Peuplement <strong>du</strong> Cambodge 2- Dès le troisième siècle avant l'ère chrétienne, un flot continu d'émigrants indiens, attirés par les richesses des terres lointaines s'en allaient coloniser l'Asie <strong>du</strong> Sud-Est insulaire et continentale. Brahmanes ou marchands, emportaient dans leurs bagages la civilisation et les religions de l'Inde, ainsi que leur langue, le sanskrit. En Indochine, ils rencontraient deux peuples formant déjà des sociétés organisées : les Chams dans le centre Viêtnam et les Khmers dans la vallée <strong>du</strong> Tonlé Thom. Le peuple khmer est donc né de la conjonction de deux éléments distincts, indien et aborigène. Ce n'est nullement, comme certains le croient, un peuple d'origine purement indienne qui serait venu se fixer dans une région vide d'habitants, ou en aurait éliminé les éléments indigènes par des massacres ou des déportations en masse : le peuple khmer est un peuple autochtone hindouisé. 3- Le Cambodge ne devait pas tarder à subir de nouvelles invasions ethniques. Au 7è siècle, en effet, les Indo-Malais de Java envahirent le Cambodge. C'est cette invasion que les légendes cambodgiennes désignent sous le nom de Chvea-Préam (Malais Brahmanes). Les habitants de la plaine se soumirent sans difficultés aux nouveaux venus alors que les peuplades de la haute région maintinrent leur intégrité ethnique jusqu'à nos jours. Aujourd'hui encore, ces dernières continuent à vivre dans un isolement presque complet. C'est à cette particularité historique que l'on doit la mosaïque des races montagnardes qui entourent les habitants des plaines plus homogènes. Parmi les races indépendantes, quelques-unes conservent un type indonésien presque pur (Stieng, Kha) car elles n'avaient presque pas subi le contact des envahisseurs négritos. D'autres, au contraire, fortement métissés par ceux-ci et n'ayant eu aucun rapport avec les Indo-Malais, gardèrent une peau noire et un type négritoïde absolu (Samrè, Saoch, Pear, Kouy). 4- Le 13è siècle se trouve, dans toute l'Eurasie, placé sous le signe des Mongols. Une des répercussions importantes des conquêtes mongoles fut l'invasion de l'Indochine par des peuplades <strong>du</strong> Sud de la Chine. Ce sont les Thaïs et les Vietnamiens qui pénétrèrent respectivement dans la vallée <strong>du</strong> Ménam et le long de la côte indochinoise, apportant avec eux la civilisation chinoise. Les relations <strong>du</strong> Cambodge avec la Chine datent depuis les premiers siècles de l'ère chrétienne. Les premiers envoyés chinois visitèrent le pays au milieu <strong>du</strong> 3è siècle. Le commerce entre les deux pays se faisait par terre et par mer. Par la vallée <strong>du</strong> Mékong, les caravanes ne mettaient que 12 jours et par mer, les jonques, partant de Canton, parvenaient à l’embouchure <strong>du</strong> Tonlé Thom en une quinzaine de jours. Mais c'est surtout à partir <strong>du</strong> 13è siècle que l'influence chinoise devient prépondérante. Peuplement <strong>du</strong> Cambodge Les invasions mongoles dans l'Inde et les progrès de l'Islam en Indonésie au 13è siècle sonnent le glas de la culture indienne en Asie <strong>du</strong> Sud-est. En 1295, le commerce <strong>du</strong> Cambodge est manifestement chinois. Tchieu Ta Kuon, membre de l'Ambassade de Chine à la Cour royale d'Angkor dresse la liste des marchandises à exporter de la Chine vers le Cambodge. Il nous informe que chaque jour, les marins et les marchands venus de la Chine se rendent de plus en plus nombreux au Cambodge. Les transports étant lents, les hommes s'embarquaient en plus grand nombre que les femmes. Tchieu Ta Kuon nous dit aussi qu'ils avaient avantage à prendre des femmes dans le pays. De nos jours, les Chinois tiennent les rennes <strong>du</strong> commerce au Cambodge et la plupart se marient avec des femmes cambodgiennes. Voilà sans conteste, les grands métisseurs des Khmers, les plus constants, peut-être les plus anciens, ceux qui défrisèrent leur cheveux, éclairèrent leur peau. 5- Enfin, d'autres peuples sont venus au Cambodge par suite des guerres, comme les Chams, les Vietnamiens et les Laotiens ou pour y faire <strong>du</strong> commerce, comme les Européens, les Birmans, les Indiens, etc... Cette immigration récente, datant <strong>du</strong> 17è siècle, explique l’existence de minorités ethniques importantes dans le Cambodge actuel. LES KHMERS Une constatation frappe le voyageur qui séjourne au Cambodge : le type de ses habitants est bien différent de celui des autres Asiatiques que l’on y rencontre, Vietnamiens et Chinois. Bien plus, ce type ethnique qu'il côtoie chaque jour, toujours identique à luimême, à la ville, comme à la campagne, il le retrouve sur les bas reliefs d'Angkor Vat et d' Angkor Thom, sur la plupart des statues khmères, à quelque époque qu'elles appartiennent. Quelles sont les caractéristiques et les origines de cette race khmère, si bien fixée? A côté <strong>du</strong> Chinois <strong>du</strong> Sud et <strong>du</strong> Vietnamien, petit et fluet, au type « asiatique » très marqué, le Cambodgien est relativement grand, bien découplé, souple et musclé, avec des jambes un peu courtes et des attaches épaisses. De type brachycéphale, sa tête est ronde, bien modelée, avec des méplats accentués, burinée comme une statue de bois chez les vieillards. Le front est haut, légèrement fuyant, le nez large et assez fort, bien différent <strong>du</strong> petit nez écrasé des Chinois. Les lèvres sont pleines, charnues, sensuelles, le menton carré. Le teint est généralement très foncé, les cheveux noirs, souvent frisés, parfois crépus, attestant une origine négroïde.../... André MIGOT Les Khmers-1960 286 287 � Khmers de la Plaine centrale à Battambang août 2006 � 2006-Khmers Surin Préservation de la culture khmère en pratiquant à lire et à écrire le khmer.
Peuplement <strong>du</strong> Cambodge Venus de Nant-Chao, sud-ouest de la Chine, les Thaïs migrent vers l’Empire khmer. � Au XIIIè siècle, les Thaï fondent Sokhothaï . Leur roi Ramakamhèng soumet les Môn <strong>du</strong> bassin <strong>du</strong> Ménam et étend sa domination vers l’est, aux dépens des Khmers, et vers le sud, dans la péninsule malaise. Son royaume se nourrit des influences khmère (organisation politique) et Môn (bouddhisme theravada). Les Thaïs, d’abord minoritaires, vont peu à peu assimiler les populations môn et khmères déjà en place. Expansion vietnamienne <strong>du</strong> XI è au XVIII è siècle L’empire d’Angkor et ses voisins au XIIè siècle Expansion vietnamienne <strong>du</strong> XI è au XVIII è siècle : -aux dépens <strong>du</strong> Champa -aux dépens <strong>du</strong> Cambodge Supanburi Ratban Bangkok Différentes races <strong>du</strong> pays Peuplement <strong>du</strong> Cambodge THAILANDE LAOS Nakhon Nayot Korat Limite d’Etat capitales Chinois Khmers islams Vietnamiens Samrès Saochs Kouys Phnongs Pears Laotiens Khmers à l’étranger 1970-Khmers Loeu Surin Siem Reap Oubon Battambang Pursat Kg.Thom Kratié Sènmonorom Kg.Cham Koh Kong Kg.Chhnang Sihanoukville Kg.Speu Triton Stung Trèng Lumphat Tay Ning Svay Rieng Cantho Travinh Soctrang Saigon Différentes races <strong>du</strong> Cambodge dans les années 70 288 289 VIET NAM 1910- KHMERS KAMPUCHEA KROM (COCHINCHINE) Familles des Khmers krom et des pagodes khmères avec des religieux <strong>français</strong> en 1910