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REPÈRES CHRONOLOGIQUES Protectorat français, règne du Roi ...

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Agressions thaïlandaises Agressions thaïlandaises<br />

Vendredi 4 février 2011<br />

Incident frontalier entre le Cambodge et la Thaïlande<br />

On le surnomme le temple de la discorde et jamais peut-être la tension<br />

n’avait été aussi forte à son sujet. Le majestueux complexe de Preah Vihear<br />

(Khao Phra Viharn en langue thaïe, Preah Vihear en langue khmère), dédié<br />

à Shiva, se trouve au bord d’un plateau qui domine la plaine <strong>du</strong> Cambodge<br />

et domine un territoire de 4,6 km 2 situé à la frontière entre le pays khmer<br />

et son voisin thaïlandais. Erigé au XI e siècle, le temple, inscrit sur la liste<br />

<strong>du</strong> patrimoine mondial de l’UNESCO depuis le 7 juillet 2008, fait l’objet<br />

d’une vraie controverse nationaliste. Plus que les ruines, même si cela est<br />

très important sur le plan symbolique, ce sont les hydrocarbures en sous-sol<br />

qui intéressent deux pays, qui n’ont jamais enterré la hache de guerre depuis<br />

1953 et l’indépendance <strong>du</strong> Cambodge.<br />

L’armée thaïe avait profité de ce moment historique pour prendre possession<br />

<strong>du</strong> temple, qui, comme l’indique le site de l’Unesco est incontestablement<br />

«un chef-d’œuvre remarquable de l’architecture khmère». En 1959, la<br />

protestation cambodgienne devenait officielle et l’affaire fut portée devant<br />

la cour internationale de La Haye. Le 15 juin 1962, par 9 voix contre 3, la<br />

cour accorda au peuple khmer la possession <strong>du</strong> temple, ce qui provoqua la<br />

fureur des autorités thaïlandaises. Le mat sur lequel flottait le drapeau thaï<br />

a même été déplacé sur une colline avoisinante… Depuis, le temple est resté<br />

un motif de tension diplomatique, surtout que les dirigeants de chaque pays<br />

se regardent en chien de faïence et qu’au moindre remous interne, la grande<br />

cause <strong>du</strong> temple de Preah Vihear sert de prétexte à une dérive nationaliste.<br />

De nombreux incidents frontaliers se sont ainsi pro<strong>du</strong>its depuis octobre<br />

2008. Le dernier mort avant les tirs de vendredi remontait au 31 janvier<br />

2010.<br />

Des tirs d’obus<br />

Vendredi 4 février donc, deux soldats cambodgiens ont trouvé la mort et<br />

deux autres ont été blessés, alors qu’un civil thaïlandais est décédé, dans<br />

des tirs d’artillerie. Chaque faction se rejette la responsabilité de l’incident.<br />

«Nous leur avons dit 'ne venez pas dans ce secteur' et ils sont venus quand<br />

même. Nous avons tiré en l'air et ils ont commencé à nous tirer dessus», a<br />

déclaré le porte-parole <strong>du</strong> gouvernement cambodgien, Khieu Kanharith.<br />

Phnom-Penh veut porter l’affaire devant le Conseil de sécurité des Nations<br />

unies, accusant son voisin d’avoir sciemment violé sa frontière. Pour le lieutenant<br />

général de l’armée thaïe, cite par le “Bangkok Post”, ce sont les<br />

troupes cambodgiennes qui ont tiré les premières. Des obus d'artillerie sont<br />

tombés sur le village de Huay Thip, <strong>du</strong> côté thaïlandais de la frontière et au<br />

moins quatre maisons ont pris feu. Un homme d’une cinquantaine d’année<br />

a trouvé la mort et les localités ont été évacuées. Cinq soldats ont également<br />

été blessés.<br />

Ces faits surviennent au lendemain d’une rencontre entre le vice-premier<br />

ministre thaïlandais chargé de la sécurité nationale, Suthep Thaugsuban et<br />

le premier ministre cambodgien Hun Sen pour justement évoquer une résolution<br />

pacifiste à ce litige territorial. Lundi dernier, le ministère thaïlandais<br />

des Affaires étrangères, dans un communiqué, avait sommé le<br />

Cambodge de retirer le drapeau national cambodgien de la pagode Keo<br />

Sikha Kiri Svara, construite en 1998, situé à quelques kilomètres de là, ce<br />

qui a été perçu comme une provocation. Depuis mardi, deux Thaïlandais<br />

sont de surcroit jugés à Phnom Penh pour des faits d’espionnage et cela<br />

jette encore un peu d’huile sur le feu.<br />

Samedi 5 février 2011<br />

Nouveaux affrontements à la frontière Thaïlande-Cambodge<br />

Pour la deuxième journée consécutive, des affrontements ont opposé soldats<br />

thaïlandais et cambodgiens samedi à la frontière entre les deux pays, faisant<br />

un mort et quatre blessés dans les rangs thaïlandais.<br />

Bangkok et Phnom Penh se disputent la souveraineté d'une portion de territoire<br />

de 4,6 km 2 autour d'un temple <strong>du</strong> XIe siècle, appelé Preah Vihear<br />

par les Cambodgiens et Khao Phra Viharn par les Thaïlandais.<br />

Le porte-parole de l'armée thaïlandaise, le colonel Sansern Kaewkamnerd,<br />

a précisé que des tirs d'armes automatiques et de roquettes avaient repris<br />

samedi matin vers 06h15 (23h15 GMT vendredi) et avaient <strong>du</strong>ré près d'une<br />

demi-heure.<br />

Il a accusé les forces cambodgiennes d'avoir pris l'initiative de la reprise<br />

des combats mais s'est dit optimiste quant à la conclusion d'un accord pour<br />

mettre fin à ces accrochages.<br />

Vendredi, les affrontements avaient <strong>du</strong>ré deux heures. Trois Cambodgiens<br />

- deux soldats et un touriste - et un paysan thaïlandais avaient été tués.<br />

Dix militaires cambodgiens avaient aussi été blessés, a précisé le gouvernement<br />

de Phnom Penh. Le dernier incident grave dans cette région remontait<br />

au 31 janvier 2010, quand un soldat thaïlandais avait péri.<br />

Les Etats-Unis et l'Association des Nations <strong>du</strong> Sud-Est asiatique (ASEAN)<br />

ont lancé un appel au calme et demandé aux deux parties d'ouvrir des négociations.<br />

Bangkok a précisé que 3.000 civils avaient été évacués <strong>du</strong> secteur lors des<br />

combats de vendredi.<br />

La Cour internationale de justice (CIJ) a attribué en 1962 ce secteur au<br />

Cambodge mais son arrêt n'a pas déterminé à qui revenait une zone de<br />

brousse proche des ruines.<br />

Ces incidents surviennent quelques jours après l'annonce de la condamnation<br />

à huit et six ans de prison au Cambodge de deux nationalistes thaïlandais<br />

accusés d'espionnage dans la région frontalière.<br />

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