REPÈRES CHRONOLOGIQUES Protectorat français, règne du Roi ...

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Hun Sèn Hun Sèn et ordonne une épuration massive visant à éliminer tous les éléments suspects d’être à la solde de Hanoï. C’est pour échapper à ces purges qu’Hun Sen décide de franchir la frontière. Refoulé en juin, il se réfugie dans la forêt avant de pouvoir enfin gagner le Viêt Nam en décembre 1977. Il est d’abord emprisonné plusieurs mois puis libéré et participe avec notamment Heng Samrin et Chea Sim à la formation d’une organisation politique destinée à renverser les Khmers rouges, le Front uni du peuple Khmer pour le salut national (FUNSK). Il accède le 2 décembre 1978 au comité central de cette organisation. Le 30 décembre 1978, une armée vietnamienne de 110 000 hommes passe la frontière et occupe rapidement la presque totalité du territoire cambodgien. Profitant de la chute du régime khmer rouge, il revient à Phnom Penh où il intègre en tant que ministre des affaires étrangères le gouvernement mis en place par les troupes de Hanoi. Le 14 janvier 1985, il accède, à moins de 35 ans, au poste de Premier ministre de la République Populaire du Kampuchéa. Dès les années 1980, il mènera les négociations avec Norodom Sihanouk qui aboutiront à la signature des accords de paix de Paris d’octobre 1991. S’il perd les élections de 1993, et en conteste pendant un temps le résultat, il parvient néanmoins à se faire nommé second premier ministre. Mais le 5 juillet 1997, à l’issue d’un coup de force sanglant, il évince le premier Premier ministre Norodom Ranariddh, qui s'apprêtait à faire une alliance politique avec Sam Rainsy et les Khmers rouges. Plusieurs dizaines de fonctionnaires du FUNCINPEC dont deux ministres furent exécutés sur ordre de Hun Sen. La victoire en 1998 du PPC (Parti du Peuple Cambodgien) (Cambodgien: Kanakpak Pracheachon Kâmpuchéa) dont il est le Vice-président lui assure de redevenir le seul Premier ministre du pays. Candidat à sa propre succession aux élections législatives du 27 juillet 2008, le parti d'Hun Sen a remporté sans surprise près de 75% des sièges. Quatre formations d'opposition ont toutefois, comme à l’accoutumé, reproché au PPC, d'avoir « truqué » les élections en sa faveur. Des Organisations non gouvernementales internationales telles Amnesty International, attribuent quant à elle, cette victoire écrasante principalement à l’effondrement de l’opposition, minée par des luttes intestines, mais aussi aux manœuvres d’intimidation de la presse, des militants et des électeurs qui ont eu lieu avant ces élections. Famille Hun Sen est marié avec Bun Sam Hieng, une infirmière qui s’appellera bientôt Bun Rany et qu’il avait connu en 1975, alors qu’il était hospitalisé. Leurs noces eurent lieu le 5 janvier 1976 à Memot et ils auront six enfants (trois garçons et trois filles, l'une d'elle ayant été adoptée) ; leurs noms sont Famille de Hun Sèn Hun Manet, Hun Mana, Hun Manit, Hun Mani, Hun Mali, et Hun Malis. En octobre 2007, Hun Sen, à la surprise générale, annonce lors d'une cérémonie de remise de diplômes devant environ 3 000 personnes qu’Hun Manit, sa fille adoptive est lesbienne. Bien qu'il ait demandé à l'audienced'accepter les gays et les lesbiennes, il a pris des dispositions pour renier l'adoption de sa fille et la priver de tout droit à l'héritage. Le 21 avril 2010, Hun Manet, fraîchement diplômé de l’académie militaire de West Point, est nommé par son père à la tête de l’unité nationale antiterroriste. Hun Mana, directrice général de la chaine de télévision Bayon TV s’est mariée le 2 janvier 2010 avec Dy Vichea, fils d’Hok Lundy, l’ancien chef de la police nationale. Il s’agit du second mariage entre ces deux familles, vu que Hun Manit, le fils cadet a épousé Hok Chendavy fille de Hok Lundy. Hun Mani, le dernier des fils est quant à lui marié avec Yim Chay Lin, la fille de Yim Chay Li, secrétaire d’État au développement rural alors que Hun Mali, a convolé avec Sok Puthyvuth, le fils de Sok An, vice premier ministre et ministre du conseil des ministres. Action politique Hun Sen est l'homme fort du Parti du peuple cambodgien implanté jusque dans le plus petit village du pays, qui contrôle tous les rouages de l’administration et qui monopolise le pouvoir depuis le début des années 1980. À partir de 1979 et jusqu’au milieu des années 1980, en tant que ministre des affaires étrangères, sa mission principale sera de faire reconnaitre le gouvernement de la République Populaire du Kampuchéa en dehors des pays de la sphère d’ascendance soviétique, principalement parmi ceux du tiers monde. Cette stratégie était surtout destinée à contrer l’influence de la Chine qui avec les principales puissances occidentales, continuait de soutenir diplomatiquement et militairement les khmers rouges. Au départ, il a insisté sur l’importance de garder des relations étroites avec Hanoï avant 270 271

Hun Sèn Hun Sèn de défendre le programme de retrait militaire vietnamien et demander le renforcement de l’indépendance du Cambodge. En 1981, suite notamment à ses nombreuses visites dans les capitales mondiales, Hun Sen avait obtenu la reconnaissance diplomatique de la République Populaire du Kampuchéa dans une trentaine de pays et avait désamorcé l’hostilité de la plupart des nations du tiers monde, même si l’ONU continuait de lui refuser le siège de représentant du gouvernement légitime du Cambodge. Toutefois, malgré la création en juin 1982 d’un gouvernement de coalition du Kampuchéa démocratique (GCKD) regroupant les principales formations d’opposition et reconnu par l’ONU, la République Populaire du Kampuchéa apparaissait de plus en plus comme la seule alternative possible à un retour des khmers rouges aux affaires. En mars 1986 les dirigeants de l’Association des nations de l'Asie du Sud-Est réunis à Pékin, acceptèrent le principe d’inclure les dirigeants de la République Populaire du Kampuchéa dans un futur gouvernement provisoire cambodgien. De son coté, Hun Sen annonçait un projet de « réconciliation nationale » et proposait de faire entrer des représentants de toutes les factions d’opposition à l’exception des khmers rouges dans le gouvernement de la République Populaire du Kampuchéa. À partir de 1988 eurent lieu des entrevues entre Hun Sen et Norodom Sihanouk à la Fère-en-Tardenois et des réunions informelles de toutes les factions cambodgiennes à Jakarta qui aboutiront, le 23 octobre 1991, à la signature des accords de paix de Paris. Sur le plan interne, Hun Sen montrera dans le même temps son habileté à gérer les dissensions au sein de son propre parti entre les anciens khmers rouges qui avaient quitté Pol Pot et s’étaient rapproché de Hanoï, la ligne dure des jeunes cadres plus nationalistes et méfiants autant à l’égard du Viêt Nam que de l’Union soviétique, le courant proche de Moscou emmené par l’ancien premier ministre Pen Sovan et d’autres factions de moindre importance. Aujourd’hui, pour assoir son pouvoir, Hun Sen met en avant son rôle dans la défaite des khmers rouges, le retour de la paix et la croissance économique. Ses adversaires politiques le présentent pour leur part régulièrement comme une « marionnette d’Hanoï ». Si un tel assujettissement était évident à l’époque où l’armée vietnamienne avait installé le gouvernement et stationnait un véritable corps expéditionnaire au Cambodge, l’affirmation semble toutefois difficile à étayer avec des arguments solides une vingtaine d’année plus tard. Il n’en est pas de même des ONG qui lui reprochent de mettre en place des systèmes de corruption sophistiqués, d’être à la tête d’un pays où de graves atteintes aux droits de l'homme continuent à avoir lieu et où ceux qui les commettent bénéficient encore trop souvent d’une totale impunité. Si beaucoup, même parmi ses opposants lui reconnaisse une certaine habileté politique, Hun Sen est aussi connu pour ses accès de colère. Capable d’improviser un discours fleuve à partir de quelques notes, il n’hésite pas à l’occasion à agrémenter ceux-ci d’accusations virulentes contre ses adversaires politiques ou les délégués de la communauté internationale qui osent reprocher la lenteur à mettre en place certaines réformes. Même s’il a prétendu à plusieurs reprises qu’au cas où il perdait des élections, il se retirerait paisiblement du pouvoir pour se consacrer à sa famille et aux échecs, son attitude en 1993 – lorsqu’il a contesté le résultat d’élections qu’il avait perdues – ou en 1997 - quand il évinça Norodom Ranariddh, le premier Premier ministre qui risquait de lui porter ombrage – permettent de douter que cette promesse soit un jour tenue si le cas venait à réellement se présenter. Enfin, concernant ses anciens collègues khmers rouges, il leur mena un combat féroce après avoir quitté leurs rangs, légitimant son régime en le présentant comme le seul recours possible à leur retour. Il fera même, à la fin des années 1980, de leur participation aux pourparlers de paix un prétexte pour en bloquer quelque temps le processus. Après les accords de Paris de 1991, l’intégration à la vie politique des partisans de Pol Pot sera de courte durée et Hun Sen apparaîtra à nouveau comme leur principal adversaire. Toutefois, la donne change à la fin des années 1990 avec les défections de plusieurs hauts responsables khmers rouges en échange de leur amnistie. Hun Sen est devenu le chantre d’une politique de « réconciliation nationale » qu’il combattait encore peu avant et qui entendait sacrifier la justice à la paix et au développement économique du pays. Dans le même temps, dès 1999, le gouvernement engage des pourparlers avec l’ONU pour mettre en place une juridiction visant à traduire devant un tribunal les anciens dirigeants khmers rouges encore en vie. Très vite, ces deux processus vont devenir antinomiques et les tractations en vue de créer les Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens (CETC) seront longues et âpres. Finalement, un accord sera signé en 2004 et le premier procès débute en février 2009. A ce moment, 5 accusés sont incarcérés. Les choses se compliqueront le 7 septembre 2009, lorsque les juges internationaux décideront d’ouvrir de nouvelles enquêtes et surtout de convoquer des membres influents du gouvernement proches du premier ministre. En guise de réponse Hun Sen fera part de son désaccord en fustigeant la communauté internationale et l’ONU dans plusieurs discours virulents dont il a le secret. Relation avec le Vietnam Le régime de Pol Pot tombe au début de 1979 sous les coups de boutoir de l’armée vietnamienne et le 7 janvier, Hun Sen et Heng Samrin prennent la tête d’un nouveau gouvernement d’obédience communiste et largement contrôlé par les autorités de Hanoï qui laissent quelques 180 000 militaires et conseillers au Cambodge. L’influence vietnamienne sera renforcée par un traité d’amitié et de coopération, le 18 février 1979. 272 273

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Sen décide de franchir la frontière.<br />

Refoulé en juin, il se réfugie dans la forêt avant de pouvoir enfin gagner le<br />

Viêt Nam en décembre 1977. Il est d’abord emprisonné plusieurs mois puis<br />

libéré et participe avec notamment Heng Samrin et Chea Sim à la formation<br />

d’une organisation politique destinée à renverser les Khmers rouges, le<br />

Front uni <strong>du</strong> peuple Khmer pour le salut national (FUNSK). Il accède le 2<br />

décembre 1978 au comité central de cette organisation.<br />

Le 30 décembre 1978, une armée vietnamienne de 110 000 hommes passe<br />

la frontière et occupe rapidement la presque totalité <strong>du</strong> territoire cambodgien.<br />

Profitant de la chute <strong>du</strong> régime khmer rouge, il revient à Phnom Penh<br />

où il intègre en tant que ministre des affaires étrangères le gouvernement<br />

mis en place par les troupes de Hanoi.<br />

Le 14 janvier 1985, il accède, à moins de 35 ans, au poste de Premier ministre<br />

de la République Populaire <strong>du</strong> Kampuchéa.<br />

Dès les années 1980, il mènera les négociations avec Norodom Sihanouk<br />

qui aboutiront à la signature des accords de paix de Paris d’octobre 1991.<br />

S’il perd les élections de 1993, et en conteste pendant un temps le résultat,<br />

il parvient néanmoins à se faire nommé second premier ministre.<br />

Mais le 5 juillet 1997, à l’issue d’un coup de force sanglant, il évince le premier<br />

Premier ministre Norodom Ranariddh, qui s'apprêtait à faire une alliance<br />

politique avec Sam Rainsy et les Khmers rouges. Plusieurs dizaines<br />

de fonctionnaires <strong>du</strong> FUNCINPEC dont deux ministres furent exécutés sur<br />

ordre de Hun Sen.<br />

La victoire en 1998 <strong>du</strong> PPC (Parti <strong>du</strong> Peuple Cambodgien) (Cambodgien:<br />

Kanakpak Pracheachon Kâmpuchéa) dont il est le Vice-président lui assure<br />

de redevenir le seul Premier ministre <strong>du</strong> pays.<br />

Candidat à sa propre succession aux élections législatives <strong>du</strong> 27 juillet 2008,<br />

le parti d'Hun Sen a remporté sans surprise près de 75% des sièges. Quatre<br />

formations d'opposition ont toutefois, comme à l’accoutumé, reproché au<br />

PPC, d'avoir « truqué » les élections en sa faveur. Des Organisations non<br />

gouvernementales internationales telles Amnesty International, attribuent<br />

quant à elle, cette victoire écrasante principalement à l’effondrement de<br />

l’opposition, minée par des luttes intestines, mais aussi aux manœuvres<br />

d’intimidation de la presse, des militants et des électeurs qui ont eu lieu<br />

avant ces élections.<br />

Famille<br />

Hun Sen est marié avec Bun Sam Hieng, une infirmière qui s’appellera<br />

bientôt Bun Rany et qu’il avait connu en 1975, alors qu’il était hospitalisé.<br />

Leurs noces eurent lieu le 5 janvier 1976 à Memot et ils auront six enfants<br />

(trois garçons et trois filles, l'une d'elle ayant été adoptée) ; leurs noms sont<br />

Famille de Hun Sèn<br />

Hun Manet, Hun Mana, Hun Manit, Hun Mani, Hun Mali, et Hun Malis.<br />

En octobre 2007, Hun Sen, à la surprise générale, annonce lors d'une cérémonie<br />

de remise de diplômes devant environ 3 000 personnes qu’Hun<br />

Manit, sa fille adoptive est lesbienne.<br />

Bien qu'il ait demandé à l'audienced'accepter les gays et les lesbiennes, il a<br />

pris des dispositions pour renier l'adoption de sa fille et la priver de tout<br />

droit à l'héritage.<br />

Le 21 avril 2010, Hun Manet, fraîchement diplômé de l’académie militaire<br />

de West Point, est nommé par son père à la tête de l’unité nationale antiterroriste.<br />

Hun Mana, directrice général de la chaine de télévision Bayon TV s’est mariée<br />

le 2 janvier 2010 avec Dy Vichea, fils d’Hok Lundy, l’ancien chef de la<br />

police nationale. Il s’agit <strong>du</strong> second mariage entre ces deux familles, vu que<br />

Hun Manit, le fils cadet a épousé Hok Chendavy fille de Hok Lundy.<br />

Hun Mani, le dernier des fils est quant à lui marié avec Yim Chay Lin, la<br />

fille de Yim Chay Li, secrétaire d’État au développement rural alors que<br />

Hun Mali, a convolé avec Sok Puthyvuth, le fils de Sok An, vice premier ministre<br />

et ministre <strong>du</strong> conseil des ministres.<br />

Action politique<br />

Hun Sen est l'homme fort <strong>du</strong> Parti <strong>du</strong> peuple cambodgien implanté jusque<br />

dans le plus petit village <strong>du</strong> pays, qui contrôle tous les rouages de l’administration<br />

et qui monopolise le pouvoir depuis le début des années 1980.<br />

À partir de 1979 et jusqu’au milieu des années 1980, en tant que ministre<br />

des affaires étrangères, sa mission principale sera de faire reconnaitre le<br />

gouvernement de la République Populaire <strong>du</strong> Kampuchéa en dehors des<br />

pays de la sphère d’ascendance soviétique, principalement parmi ceux <strong>du</strong><br />

tiers monde. Cette stratégie était surtout destinée à contrer l’influence de<br />

la Chine qui avec les principales puissances occidentales, continuait de soutenir<br />

diplomatiquement et militairement les khmers rouges. Au départ, il<br />

a insisté sur l’importance de garder des relations étroites avec Hanoï avant<br />

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