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REPÈRES CHRONOLOGIQUES Protectorat français, règne du Roi ...

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Mémoires sur les coutumes <strong>du</strong> Cambodge de Tcheou Ta Kouan Mémoires sur les coutumes <strong>du</strong> Cambodge de Tcheou Ta Kouan<br />

lanquin à brancard d'or et un parasol à manche d'or, enfin simplement<br />

un parasol à manche d'or ; au-dessous on a simplement un parasol à<br />

manche d'argent ; il y en a aussi qui se servent de palanquin à brancard<br />

d'agent.<br />

Les fonctionnaires ayant droit au parasol d'or sont appelés pa-ting (mraten?)<br />

ou ngan-ting (amten); ceux qui ont le parasol d'argent sont appelés<br />

sseu-la-ti( ? sresthin).<br />

Tous les parasols sont fait de taffetas rouge de Chine, et leur "jupe "<br />

tombe jusqu'à terre. Les parasols huilés sont tous faits de taffetas vert, et<br />

leur "jupe" est courte.<br />

5. Les trois religions.<br />

Les lettrés sont appelés Pan-k'i; les bonzes sont appelés tch'ou-kou; les<br />

taoïstes sont appelés passeu-wei.<br />

Pour ce qui est des pan-k'i (pandita,=ici brahmanes), je ne sais de quel<br />

modèle ils se réclament, et ils n'ont rien qu'on puisse appeler une école<br />

ou un lieu d'enseignement. Il est également difficile de savoir quels livres<br />

ils lisent. J'ai seulement vu qu'ils s'habillent comme le commun des<br />

hommes, à l'exception d'un cordon de fil blanc qu'ils s'attachent au cou<br />

et qui est la marque distinctive des lettrés. Les pan-k'i qui entrent en<br />

charge arrivent à de hautes fonctions. Le cordon <strong>du</strong> cou ne se quitte<br />

pas de toute la vie.<br />

Les tch'ou-kou (=iamois chao ku, " bonze") se rasent la tête, portent des<br />

vêtements jaunes, se découvrent l'épaule droite ; pour le bas <strong>du</strong> corps,<br />

ils se nouent une jupe d'étoffe jaune, et vont nu-pieds. Leurs temples<br />

peuvent être couverts en tuiles. L'intérieur ne contient qu'une image,<br />

tout à fait semblable au Buddha Sakyamuni, et qu'ils appellent Po-lai<br />

(=Prah ). Elle est vêtue de rouge. Modelée en argile, on la peint en diverses<br />

couleurs; il n'y a pas d'autre image que celle-là. Les Buddha des<br />

tours sont tous différents; ils sont tous fon<strong>du</strong>s en bronze. Il n'y a ni cloche<br />

ni tambours, ni cymbales, ni bannières, ni dais, et... Les bonzes mangent<br />

tous <strong>du</strong> poisson et de la viande, mais ne boivent pas de vin. Dans leur<br />

offrandes au Buddha, ils emploient aussi le poisson et la viande. Ils font<br />

un repas par jour, qu'ils vont prendre dans la famille d'un donateur ; dans<br />

les temples , il n'y a pas de cuisines. Les livres saints qu'ils récitent sont<br />

très nombreux; tous se composent de feuilles de palmier entassées très<br />

régulièrement. Sur ces feuilles, les bonzes écrivent des caractères noirs,<br />

mais comme il n'emploient ni pinceau ni encre, je ne sais avec quoi ils<br />

écrivent. Certains bonzes ont aussi droit au brancard de palanquin et au<br />

manche de parasol en or ou en argent ; le roi les consulte dans les affaires<br />

graves. Il n'y a pas de nonnes bouddhistes.<br />

Les Pa-sseu-wei [ tapasvi] s'habillent absolument comme le commun<br />

des hommes, sauf que sur la tête ils portent une étoffe rouge ou une<br />

étoffe blanche, à la façon <strong>du</strong> Kou-kou (? Kükül) des dames mongoles,<br />

mais un peu plus bas. Ils ont aussi des monastères, mais plus petits que<br />

les temples bouddhistes; c'est que les taoïstes n'arrivent pas à la prospérité<br />

de la religion des bonzes. Ils ne rendent de culte à aucune autre<br />

image qu'un bloc de pierre (= le linga) analogue à la pierre de l'autel <strong>du</strong><br />

dieu <strong>du</strong> sol en Chine. Pour eux non plus je ne sais de quel modèle ils se<br />

réclament. Il y a des nonnes taoïstes. Les temples taoïques peuvent être<br />

couverts en tuiles. Les pa-sseu-wei ne partagent par la nourriture d'autrui,<br />

ni ne mangent en public. Ils ne boivent pas non plus de vin. Je n'ai<br />

pas été témoin de leurs récitations de livres saints, ni de leurs actes méritoires<br />

pour autrui.<br />

Ceux des enfants des laïcs qui vont à l'école s'attachent à des bonzes<br />

qui les instruisent . Devenus grands, ils retournent à la vie laïque. Je n'ai<br />

pu tout examiner en détail.<br />

6. Les habitants.<br />

Les habitants ne connaissent que les coutumes des barbares <strong>du</strong> Sud.<br />

Physiquement ils sont grossiers et laids, et très noirs. Ce n'est pas le cas<br />

seulement(?) de ceux qui habitent les recoins isolés des îles de la mer,<br />

mais pour ceux mêmes des agglomérations courantes il en est sûrement<br />

ainsi. Quant aux dames <strong>du</strong> palais et aux femmes des maisons nobles<br />

(nan-p'ong), s'il y en a beaucoup de blanches comme le jade, c'est<br />

parce qu'îles ne voient pas les rayons <strong>du</strong> soleil.<br />

En général, les femmes, comme les hommes, ne portent qu'un morceau<br />

d'étoffe qui leur ceint les reins, laissent découverte leur poitrine d'une<br />

blancheur de lait, se font un chignon et vont nu-pieds ; il en est ainsi<br />

même pour les épouses <strong>du</strong> souverain; Le souverain a cinq épouses, une<br />

de l'appartement principal, et quatre pour les quatre points cardinaux.<br />

Quant aux concubines et filles <strong>du</strong> palais, j'ai enten<strong>du</strong> parler d'un chiffre<br />

de trois mille à cinq mille, qui sont elles aussi divisées en plusieurs classes;<br />

elles franchissent rarement leur seuil.<br />

Pour moi, chaque fois que je pénétrai au palais pour voir le souverain,<br />

celui-ci sortait toujours avec sa première épouse et s'asseyait dans l'encadrement<br />

de la fenêtre d'or de l'appartement principal. Les dames <strong>du</strong><br />

palais étaient toutes rangées en ordre des deux côtés de la véranda<br />

en dessous de la fenêtre, mais changeaient de place et s'appuyaient [à<br />

la fenêtre] pour jeter un regard [sur nous] ; je pus ainsi les très bien voir.<br />

Quand dans une famille il y a une belle fille, on ne manque pas à la<br />

mander au palais. Au-dessous sont les femmes qui font le service de vaet-vient<br />

pour le palais; on les appelle tch'en'kialan (seeinka

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