forêts épaisse il y<br />

a des étangs, et dans les étangs des poissons. Le martin-pêcheur vole<br />

hors de la forêt pour chercher des poissons. Le corps caché sous des<br />

feuilles, l'indigène est tapi au bord de l'eau. Il a dans une cage une femelle<br />

comme appât, et tient à la main un petit filet. Il épié la venue de<br />

l'oiseau, et le prend sous le filet. Certains jours il en prend trois ou cinq,<br />

parfois pas un de toute la journée.<br />

Ce sont les habitants des montagnes reculées qui ont les défenses d'éléphants.<br />

Pour chaque éléphant mort on a deux défenses. On racontait<br />

autrefois que l'éléphant renouvelait ses défenses une fois par an, mais<br />

cela n'est pas. Les défenses provenant d'un animal tué à la lance sont<br />

les meilleures. Viennent ensuite celles qu'on trouve peu après que l'animal<br />

est mort de mort naturelle. Les moins estimées sont celles qu'on<br />

trouve dans la montagne bien des années après la mort.<br />

Le cire d'abeille se trouve dans les arbres pourris des villages. Elle est pro<strong>du</strong>ite<br />

par une espèce d'abeille au corselet fin comme celui des fourmis.<br />

Les indigènes la leur prennent. Chaque bateau peut en recevoir deux<br />

à trois mille rayons; un gros rayon pèse de trente à quarante livres; un<br />

petit, pas moins de dix-huit à dix-neuf livres.<br />

La corne de rhinocéros blanche et veinée est la plus estimée; la noire est<br />

inférieure.<br />

Le laka-wood vient dans les forêts épaisses. Les indigènes se donnent<br />

beaucoup de mal pour le couper; c'est que c'est là le coeur d'un arbre,<br />

et autour il y a jusqu'à huit et neuf pouces d'aubier; les petits arbres en<br />

ont au moins quatre à cinq pouces.<br />

Tout le cardamome est cultivé dans la montagne par les sauvages.<br />

La gomme-gutte est la résine d'un arbre spécial. Les indigènes incisent<br />

l'arbre un an à l'avance, laissant suinter la résine, et ne la recueillent que<br />

l'année suivante.<br />

La gomme-laque pousse dans les branches d'un arbre spécial, et a absolument<br />

la forme de l'épiphyte <strong>du</strong> mûrier. Il est aussi fort difficile de se<br />

la procurer.<br />

L'huile de chaulpoogra provient des graines d'un grand arbre. Le fruit<br />

ressemble à un coco, mais est rond: il contient plusieurs dizaines de<br />

graines.<br />

Le poivre se trouve aussi parfois. Il pousse enroulé autour des rotins, et<br />

s'attache comme le l-ts'ao-tseu (houblon?). Celui qui est frais et vertbleu<br />

est le plus amer.<br />

44 45

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!