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Le Monde/ - Idées, Seg, 14 de Maio de <strong>2012</strong><br />

CLIPPING INTERNACIONAL (Conseil Constitutionnel)<br />

Le procès du trafic d"huiles polluées aux<br />

PCB renvoyé<br />

Le groupe Chimirec, soupçonné d"avoir illégalement<br />

dilué des huiles usagées contentant des<br />

polychlorobiphényles ou PCB, en les mélangeant avec<br />

d"autres huiles, a marqué un premier point à<br />

l"ouverture de son procès devant le Tribunal<br />

correctionnel de Paris, lundi 14 mai. Trois usines, à<br />

Grez-en-Bouère (Mayenne), Dugny (Seine<br />

Saint-Denis) et Blamont (Meurthe-et-Moselle), le<br />

président de la holding, Jean Fixot, et six cadres sont<br />

concernés. Les défenseurs de l"industriel avaient<br />

prévenu qu"ils opposeraient une question prioritaire de<br />

constitutionnalité. C"est ce qu"ils ont fait avec<br />

succès.Sur le point précis de l"élimination de ces<br />

déchets dangereux, l"avocat Jean-Nicolas Clément a<br />

argué que loi manquait de précision sur la définition de<br />

la "dilution". Il s"en est pris aux articles du code de<br />

l"environnement, transcription non aboutie et même<br />

"servile", selon lui, d"une directive européenne, ainsi<br />

qu"au législateur qui se serait contenté de se ranger<br />

derrière de simples règlements administratifs sur cette<br />

question de l"élimination des déchets. "La loi n"a pas<br />

fixé les caractéristiques essentielles d"un<br />

comportement fautif, a insisté l"avocat. La règle du jeu<br />

n"est pas connue à l"avance. Tout cela est violemment<br />

inconstitutionnel."Le tribunal a entendu le<br />

raisonnement et transmettra donc cette question<br />

prioritaire de constitutionnalité. Si celle-ci poursuit son<br />

parcours jusqu"au Conseil constitutionnel et si celui-ci<br />

conclut qu"en effet le délit d"élimination de déchets<br />

dangereux n"est pas assez bien défini par la loi, le<br />

procès Chimirec - qui ne se tiendra de toute façon pas<br />

avant plusieurs mois - perdrait une grande partie de sa<br />

substance.La défense ne veut d"ailleurs voir dans<br />

cette affaire que des "irrégularités administratives" et<br />

des "divergences d"interprétation" sur les arrêtés<br />

d"exploitation. Les parties civiles dont les rangs ont<br />

grossi (Ademe, Association des vallées et prévention<br />

des pollutions, Commission de protection des eaux,<br />

Centre national indépendant d"information sur les<br />

déchets, conseil régional des Pays-de-la-Loire,<br />

Ecologie sans frontières, France nature<br />

environnement, Mayenne nature environnement,<br />

Greenpeace) listent, elles, les autres griefs : fausses<br />

déclarations, fausses analyses, faux certificats de<br />

destruction de déchets dangereux, exploitation<br />

d"installation classée sans l"autorisation<br />

requise.Chacun s"interroge sur les répercussions de<br />

cette éventuelle imprécision de la loi sur l"autre plainte<br />

visant Chimirec, plus particulièrement l"usine de sa<br />

filiale Aprochim, implantée à Grez-en-Bouère. Après la<br />

mise sous séquestre de plusieurs fermes alentours et<br />

l"abattage de troupeaux de bovins contaminés aux<br />

PCB, des riverains ont demandé au parquet de Laval<br />

une instruction judiciaire pour "mise en danger de la<br />

vie d"autrui etpollution."<br />

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