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Philippe Gagnon | Remarques sur le projet essentialiste de Brian Ellis en Philosophie de la Nature<br />

Remarques sur le projet essentialiste de Brian Ellis en Philosophie de<br />

la Nature<br />

Philippe Gagnon<br />

University of St. Thomas. St. Paul, Minnesota<br />

Metaphysically, things in the world are to be thought of as puppets pushed<br />

around by the forces of God or nature. Brian Ellis<br />

Denn es ist nicht gesagt, was wir als ausreichende Analogien zu unsern<br />

Farben ansehen sollen, um das sagen zu können. Es ist hier ähnlich, wie<br />

wenn man von infrarotem ‘Licht’ spricht; er ist guter Grund dafür, es zu<br />

tun, aber man kann dies auch für einen Mißbrauch erklären. Ludwig<br />

Wittgenstein.<br />

1. Introduction<br />

Il semble que la science contemporaine ait cessé de traiter du « monde » comme d’un tout producteur, au sens<br />

où les anciens savaient encore l’appréhender, pour ne considérer le plus souvent que des mécanismes explicatifs<br />

qui, pour ceux qui sont épris du désir de connaître et s’interrogent sur l’être des choses, ne règlent rien du tout.<br />

Il est indéniable que la philosophie de la science a été fortement conditionnée, pendant près de deux siècles,<br />

par la manière dont le philosophe écossais David Hume posa le problème d’une connaissance de la nature. Sa<br />

solution consista essentiellement à tenir que l’expérience, qu’il tenait fermement séparée des définitions et vérités<br />

connues a priori, est la seule source de notre connaissance sur l’ordre plus intime qui est derrière les manifestations<br />

d’effets dans la nature, auxquels nous attribuons des causes. Dans l’épistémologie de Hume, jamais ne démontre-ton<br />

la présence d’un effet comme enchaînement univoquement nécessaire à partir d’une cause, alors que savoir<br />

certainement ce serait voir une connexion surgir d’une autre 1 . Parmi les présupposés qui commandent une telle<br />

position, il est une conviction relative au caractère ultimement inconnaissable du réel qui nous entoure. Kant n’aura<br />

qu’à pousser plus loin pour y arriver. Celle-ci a conduit au développement de l’ontologie moderne des « lois de la<br />

nature » comme régularités fondant l’expérience à partir d’une observation extrinsèque. La position de Hume<br />

dépend d’une volonté conséquente de désubstantifier la nature, d’en faire quelque chose qui ne serait pas sans<br />

rappeler l’illusion bouddhique, ou le maya de l’hindouisme 2 . En pareil cas, ce qui advient en elle est contingent, au<br />

sens où les disciples de Hume banissent la nécessité de la nature.<br />

Depuis plusieurs années, le philosophe australien Brian David Ellis s’est fait connaître par une série de travaux<br />

qu’il a par la suite qualifiés de « new essentialism », caractérisant ainsi lui-même sa contribution écrite comme une<br />

1 An Enquiry concerning Human Understanding, E. STEINBERG (éd.), Indianapolis, Hackett Publishing, 1987, sect. IV, § 1, p. 17.<br />

2 Ainsi que le remarqua avec sa perspicacité habituelle C. HARTSHORNE, Insights and Oversights of Great Thinkers, New York, SUNY Press,<br />

1983, p. 145.<br />

61<br />

MARZO<br />

2012

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